Affaire de Millionnaires

10. « Calvin »

Point de vue Lior

Je survole les rayons, en poussant mon cadis, à la recherche des fruits et légumes.
Ce soir, je compte bien mettre les petits plats dans les grands pour fêter notre nouvelle aventure qui commence et qui, je l'espère, va être une réussite.

Je sifflote et pousse nonchalamment mon cadis, je ne dois plus être très loin.

- Mbappé ? LE Kylian Mbappé ?

Je m'arrête net et tends mon oreille vers un groupe de jeunes qui traîne dans le rayon gourmandises. Ils étaient quatre.

Bon, je n'avais pas prévu d'acheter des gâteaux sur ma liste, mais je vais devoir y remédier. Je pénètre le rayon, pose mon cadis près d'eux et fais semblant de chercher un produit en particulier. Je suis dos à eux, mais désormais assez près pour tout entendre.

- J'vous jure ! C'est un truc de ouf, non ?

- Il me dégoûte ... Déglutis l'un d'entres eux.

- La même ... t'es sûr de ce que t'avances ? Demande un autre.

- Grave. J'ai des sources sûres, frère. Assure le « leader » du groupe.

-Qui sont tes sources ? Demande une voix féminine, du groupe.

- Ça, c'est un secret, rit le leader, tout ce que je peux vous assurer les gars, c'est que votre Mbappé va bientôt crever.

Je me tourne brusquement vers lui pour voir son visage, faisant tomber la moitié de l'étagère en passant. Il a dit, crever ? Qui est ce garçon ?
Le groupe de jeunes se retournent vers moi en fronçant des sourcils et en me dévisageant. Le leader vient devant moi.

- Un souci ? Demande t'il sur un ton agressif. Il a les bras croisés contre sa poitrine et m'examine de haut en bas d'un air hautain. Une mèche rebelle rousse tombe sur son front, qu'il replace du bout des doigts à l'arrière. Ses yeux bleus sont clairs et à la fois tellement sombres. Il a le regard vide, mais pourtant ses yeux sont remplis d'émotions.

Ce garçon est effrayant.

- Aucun. Votre conversation m'a simplement ... Interpelée. Bégayé-je du haut de mes vingt-sept ans. Il doit facilement en avoir neuf ou huit de moins que moi. Quelle honte de m'abaisser à un enfant pareil.

- On ne t'a jamais appris à ne pas écouter la conversation des autres ? Demande t'il sur un ton sarcastique. Ses amis derrière lui pouffent de rire. Quelle bande d'immatures.

- Et on ne t'a jamais appris à avoir du respect pour tes aînés ? Répondis-je au tac.

Il se rapproche de moi, je tente de reculer, mais je me heurte à l'étagère. Il continu en ne lâchant pas du regard. Ses yeux m'hypnotisent, me terrifient. Si je l'avais en face de moi la nuit, je ne serais pas serein.

- As-tu peur ? Me demande-t-il en abordant un sourire moqueur.

- Non, tu es juste ridicule. Essayé-je.

- Tes yeux mentent. Répond-il froidement en me fixant intensément. Il est tellement près que je peux sentir son souffle me fouetter en plein visage ... Et je suis quasiment certain qu'il entend mon cœur battre à la chamade. Ta bouche peut mentir par instinct, mais tes yeux te trahiront toujours. Il recule finalement en reprenant sa place initiale. Je ressens l'air frais du magasin et prends une grande inspiration.