12. « Rendez la fière. »

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À lire avec « Solomon » de Hans Zimmer! 

Point de vue
Lior

- Laissez-moi la voir ! Qu'est-ce qui se passe ?

- Elle nous a quittés. S'excuse le médecin.

Je cours dans les couloirs, on me rattrape. On me serre fort contre un torse. Je le repousse, je cours encore et toujours sans buts. Je ne sais pas où je vais, mais je cours dans l'espoir de la voir.

- Je veux la voir, pourquoi ne puis-je pas la voir ?! Pourquoi vous m'en empêchez ? Crié-je à pleins poumons.

Je ressens une chaleur intense dans ma poitrine, mon coeur est entrain de brûler. Le noir charbon remplace le rouge vif de mon coeur. Je perds tout ce qui me rendait humain, tout ce qui me rendait heureux.

Je m'arrête au milieu de ce couloir et me jette au sol. La tête penchée, je me mets à pleurer. Je pleure désespérément. Mes larmes s'éclatent contre le sol froid de l'hôpital. Je ne peux les retenir, je ne peux les empêcher. Je souffre à en crever.

- Monsieur Madafor ?

Je relève la tête et tombe nez à nez avec le médecin dans sa blouse blanche et repassée. Elle me sourit amicalement et me propose sa main pour me relever. Je l'attrape et de ma main gauche, j'essuie vulgairement mes joues humides.

Elle sort un mouchoir de sa poche et me le tend.

- Venez, on va la voir une dernière fois.

Elle me sourit tristement. J'acquiesce. Nous marchons tous les deux, cote à cote.

- Elle s'est battue jusqu'au bout ? Demandé-je froidement.

- Jusqu'au bout. Mais vous le savez sûrement Monsieur Madafor, le plus dur ce n'est pas de se battre contre les autres, mais contre soit même.

C'est vrai.

Nous entrons dans sa chambre. Elle est froide. Silencieuse. Éteinte.

Le médecin ferme la porte derrière nous. Je m'approche de son lit et attrape sa main froide. Je m'agenouille contre son lit et colle sa main contre mon front en fermant les yeux.

J'espère te sentir, dis moi que ce n'est qu'un rêve et que cette main se resserrera contre la mienne.

- Pourquoi ? Demandé-je doucement.

Je la regarde finalement. Son visage est radieux. Elle a l'air apaisée. Elle sourit un peu, je le vois bien.

- Tenez, c'est pour vous.

Le médecin sort de l'ombre et me tend une lettre. Je lâche la main de ma mère et attrape la lettre de mes deux mains. Je tremble en la dépliant.

« Bonjour mon chéri. Si tu lis cela, c'est qu'il est déjà trop tard. Je suis désolée de t'abandonner, de partir à nouveau, mais cette fois-ci définitivement. J'ai tout fait pour me battre j'ai essayé de combattre mes anciens démons, mais ils étaient beaucoup trop forts.

Affaire de MillionnairesWhere stories live. Discover now