⚜ Chapitre 37 : Chacun ses secrets ⚜

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 Paris, mois de septembre

Céleste

J'avais organisés des duels et des épreuves d'agilité ainsi que de discrétion ; avec l'avis d'Athos et de Porthos, j'avais finalement sélectionné pour m'accompagner Chiron, Rousseau et un des cadets plus âgé, Morel. Brujon avait été déçu, mais il avait totalement échoué l'épreuve d'agilité, que son demi-frère avait remporté haut la main. Mais malheureusement pour Clairmont, c'était l'escrime qui lui avait fait défaut.

Le soir venait donc de tomber sur Paris, et si Morel était à mes côtés, il n'y avait aucun signe de Chiron et Rousseau. Les autres cadets étaient également près de nous, de même qu'Aramis, d'Artagnan et Constance.

- Ils se préparent peut-être encore, fit remarquer d'Artagnan.

- Je veux bien prendre leurs places, ajouta derechef Brujon.

- Non, je vais aller les chercher, et ils vont m'entendre, grognai-je en me dirigeant à grands pas vers le dortoir des cadets. Restez ici, j'arrive.

Pourquoi donc étaient-ils en retard ? C'était une mission de la plus haute importance que nous allions accomplir, j'espérais qu'ils auraient une excellente excuse à leur retard ! J'entrai dans le bâtiment de la garnison, et pris plusieurs couloirs avant de finalement arriver au dortoir des cadets. J'ouvris brusquement la porte, entrant dans la pièce sans toquer.

Pour bel et bien trouver Rousseau et Chiron... Enlacé, et bouche à bouche ! Je poussai un petit cri surpris, et ils se séparèrent vivement, pris sur le fait. Choquée, je reculai d'un pas, puis ressortis en fermant brusquement la porte derrière moi. Venais-je bien de voir... Ce que je venais de voir ? Mes deux cadets... s'embrassant. Je m'appuyai dos à un mur, et entendis la porte s'ouvrir à nouveaux. Mon regard croisa celui, bleu turquoise de Chiron et l'autre, brun doré de Rousseau. Ils semblaient coupables, presque honteux, et je soufflai doucement pour reprendre un visage calme.

- Je n'ai rien vu, parvins-je à dire. Quand je suis arrivée dans ce couloir, vous marchiez à ma rencontre. Je n'ai rien vu. Est-ce bien clair ?

Les deux cadets baissèrent la tête en rougissant, et acquiescèrent lentement.

- Nous sommes en retard parce que vous étiez un tout petit peu nerveux, continuai-je en me redressant. Maintenant, allons rejoindre les autres ; nous avons une mission à accomplir.

Ils relevèrent leurs têtes, surpris de ma réaction. Quoi, pensaient-ils vraiment que j'aurais pu sortir en courant de la garnison hurler aux autres ce que j'avais vu, pour qu'ils soient brûlés en place publique ? Hors de question ! Je ne savais même pas comment gérer ce que je venais de voir... Chiron et Rousseau s'étaient embrassés. Étaient-ils... Amants ? Et si oui... depuis combien de temps ?

Je secouai la tête pour en chasser toutes ces idées, et me mis à marcher à grands pas dans les couloirs, suivis par mes deux cadets. Nous finîmes par rejoindre la cour et les autres cadets et mousquetaires.

- Ils étaient nerveux, fis-je en prenant sur moi pour sourire radieusement. C'est tout à fait normal, après tout, nous allons faire une mission hautement risquée... Mais il est temps de se mettre en route. Morel, on y va !

Le cadet se releva du banc où il s'était assis pour rejoindre ses deux camarades. Constance s'approcha de moi, et me serra tendrement les mains.

- Fais attention à toi, me suggéra-t-elle. Et à eux aussi ; ils sont encore si jeunes...

- Promis, je te ramènerai ces grands enfants entiers et saufs, la taquinai-je.

- Et fait en sorte que ce soit la même chose pour toi, me prévint Aramis. Ce serait dommage d'annoncer à qui-nous-savons que tu n'as pas réussi à rester entière...

Le retour de l'Espionne - Livre IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant