Chapitre 2

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Ses mains me font pivoter dos à lui, puis poussent mon pantalon et mon slip vers le bas. J'enjambe le tout retirant mes chaussettes en même temps. Oui, je suis habile des orteils. Il m'embrasse sur l'épaule, me pousse légèrement avec son corps pour qu'on se retrouve allongés sur le lit. Puis il me prend sans vraiment de préliminaire, mais au vu de mon annonce un peu plus tôt, je ne fais pas la difficile. Il est doux, et je laisse la chaleur monter en moi. 

Je m'en tire avec un agréable frisson. Un temps l'idée de le sucer me traverse l'esprit. Et puis, il jouit dans un grognement sourd. On est largement quitte. Je garde ça pour une autre fois.

Il s'éloigne à la salle de bain, laissant les portes ouvertes, pour jeter la capote. Je m'allonge sur le dos, un bras replié sur mes yeux. Mes paupières sont lourdes, il n'en faudrait pas beaucoup pour que je m'endorme. En fait il suffirait qu'Adrien se casse. Au lieu de ça, je l'entends remuer dans la salle de bain. Qu'est ce qu'il fout ? Il traverse le couloir dans le sens inverse.

- qu'est ce que c'est que ce truc ?

Je redresse la tête, et un sourcil. Ses yeux passent de l'objet entre ses doigts à moi, avec un regard dégouté.

-un blaireau, blaireau.

-vas y Leo, tu me casses les couilles à toujours parler mal.

Il est vexé, le con.

- non mais allez, elle était facile. C'est bon, c'est un blaireau, un truc de vieux pour se raser.

Il retourne à la salle de bain, mais ça ne l'empêche pas de parler. Pourquoi il parle d'ailleurs. D'habitude, on baise, il décroche quatre mots, un grognement, une ou deux clopes et à moins qu'on remette ça, il taille et je peux dormir. Qu'est ce qu'il me fait là ?

Je n'ai pas envie d'y reflechir.  Je tire le drap sur mon corps et referme les yeux. Il va bien finir par trouver la sortie.

- pourquoi t'as tout ces trucs de vieux chez toi ?

-hum.

Fille de vieux. No comment. Il ne le sait pas depuis le temps ?

- et pourquoi tu t'habilles toujours comme ça ?

Cette fois il a toute mon attention. Il a du sentir que mon silence est différent. Il enchaîne en sortant les rames.

- je veux dire, t'as toujours des pantalons bizarre, là, ou des vieux jeans.

-Des 501 classics, mec.

-je veux dire, tu rêves pas comme les autres filles ? Des talons, une robe...

-toutes les filles ne rêvent pas de ça, Adrien.

Il est revenu dans la chambre, a enfilé son jogging et est assis au bout du lit. Je me redresse sur mes coudes.

- genre tu veux pas te marier, porter une grande robe blanche ?

Je ne comprends rien. Cette conversation n'a aucun sens.

- ça n'a rien à voir si ? Je peux vouloir me marier avec une grande robe blanche et porter du velours côtelé tout le reste de l'année.

Vu qu'il ne répond rien, je me sens obligé d'enchainer.

-je pourrais tout aussi bien être apprêtée comme une star de télé réalité tous les jours, et me marier en maillot de bain. Qu'est ce que ça peut faire ?

Je ne comprends pas sa soudaine obsession sur mes fringues. Ça n'a jamais eu l'air de le gêner que mon look soit résolument vintage, et particulièrement masculin. Des velours côtelés, des chemises, des gilets hommes à bouton, ou des sweats. Rien qui a moins de 20ans. En gros. En fait je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça un look, mais c'est le mien.

Plan BWhere stories live. Discover now