Affaire de Millionnaires

11. « Luna »

Point de vue Kylian

- Ça fera 2000 pour la prestation et 200 pour le secret professionnel. M'annonce la femme à mes côtés.

Elle se rhabille et coiffe sa longue chevelure blonde. Je soupire bruyamment et me lève à mon tour de mon lit. Je fonce vers mon portefeuille et lui donne ce qu'elle me réclame. Elle arrache les billets de mes mains et les contemple.

Après cet entraînement complètement foiré et ces révélations, je me suis dit que me détendre physiquement me ferait du bien. Et honnêtement, je me suis super bien détendu.

- Le compte est bon ? Demandé-je en remettant mon t-shirt.

- Le compte est bon. Elle me sourit.

Elle récupère son sac à main et enfonce les billets à l'intérieur. Elle réajuste son haut et s'apprête à quitter ma chambre.

- Je peux te poser une question ? Dis-je rapidement.

Je ne sais pas ce qui me prend, mais je me sens investi d'une mission. Je dois les aider, même si tout ce que je veux est d'être loin de ces histoires sombres.

Elle fronce des sourcils et inspecte les recoins de mes murs. Elle doit penser qu'il y a une caméra qui la filme ou un microphone caché sous un cadre.

- Rien ne te filme, affirmé-je, j'aimerais juste te poser des questions.

- Nous n'avons pas le droit de parler aux clients après le service rendu. Débite-elle. Je suis désolée.

Elle accélère le pas et ouvre la porte de ma chambre à toute vitesse. Non, elle ne peut pas partir.

Je la rattrape rapidement et lui attrape le poignet durement. Elle se retourne vers moi, choquée.

- Tu ne vas nulle part, je suis désolé mais nous devons vraiment discuter.

Je la tire violemment dans ma chambre et claque la porte devant elle.

- Je suis choquée ! Crie t'elle. On m'avait assuré que tu étais une tapette, mais tu n'es qu'une vraie brute ! Regarde bien ton image, toi ! Me menace t'elle.

J'avais peur de mon image, c'est vrai. J'ai toujours tout fait pour garder une étiquette nickel, celle du footballer sans problèmes et doux. Mais ce temps est révolu. J'en ai marre de porter un masque et de vouloir plaire à tout le monde.

Je me suis perdu, j'ai perdu mon identité en voulant être en harmonie avec celles des autres.

- Je suis au courant pour la PPM. Lâché-je dans un soupir.

J'ai gâché la vie d'une femme et puis, je suis maintenant mêlé à cette affaire alors autant faire les choses bien et vite. Il n'y a plus de temps à perdre.

Elle ne tire plus sur son poignet et s'est tout de suite calmée. Elle m'observe longuement, sa bouche formant un « o ». Les larmes lui montent aux yeux et je suis désolé.

Désolé de ne pas avoir su avant.

- Quoi ? Dit-elle simplement.