Chapitre 21

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C'était étrange de monter ces marches à nouveau, de revoir ses toiles d'araignées dans les coins, ou bien de ressentir ces odeurs de mélanges d'épices. Cela me fit me remémorer toutes ces fois où j'étais passé par-là, espérant et priant de tout cœur que tout se passe bien. Maintenant, encore, je le faisais. Espérer que rien de grave ne puisse nous tomber dessus.

Je sentais le pouls de mes tempes s'exciter comme une puce, persistant sur le mal de tête qui me rongeait de l'intérieur tant j'angoissais. Je fermais la marche, personne ne pouvait donc voir l'état dans lequel je me trouvais. Mes pupilles divaguaient, recherchant désespérément quelque chose qui pourrait les détendre. Le parfum du couloir s'intensifiait, me donnant presque envie de relâcher toutes mes tripes.

L'énergie dans mes jambes, alors que je montais encore et encore, baissait drastiquement. Je me sentais lourde et cela devenait difficile d'avancer. Aslan, lui et toujours lui. Je ne pensais qu'à son regard poignant et obscur, qu'à ses poings et sa mâchoire serrées, alors qu'il s'apprêtait à me punir. Je revoyais et ressentais toutes ces sensations qui m'avaient fait subir un enfer. Je suffoquais. Je recherchais l'air qui me manquait.

C'est pour cette cause que je m'arrêtais tandis que les autres continuaient. J'attrapais la rambarde sentant mon corps sursauter, ma vision changer et les larmes monter. Je faisais sans aucun doute une crise d'angoisse. La terreur s'emparait de moi, alors que je commençais à avoir l'impression de perdre pied, de m'approcher de la mort. C'était toujours ainsi, mon manque d'air me créait des illusions me faisant voir un corps sans vie dans un sombre cercueil. Un corps qui ressemblait comme deux gouttes d'eau au mien. Les tremblements augmentaient, la chaleur m'envahissait, je me perdais.

Je sentis ma main lâcher ma bouée de sauvetage et mon corps tomber en arrière. Je ne tenais plus debout, l'oxygène manquait à l'intérieur de moi. Toutes mes fonctions m'abandonnaient.

Cependant, malgré le noir que je percevais, je pus ressentir un bras me retenir dans ma chute. Je ne savais plus où j'étais et avec qui même je me trouvais. Mon cerveau bouillonnait, il cherchait des solutions pour nous sortir de ce cercle infernal. Mon dos fut collé contre quelque chose de dur, un mur je dirais..

- Wyko.. Tu m'entends ? J'entendis une voix lointaine, comme dans un rêve.

- Merde ! Elle fait une crise d'angoisse ! Affirmait une énième voix.

L'un des inconnus décida de me porter, puis quelques instants après, l'air frais caressa mon visage encore endormi.

- Inspire cal..me..ment.

Puis comme un automatisme, mes narines se mirent à ouvrir leur porte, faisant entrer une vague de bien-être en moi. Mes membres semblaient se détendre alors que je respirais enfin mieux. Le calme vint reprendre le dessus sur l'ébranlement interne dont je venais d'être victime.

Une fois prête, je décidais de relever finalement le regard. Je percevais à nouveau, j'entendais à nouveau et je contrôlais à nouveau. Cependant, un léger coup de fatigue s'invita entre tout ça. Lorsque je vis le visage de Sasha près de moi, je ne pus m'empêcher de sourire.

- C'est ça que je veux voir. Il murmura de sorte à ce que je sois la seule à entendre.

Puis il se leva afin de laisser Joe se rapprocher.

- Merde Wyko ça va pas la tête ? Tu m'as fait peur, c'est quoi ton problème de tomber tout d'un coup ? Heureusement que Sasha te surveillait et qu'il a pu te rattraper à temps ! Sinon tu serais sûrement raide comme un piquet à l'hôpital avec une chute comme celle-ci dans les escaliers..

L'amour d'une orpheline [EN PAUSE]Where stories live. Discover now