Chapitre 100 - SIRIUS BLACK

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Lorsque sa baguette s'alluma, Sirius eut le plus grand haut-le-cœur qu'il n'ait jamais eu de sa vie. Avant de prononcer son incantation, l'espace autour de lui n'était qu'une obscurité lourde et omniprésente. Après l'avoir prononcé, la boule de lumière bleue fit apparaître, juste devant lui, une tête chauve d'un blanc immaculé dont les traits étaient hideusement déformés par une bouche grande ouverte d'où ressortait deux grandes canines effilées.

Sirius et les trois autres eurent un mouvement de recul. Ils se trouvaient face à une statue à taille humaine en plein mouvement, quoique figée. Cela avait l'air de vouloir bondir sur Sirius. De forme humanoïde, la créature était d'un blanc nacré, fine et svelte, avec de longues griffes tranchantes comme des rasoirs au bout des doigts. Mais, malgré cet aspect effrayant, ce n'était rien de plus qu'une statue.

Cependant, il y avait quelque chose dans la situation qui empêchait le cœur de Sirius de reprendre un rythme normal, une fois la frayeur passée. Il était persuadé que, quelques secondes plus tôt, cette statue n'était pas à cet endroit. Même dans le noir complet, il l'aurait sentie. Car à présent, la tête de la créature-statue était si proche de lui que leurs nez se touchaient presque.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? parvint-il à dire, à bout de souffle.

C'est alors que les bruits recommencèrent. Cette fois, Sirius avait l'impression qu'une multitude de personnes se déplaçait dans le noir et courait dans leur direction. Ce fut Remus qui comprit le premier.

- Tout le monde allume sa baguette ! On se tient dos à dos ! Allez !

Ils obéirent tous sans poser de question. Les baguettes de James, Remus et Peter s'illuminèrent et ils se retrouvèrent cernés par ces statues immobiles. Toutes figées dans leur course. On avait l'impression qu'elles avaient toutes l'intention de leur bondir dessus mais qu'elles s'étaient arrêtées en chemin.

- Est-ce que quelqu'un peut me dire ce qui se passe ? fit James dans le dos de Sirius.

- C'est l'exact opposé de la salle précédente, lui expliqua Remus, avant, la moindre lumière pouvait réveiller les monstres. Là, c'est le contraire. Ces créatures se figent dès qu'elles sont exposées à la lumière.

- Je crois que je me suis fait pipi dessus, gémit Peter.

- Epargne-nous les détails, Peter, fit Sirius.

- Bon, alors ce sera aussi simple que dans la pièce précédente, dit James, au lieu de progresser dans le noir, il faut juste laisser nos baguettes allumées.

- Oui, mais il faut progresser comme ça, expliqua Remus, de dos à dos. Si un seul espace n'est pas couvert pas la lumière de nos baguettes, ce sera un angle d'attaque idéal pour ces créatures.

Ils progressèrent donc dans cette nouvelle salle dos à dos. Leur positionnement était circulaire et leur permettait de couvrir de lumière tout l'espace autour d'eux. Ils avançaient très lentement. Mais le plus stressant, c'était que ces créatures n'étaient pas endormies. Tant qu'elles étaient dans le noir, elles marchaient.

Ainsi, au fur et à mesure qu'ils avançaient, ils sentaient dans leur sillage les créatures qu'ils avaient figées par leur lumière reprendre vie et se mettre à les suivre en rôdant dans le noir. Elles restaient cependant à bonne distance du groupe, comme effrayées par la lumière.

Sirius vit même, dans le noir, une de ces silhouettes blanches se mettre à fuser dans leur direction. Elle courait à vitesse ahurissante, se déplaçant avec aisance. Mais dès que la créature fut parvenue au halo de lumière qui les entourait, elle se figea instantanément.

- Attention...

Sirius fut incapable de dire qui avait prononcé cette mise en garde entre James, Remus ou Peter. Mais il l'avait fait trop tard. Ils se prirent tous les pieds dans un escalier qui descendait et qu'ils n'avaient pas vu, occupés à surveiller les créatures qui les suivaient dans le noir. Ils dévalèrent les marches, échappant leurs baguettes. La lueur qui brillait au bout n'éclairait plus où il le fallait. Déjà, les créatures s'agitèrent dans le noir et commencèrent à bondit vers eux.

Sirius, James, Remus et Peter s'affalèrent au pied de l'escalier dans une flaque humide qui ressemblait à première vue à de l'eau. Mais de l'eau qui avait une drôle de composition...

Ils étaient sous une nouvelle arcade sans porte. Une torche était accrochée de chaque côté de l'ouverture mais leurs flammes étaient si pâles et faibles que la lumière qui en résultait ne suffirait pas à repousser les créatures qui, déjà, dévalaient les escaliers dans leur direction.

- Ils arrivent ! hurla James.

- Les baguettes ! Les baguettes ! s'exclama Remus en regardant autour de lui.

Mais c'était trop tard. Le temps qu'ils lèvent leurs baguettes tombées loin devant eux, les créatures allaient être sur eux. Seul Sirius avait la sienne en main. Et il venait de comprendre dans quel genre de flaque ils venaient d'atterrir.

De l'huile !

- Sortez de la flaque ! s'écria Sirius. Sortez de la flaque, vite !

Alors que les autres s'exécutaient, il pointa sa baguette sur l'une des deux torches accrochées au mur, essayant d'ignorer les créatures qui dévalaient les escaliers pour lui foncer dessus.

- Wingardium Leviosa !

La torche se décrocha du mur, flotta dans les airs et tomba lorsque Sirius annula son sort. Une barrière de flammes se déclara lorsque la torche entra en contact avec l'huile. Elle barra le passage aux créatures et les empêcha même de s'approcher, tant le feu faisait de la lumière.

- Bien joué, dit Remus en ramassant sa baguette, bien pensé.

A présent, devant eux, il y avait un mince couloir sombre. Ils s'éloignèrent de la fournaise qui s'était déclarée derrière eux et empruntèrent ce passage. L'air se raréfiait mais il ne semblait pas y avoir d'autres monstres.

Après quelques minutes de marches, la voie s'élargissait. A présent, ils pouvaient voir de nouvelles marches qui, cette fois-ci, montaient vers l'obscurité.

- Descendre, monter, descendre, monter, marmonna Sirius, est-ce que ça aura une fin ?

- Je suppose qu'il faut mériter le Bassin des Rêves, répliqua Remus en prenant la tête.

Ils étaient presque arrivés au sommet lorsque Remus se baissa soudainement. Sirius, James et Peter se mirent eux aussi à couvert.

- Quoi, qu'est-ce que t'as vu ? souffla Peter. D'autres monstres ?

- Lesquels, cette fois ? demanda James. Ceux qui attaquent lorsqu'il y a de la lumière ou ceux qui attaquent quand ils sont dans le noir ?

Sirius vit Remus tourner un visage livide vers eux.

- Cette fois, il y a les deux.

Les Maraudeurs et le Bassin des Rêves (tome 1)Where stories live. Discover now