Chapitre 1 • Atlantis

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— Joyeux anniversaire, Ciel !

D'un unique souffle, je parviens à éteindre la bougie qui orne mon cupcake. La petite flamme se délasse dans l'atmosphère tropicale d'Atlantis.

Je me souviens de la première fois où nous avons posé les pieds sur cette île ; c'était un vendredi après-midi, au cours de notre année de seconde. Kheo ne tenait plus en place à l'idée d'avoir découvert une île solitaire, au large de Kawela Island, en allant pêcher avec son père la veille. Sans plus attendre, le trio et moi avons sauté dans son bateau à moteur pour nous retrouver plus ou moins vingt minutes plus tard, nez à nez avec une étendue de roches et de sable blanc.

Atlantis.

C'est comme ça que nous l'avons appelée.

Ça peut paraitre insensé pour certains, étant donné que l'île n'a aucun lien avec l'océan Atlantique et encore moins avec le mythe de Poséidon.

Mais le plus important, c'est que pour nous cela ait du sens.

Depuis ce jour, la majorité de nos après-midi extrascolaires se résument à traverser le Pacifique pour se prélasser sous le soleil d'Atlantis ; des eaux cristallines à perte de vue et du sable si doux qu'on croirait marcher sur de la barbe à papa. Il aura fallu compter à peine une heure pour faire le tour de l'île à pied, et le lagon situé à l'Est d'un vieux volcan endormi en vaut particulièrement le détour.

Il y a plusieurs événements que nous nous sommes jurés de toujours fêter à Atlantis.

Nos anniversaire en font partie.

— Bon, c'est l'heure des cadeaux !

Les doigts enroulés autour de mon cupcake, je relève la tête vers mes amis.

— Ouvre le mien en premier !

Mon regard navigue des joues rebondies de Maoni à la petite boîte crème qu'elle m'offre, souriante. Ses boucles ébènes sont encore à moitié emmêlés à cause de notre baignade récente. Je défais le nœud papillon.

— Une montre, comment oses-tu...

— C'est pas de notre faute si t'es toujours en retard ! Kheo courbe un sourcil.

— Je ferai moins le malin si j'étais toi, Cocorico. Tu n'as même pas encore trouvé ton cadeau.

— Vu la tête du tiens, je me passe de tes commentaires Catwoman.

— Ce qui compte c'est ce qui est à l'intérieur, pas l'emballage abruti.

Kheo fait mine d'être offensé, il pose une main sur sa poitrine, la bouche ouverte. Je rapporte mon attention sur Maoni.

— Elle est très jolie. Qui sait, ça m'incitera peut-être à regarder l'heure.

Le cadran est encerclé d'une certaine nuance de bleu vert que je ne saurai associer au bleu canard ou au vert bouteille.

Je l'accroche à mon poignet.

— Bon, à mon tour !

J'ai à peine le temps de pivoter la tête vers Kat qu'un second paquet cadeau apparaît dans mon champ de vision. Ses ondulations miel et bronze s'agitent au gré de son excitation.

— Aller, ouvre-le !

Je déchire l'emballage approximatif, il va sans dire que la quantité monstrueuse de ruban adhésif me complique légèrement la tâche. Si j'ai bien conscience que les cadeaux de Kat sont les plus difficiles à ouvrir, je sais aussi qu'ils sont souvent les plus farfelus.

— Un micro ?

— En tant qu'apprenti journaliste, tu pourras directement interviewer les gens, où que tu sois !

Blue as the SkyWhere stories live. Discover now