Chapitre 5

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(Je n'avais pas prévu de mettre de musique, mais en me relisant avec celle-ci, je me suis rendu compte qu'elle allait plutôt bien avec la lecture. Donc voilà, si vous le souhaitez, voici une petite musique d'ambiance. Bonne lecture à vous!!)


Un frisson me parcourut l'échine à une vitesse outrancière. Bien sûr qu'il ferait tout son possible pour me mettre la main dessus. Je le savais capable de le faire, et je me doutais bien qu'il le ferait. J'imaginais des scénarios dans ma tête, sa réaction lorsqu'il avait découvert que je n'étais plus à la maison. Il devait être fou à l'heure actuelle.

Je paniquais plus que je ne le devais. Qu'allait-il m'arriver s'il me retrouvait ? Peut-être que tout ça n'était qu'une grossière erreur.. Je n'aurais pas dû m'enfuir de la sorte. Je savais d'avance que j'allais le regretter et pourtant, je l'avais tout de même fait. Et si je rentrais de moi-même, la sanction serait peut-être moins lourde ?

Je me levais du lit, manquant atrocement d'oxygène. Une boule dans le fond de ma gorge et des larmes aux yeux, je sentais l'une de mes nombreuses crises d'angoisse refaire surface. Je tremblais lamentablement, il me fallait rapidement prendre un bol d'air. Sinon, j'allais certainement tomber dans les pommes. J'ouvris la fenêtre de la chambre et me jetais presque à celle-ci. Le monde se mouvait encore tout autour de moi, et il me fallut un certain temps pour me remettre sur pied.

J'attrapais mes affaires le plus silencieusement possible. Je ne pouvais pas rester. J'étais indéniablement reconnaissante pour cette soirée, mais la pression que j'avais sur les épaules était beaucoup trop forte. Aslan me terrifiait tellement. Je faisais peine à voir, perturbée, torturée mentalement et perdu, c'est ce que j'étais. Cela ne faisait même pas vingt-quatre heures que je me trouvais ici et cela ne me surprenait pas de me voir déjà flancher.

La lampe torche de mon portable allumée, je fermais la porte lentement, faisant mon maximum pour ne réveiller personne. Je marchais sur ce sol en moquette, délicieusement moelleux, observant les environs. Je m'arrêtais ensuite soudainement, remarquant l'une des chambres entrouvertes. Je ne voyais pas grand-chose, simplement deux silhouettes dans un grand lit.

Tout était si silencieux.

Je me lançais une énième fois discrètement. Cependant, mon téléphone me glissa des mains lorsque j'eus tenté d'éviter cette statue d'un ancien poète, que la mère de Joe adorait et que je n'avais pas remarqué. Heureusement pour moi, le son que fit retentir celui-ci fut moins bruyant grâce à la matière du sol.

Par automatisme, mon corps se stoppa l'espace d'une demi-seconde. Une fois certaine de n'avoir réveillé aucun individu de cette maison, je me mis en marche à nouveau. C'était difficile de garder son calme, mes jambes voulaient me lâcher grandement. Je m'en voulais déjà, de devoir à nouveau les abandonner alors qu'ils étaient si heureux de me retrouver. Seulement, je me devais de passer cette porte aux vitres de cristal. Il le fallait.

Une fois refermée derrière moi, je m'autorisais un instant de répit et observais la lune ronde qui me surplombait. Elle semblait en paix, surveillant ses enfants qui se trouvaient sur terre. Qu'est-ce qu'elle devait penser de moi ? Me trouvait-elle pitoyable ? Je ne lui en voudrais pas, parce que c'est ainsi que je me voyais. Une âme craintive, et incapable de se défaire d'un nœud qui la compressait péniblement.

- Ne me dit pas que tu comptes le rejoindre ? Une voix m'interrompit, alors que je m'étais égarée dans mes songes.

Je sursautais misérablement, retenant un cri de stupeur. Il semblerait que quelqu'un m'ait finalement bel et bien entendu. Je reconnus aussitôt cette voix écrasante et particulière. J'étais gênée, d'être prise la main dans le sac, en plus de ça par lui..

L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]Where stories live. Discover now