12. Rencontre à la cour royale

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Point de vue d'Émée

Je me suis réveillée en ayant trop chaud et toujours fatiguée. Le lit était confortable mais c'était comme si mon corps savait que j'étais prisonnière et ne me donnerait pas une seconde de répit avant que je ne m'échappe. Le déjeuner m'avait été apporté sur un plateau, signifiant qu'Alexandre serait ici dans peu de temps.

J'essayais de m'asseoir mais je sentis quelque chose de froid sur ma cheville. Je retirai les couvertures et vis que ma jambe avait été attachée au lit. Quoi.

Je rapprochai ma jambe de la bordure du lit pour que je puisse m'asseoir et regardais la chose. Pourquoi avait-il fait cela ? N'étais-je pas enfermée de toute façon ? Comment étais-je supposée aller à la salle de bains maintenant ?

L'épais bracelet était fait de métal et pour l'ouvrir, il fallait évidemment la clef. C'était toujours froid alors ça ne devait pas faire longtemps qu'il était venu. La chaîne était enroulée autour d'une des barres du lit et était fermée avec un cadenas. Il n'y avait aucun moyen pour que j'enlève cette chose.

J'approchai le plateau de moi et mangeais ce qui était dessus. C'était une sorte de tarte à la tomate et au fromage, très bonne mais même si j'avais pour habitude de peu manger, ça semblait être une petite portion. Peut-être pensait-il que m'affamer me rendrait plus obéissante.

Et maintenant, je l'attendais, comme un bon animal. Il avait réussi à me faire passer pour une femme aimante et me transformait en une décérébrée. Plus j'y pensais, plus il était douloureux de savoir que j'étais impuissante. J'étais trop lâche pour me battre.

La seule chose qui m'empêchait de lui donner ce qu'il voulait était le fait qu'il pouvait aller jusqu'à monter de tels plans juste pour effacer une cicatrice. Personne ne ferait ça s'il n'était pas en train de planifier quelque chose qui pourrait possiblement lui en valoir une seconde, impliquant le bannissement de l'Alderia. Alors ses connexions avec Bali ne seraient pas suffisantes pour couvrir ses actions...

J'entendis la porte se déverrouiller. Alexandre entra, verrouilla la porte à nouveau et se tourna vers moi. Il était vraiment paranoïaque.

"Rebonjour, ma belle." Chanta t-il d'un ton ironique.

"Pourquoi suis-je attachée au lit ? As tu peur que je déverrouille la porte par la force de la pensée ?"

"Très drôle, non disons simplement que ce sont... des précautions supplémentaires. Prépare toi nous allons dans mon bureau et n'oublie pas : tu es muette." Il enleva la chaîne de mon pied et j'allai dans la salle de bains pour me préparer. Je remis les chaussures et arrangeais les habits qui étaient un peu froissés par ma sieste.

"Suis moi." Il prit ma main et me mena encore à travers les couloirs, similaires à ceux que j'avais vus ce matin mais pas dans la même direction. Ce château était un labyrinthe et un cauchemar pour moi.

Nous arrivâmes à son bureau et je compris à quel point son statut était important dans le château en voyant sa taille. Il y avait une sorte d'entrée avec un canapé noir sur un tapis rouge et une bibliothèque au bout du couloir. Une fois que l'on tournait à gauche, il y avait de grandes fenêtres avec une vue impressionnante sur les jardins royaux qui donnaient presque le vertige. Le bureau en bois faisait face à la vue et il y avait des sofas un peu partout dans la pièce. L'atmosphère lumineuse et ouverte était bien différente de celle de l'entrée. Il y avait même une table à manger !

"Impressionnant, n'est-ce pas?" Demanda t-il d'un air arrogant. "C'est le plus grand bureau, après celui de Bali, bien sûr." Je fronçais les sourcils, personne n'appelait le chef de son clan sans son titre sauf s'ils en étaient très proche ou c'était vu comme irrespectueux.

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⏰ Last updated: Aug 14, 2021 ⏰

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Ange & Héros - Version FrançaiseWhere stories live. Discover now