⚜ Chapire 18 : Se retrouver ⚜

225 27 3
                                    

"- Maintenant vous allez tout nous dire."

Paris, mois d'août

Céleste

- Aramis ne savait rien, fis-je aussitôt remarquer.

- Chiron et elle se connaissent, leur apprit de suite Porthos.

- Ça, je peux l'expliquer, riposta Constance. C'est de ma faute.

- Madame d'Artagnan, commença mon cadet, il ne faut pas qu...

- Silence, cadet, gronda d'Artagnan.

- On devrait peut-être essayer de se calmer et de regarder la situation dans son ensemble ? suggéra doucement Aramis.

- La situation dans son ensemble, c'est qu'elle est vivante, et que tu l'as protégée ! aboya Porthos en me pointant du doigt.

- J'ai un nom, relevai-je, mais ma phrase fut noyée sous les cris qui s'élevèrent :

- Tu n'aurais jamais dû t'intercepter !

- Eh quoi ? J'aurais dû la regarder se faire tuer ? Non, désolé, ça m'est impossible !

- C'est bien ce qu'elle mériterait !

- J'ai toujours un nom, maugréai-je, puis je portai mon regard vers Athos.

Celui-ci ne prenait pas part à la dispute qui déchirait ses trois amis, ses yeux étaient posés sur moi. Il me rendit mon regard d'un air mauvais. J'aurais voulu lui dire des centaines de choses. Que je ne voulais pas leur faire du mal. Que j'aurais préféré que l'histoire se termine autrement. Qu'il avait raison sur moi depuis le début, et qu'il ne devait pas s'en vouloir, j'avais trompé les plus talentueux de tous. Mais finalement, tout cela pouvait pour l'instant se résumer en un seul mot.

- Désolée.

Il pencha légèrement la tête sur le côté. Il avait fait des progrès en six ans, auparavant j'étais certaine qu'il m'aurait sauté dessus pour m'étrangler.

- Tu ne peux pas tout racheter avec ce seul mot, fit-il.

Je baissai le regard, et hochai lentement la tête.

- Je sais. Je pense... Que c'est pour ça que je suis ici, soufflai-je.

Je sentais que son regard persistait sur moi, puis il détourna finalement la tête.

- Silence ! aboya-t-il, faisant se figer les trois mousquetaires.

Tout le monde se tourna vers nous.

- Constance, fit-il premièrement.

Mon amie s'avança, la tête haute.

- Lors de la bataille de l'auberge, un mois auparavant. J'avais remarqué une cape rouge, qui tirait sur les Gardes, nous sauvant plusieurs fois la vie. Intriguée, j'ai demandé au cadet Chiron de trouver cette personne, de s'en rapprocher. Le cadet Chiron, sous mes ordres, je tiens à le préciser, s'est rapproché et a finalement gagné la confiance de Céleste.

Chiron ouvrit la bouche pour protester devant ce mensonge éhonté, mais mon regard noir l'arrêta immédiatement. Il ne se rendait pas encore compte de Constance était en train de sauver sa place au sein de la Garnison.

- Par la suite, Céleste l'a entraîné, continua Constance, puis finalement, Chiron m'a mené à elle il y a quelques jours.

- Je te demande pardon ? s'étouffa d'Artagnan.

Athos le fit taire d'un regard.

- Nous avons renoué, conclut Constance. Et je pense que c'est à présent important que nous écoutions tous ce qu'a à dire Céleste.

Le retour de l'Espionne - Livre IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant