Chapitre 22

258 14 226
                                    


( Voici une petite musique pour accompagner la lecture hihi. Pour ceux et celles ou le lien ne marcherait pas, il s'agit de Infinity de Jaymes Young en version slowed. )


Je n'étais plus apte à comprendre ce qu'il se passait dans cette pièce. L'effet que cet homme déversait sur moi semblait s'amplifier, tandis qu'on continuait à se fixer comme si nos vies en dépendaient. Je sentis en premier lieu sa main droite descendre lentement le long de mon bras, provoquant un torrent de frissons que je ne sus déchiffrer. Puis elle finit par rejoindre sa sœur dans le creux de mon autre hanche, agrippant celle-ci fermement afin de me rapprocher de lui.

Je manquais d'air parce que ce geste venait littéralement de me voler le peu qu'il me restait. Sentir son corps contre le mien tourmentait inlassablement mes sens. Je ne discernais plus le rouge du noir, l'ombre à la lumière ou bien, le bien du mal. Je ne savais plus si le chiffre 1 venait avant ou après le chiffre 3, ni plus, si la terre tournait ou pas.

C'était comme si de gigantesques ailes vinrent s'immiscer au-dessus de nos têtes afin de nous envelopper l'un contre l'autre. J'avais terriblement chaud, la tête qui tournait et la sensation de perdre le peu de bonne conscience qu'il me restait. Comment allais-je bien pouvoir faire pour garder les yeux ouverts, alors que la tension qui régnait entre nous deux alourdissait tout mon être ?

Ses pupilles brûlaient de noirceur, un désir encore jamais aperçu semblait s'exciter dans son regard. Cela déchaînait en moi ces foutus feux d'artifices qui se faisaient un malin plaisir d'émoustiller la totalité de mon corps. Davantage il me rapprocha de lui, comme s'il recherchait désespérément ces sensations folles qu'il devait partager lui aussi.

Ses lèvres juteuses vinrent s'approprier presque l'entièreté de ma vue. J'observais cette œuvre d'art qui ne se cachait pas de me tracasser sournoisement. Son souffle abîmé caressait mon visage, me prouvant une énième fois à quel point nous étions putain de proche lui et moi. J'en avais des douleurs au ventre et dans ma gorge.

Comment étions-nous censés respirer à nouveau ? Impossible de m'en rappeler.

Sasha posa contre toute attente son front contre le mien et inspira avec fermeté, riant nerveusement. Je sentais son corps trembler contre le mien tandis que l'une de ses mains vint caresser le long de ma colonne vertébrale.

- C'est.. dangereux. Trop dangereux. Il murmurait faiblement.

Sa voix implorait mon être de fuir, mais je refusais de l'écouter. Il m'arrivait ce soir une chose dont j'ignorais le goût jusqu'à présent. Une chose dont je sentais l'addiction en jaillir. Je détestais à la fois et adorais cette idée-là.

Mon mutisme sembla l'ébranler car il se recula et vint déposer son regard dans le mien une nouvelle fois. Il attrapa mon cou délicatement, caressant et découvrant le creux de celui-ci. Je réagis vite à ce contact et il le vit dans la seconde qui suivit. Il adorait l'effet qu'il me faisait, j'en étais certaine. Mais quelque chose l'effrayait.

- Tu ne dis rien.

- Que veux-tu que je te dise ? Je suis saoule Sasha. Je disais un peu trop sérieusement.

- Ce doit être pour ça alors. Il affirma tout en se reculant lentement de moi.

Je ne comprenais pas de quoi il parlait, mais sur le moment, je m'en fichais. Je ne pensais qu'à cette fraîcheur désagréable qui vint s'immiscer entre nous, et en moi. Je n'aimais pas cette sensation, comme s'il me manquait soudainement quelque chose.

C'est pour cela qu'inconsciemment ma main vint chercher la sienne. Je n'aimais pas et je refusais de le savoir s'éloigner de moi, du moins, pour ce soir. Je le tirais dans ma direction une nouvelle fois, recherchant le plaisir que je ressentais il y a peu. Sasha se laissa faire et s'autorisait même à attraper mon visage dans la paume de sa main.

L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]Where stories live. Discover now