Chapitre 9

14 2 0
                                    

Jamais je n'aurais cru avoir tant de mal à me réveiller alors qu'il est déjà dix heures du matin. Avais-je vraiment envie d'ouvrir les yeux finalement ? Ce que je redoutais tant est arrivé. On s'est embrassés. Dans un rêve oui, mais ils sont tellement réels que c'est comme si je l'avais réellement vécue. Et si Adelya est en avance sur moi là-dessus ça veut dire qu'elle l'a déjà vue également, mais qu'elle ne m'a rien dit. Je reprends mon téléphone et l'appelle de nouveau. Seul son répondeur me répond. Cette marmotte doit toujours être en train de dormir. Je lui laisse un message vocal très amical lui exprimant ma sympathie sur toutes les choses qu'elles me cachent et lui demandant clairement de me dévoiler tout ce qu'elle ne m'a pas encore dit.

J'ai plusieurs missions pour aujourd'hui, la première est d'avoir une discussion des plus sérieuses avec Adelya et la deuxième est d'en avoir une autre avec Loana. Et cette fois-ci, elle n'aura pas le choix de m'écouter, fini les reproches en tout genre, les engueulades et les regards foudroyant. Je ne la lâcherai pas, plus maintenant.

***

Il est désormais onze heures trente et je suis sur le chemin pour aller retrouver Adelya. J'ai dû prendre le bus puisque ma mère se repose. Elle a fait sa nuit hier soir et quand je suis sortie de ma chambre, elle était déjà dans son lit en train de dormir. Loana, elle, je n'ai aucune idée d'où est-ce qu'elle peut être, je ne pense pas qu'elle était à la maison quand je suis parti. J'avoue avoir une boule d'angoisse au fond de moi qui grandi au fur et à mesure du temps que je ne la vois pas. J'ai cette horrible petite voix qui ne cesse de me dire qu'elle pourrait peut-être être morte. Et si elle ne rentrait jamais à la maison ?

Je devrais être près d'elle, mais je suis dans un bus qui m'emmène dans la rue de mon ancienne habitation et j'aimerais qu'elle le reste le temps que j'arrange tout entre Loana et moi. Il est de toute façon trop tard pour faire demi-tour, je suis bientôt arrivé à mon arrêt.

Je descends de mon moyen de transport, légèrement perdu dans mes pensées, trop préoccupé par ce qu'il arrive à ma sœur.

Je suis étonnée des changements qui ont été effectuer dans mon ancienne rue. Certains travaux ont été réaliser à la suite de la tempête qui a été dévastatrice pour les personnes vivant dans le quartier. Des maisons ont été encore plus abimées que la nôtre, les plus sensibles et anciennes ont même été partiellement détruite, quand j'y repense je ne m'étais pas rendue compte de la violence du vent ce jour-là. Moi qui m'étais, totalement inconsciemment jeté dans la gueule du loup pour sauver une jolie blonde en danger. On pourrait croire à un film Hollywoodien avec un scénario digne des années nonante, un cliché vu et revu.

Je marche lentement tout en observant les dégâts hallucinants. J'avoue ne pas avoir pris la peine de revenir ici depuis l'épisode de l'hôpital, même pas pour aider les gens ou ma mère après le désastre, c'est irrespectueux et je m'en veux de nouveau. Je ne savais pas que c'était grave à ce point-là. Si j'avais su, peut-être serais-je venu les aider dans leur malheur.

Je vois des arbres déracinés, à moitié écroulé sur le sol, certains étaient sûrement tombés sur les routes mais elles ont été dégager depuis pour ne pas compromettre la circulation. Beaucoup de jardins sont sens dessus dessous, certains y cultivaient des plantes dans leur potager qui a été complètement retourné. On retrouve des débris éparpillés un peu partout, des vitres brisées soit par le vent, soit par un objet qui les a traversées. Je n'ai même pas cherché à me renseigner sur le nombre exact de victimes ou de blessés, j'étais réellement trop centré sur moi ses dernières semaines. J'ai eu l'impression d'avoir oublié mon quartier d'origine, le retour à la réalité est violent, mais nécessaire.

Cependant, le plus choquant est quand j'arrive en face de la maison de Adelya et donc occasionnellement de la mienne également. Certains murs de mon ancien logement ont été détruit, sûrement pour pouvoir en reconstruire des plus solides et des moins pourris. Je reste quelques secondes sur place à l'observer silencieusement avant de finalement tourner ma tête vers la maison d'en face. Les débris de la cabane qui étaient juste en face de chez Adelya ont été enlevés, sa maison est grande et moderne, beaucoup plus grande que celle de mon père à vrai dire. Je me rends compte d'à quel point ma maison n'a l'air de rien à côté de la sienne. Sincèrement, je n'avais jamais prêté attention à son habitation ni à celle de mes autres voisins.

Le temps du destin (Terminé)Where stories live. Discover now