⚜ Chapitre 51 : Ce qui menace ⚜

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 Paris, mois de septembre

Céleste

Je ne me réveillai que lorsque je sentis une main me caresser la joue. J'ouvris les yeux pour croiser le regard de mon amant, assis à mes côtés, veillant sur moi. Je me redressai péniblement, et constatai que j'étais dans son lit, et qu'il était habillé de son pantalon et de sa chemise.

- Tu me regardes depuis combien de temps ? demandai-je en me frottant les yeux.

- Pas longtemps, ne t'inquiète pas, sourit-il en cessant ses caresses.

- Comment je suis arrivée ici ? fis-je. Nous ne nous sommes pas endormis dans le sofa ?

- Si, répondit-il en se levant et en allant chercher sa veste de ministre sur son bureau. Mais au milieu de la nuit je me suis réveillé, et je nous ai installés dans notre lit.

Je souris en me laissant retomber dans les coussins.

- « Notre » ? relevai-je.

Il avait remis sa veste et se retourna vers moi à ma remarque.

- Ça te dérange si je dis ça ? s'inquiéta-t-il.

- Bien sûr que non, assurai-je. En fait... J'aime bien. Notre lit. Ça sonne bien.

Mon amant sourit et se rapprocha de moi, jusqu'à se rasseoir sur le lit et mettre ses mains de chaque côté de mon corps pour se pencher vers mon visage.

- Et tu sais ce qui... commença-t-il malicieusement, mais il fut interrompus par une litanie de coup à la porte.

Nos visages se renfrognèrent en même temps, et je pris un coussin pour me le mettre sur le visage.

- Grumpf... Ça va nous faire la même chose à chaque fois ? grognai-je.

Lorsque que j'entendis mon amant soupirer et descendre du lit, je retirai légèrement le coussin de mon visage.

- Je te préviens, même s'il s'agit du roi de France, je reste dans ce lit, signalai-je.

- Notre lit, me corrigea Jean.

- Notre lit, acquiesçai-je.

Et je relevai les draps jusqu'au haut de mon crâne pour me cacher un minimum, même si mes longs cheveux noirs devaient être étalés sur les oreillers. J'entendis le pas de mon amant résonner dans la pièce, puis la porte s'ouvrir.

- Monsieur de Tréville ! paniqua une voix bien connue qui me fit me redresser de suite sur le lit. Le capitaine Athos vous demande de toute urgence !

- Chiron ? m'exclamai-je soudain.

Je sautai hors du lit et pris rapidement le temps de m'enrouler des draps blancs de manière à ne laisser voir que mes bras, mes épaules et mes pieds, et contournai le lit pour voir Chiron au pas de la porte et Tréville qui me lançait un regard réprobateur. Mon cadet ouvrit de grands yeux à ma vue, puis rougit d'un coup, et baissa prestement la tête. Je devais avoir fière allure, les cheveux ébouriffés au-dessus de ma tête et enroulée d'un drap. Mais surtout, cela avait dû choquer mon cadet –le fils de Fléa !– de me voir en si légère tenue dans les appartements de mon amant. S'il avait eu un doute sur la nature notre relation, voilà qu'il était maintenant au courant pour Tréville et moi.

- D... Dame Céleste, bafouilla-t-il en maintenant son regard au sol. J... Je suppose que le capitaine vous veut aussi à la g... garnison.

- Nous arrivons, attendez-nous ici, ordonna Tréville avant de refermer la porte devant lui.

Le retour de l'Espionne - Livre IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant