⚜ Chapitre 29 : L'imposteur ⚜

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 Paris, mois de septembre

Céleste

Malheureusement, sourd à mes prières, le ciel en avait décidé autrement ; quand nous étions arrivés au couvent, deux sœurs avaient étés égorgées, et le fou, Borell, avait disparu. Et quand d'Artagnan fit remarquer qu'il était au courant qu'en ce jour, l'anniversaire du Dauphin se fêtait au Louvre, j'avais probablement pâli en même temps qu'Aramis. Pourtant, aucun de nous deux n'avait hésité, nous avions repris nos chevaux pour suivre les trois autres jusqu'au Louvre. Avant de nous approcher trop du palais, Athos nous fit nous arrêter, et se tourna vers moi.

- Après la scène que tu as faîtes avec Tréville ce matin, je doute que vous souhaitiez vous revoir... fit-il remarquer.

- Une scène ? Quelle scène ? intervint Aramis.

- T'occupe, répondis-je sèchement. Et de plus il suffit que je croise quelqu'un qui a connu Colombe de Vertus pour que je fasse scandale.

- Tu rentres à la garnison ? me demanda Athos, n'y croyant pas lui-même que je cède si facilement.

Je ricanai en descendant de mon cheval et en tendant les rênes à Porthos.

- Bien sûr que non, lui répondis-je en abaissant la capuche sombre de ma tenue sur mon visage. Je vais surveiller le tout... d'en hauteur.

Athos soupira, et fit remettre son cheval en marche.

- Ne te fais pas voir ! m'ordonna-t-il.

- Bien, capitaine, raillai-je en commençant à escalader un tas de tonneaux.

Les mousquetaires poursuivirent leur chemin jusqu'au Louvre, et moi je parvins à grimper jusqu'à sur les toits de Paris. Avec délectation malgré la période tendue, je me remis à courir sur les toits, comme je le faisais auparavant avec Alec. Même si je ne pouvais révéler mon visage... Je pourrais tout de même aider mes mousquetaires en restant dans l'ombre.

⚜ ⚜ ⚜

- Le roi est formel, cette fête ne doit pas être interrompue, ordonna Tréville, aux côtés des mousquetaires et de Marchaux.

Ils marchaient tous les six dans la cour du palais, et je les suivais discrètement en avançant à l'abri de grosses colonnes de marbre. Malgré mes craintes, me fondre dans la masse ici, au palais, se révéla plutôt facile ; les festivités pour l'anniversaire de Louis avait fait venir de toute la France des marchands ambulants, des cracheurs de feu, des dresseurs d'ours... Le palais était un véritable capharnaüm, et j'en profitai allégrement pour m'y cacher.

- Nous devons retrouver cet homme sans tarder et en toute discrétion, conclut mon ancien amant tandis que je passai derrière une autre colonne pour les suivre.

- Capitaine Marchaux, que vos hommes fouillent le palais et les jardins, ordonna Athos.

- Cet homme, ce Borell, il est dangereux ? demanda dubitativement Marchaux.

- Oui, répondit le capitaine des mousquetaires.

- Et il ne serait pas en liberté si vos hommes ne l'avaient pas laissé s'échapper, gronda d'Artagnan.

- Il a déjà égorgé trois personnes aujourd'hui, peut-être plus, l'interrompit Athos.

Marchaux hocha la tête, et s'éloigna vers ses hommes. Tréville, d'Artagnan et Athos passèrent devant les colonnes pour rentrer dans le palais, ne me remarquant pas dans l'ombre. Mais Porthos retint Aramis.

- Aramis, lui dit-il. Tu peux rester ici. Je m'en charge. Tu n'es pas obligé de voir la reine, ni le Dauphin... Et ça compte pour toi aussi, Céleste.

Le retour de l'Espionne - Livre IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant