Instants fugaces

LXXII

Je suis complètement à la ramasse quand je sors de mon dernier partiel. Il était temps que ça s'arrête. Mais je grimace quand un des gars de ma promo me rappelle qu'on se voit lundi. Une semaine de partiels et pas de vacances à la suite, je suis dégoûté.

Je salue tout le monde avant de quitter la fac. Dans le métro, je joue sur mon téléphone sans me préoccuper des autres. Puis je finis par arriver à mon arrêt et je rejoins mon appartement. Je m'arrête net en bas de mon immeuble, pas du tout sûr que ce soit bien Kris qui est assis sur les marches du perron.

Ses yeux se relèvent et ils croisent les miens. La seconde d'après, je l'attire contre moi dès qu'il est debout et ses lèvres se posent sur les miennes. Ses mains sur mes joues, les miennes sur sa nuque, je revis en l'ayant contre moi. 

- Tu m'as manqué. 

- Toi aussi, ça fait tellement du bien de te voir. 

Kris rit en me serrant contre lui. Il dépose un baiser dans mon cou avant de me tirer à l'intérieur. On se retrouve dans mon appart en moins de cinq minutes et il nous en fait juste deux autres pour nous enfermer et nous déshabiller. 

Pas besoin de mot, de superflu. Juste nous deux, notre amour et il ne me faut que ça pour me sentir chez moi, entre ses bras. C'est tellement enivrant, cet amour qui nous unit, ce sentiment de puissance lorsqu'il m'embrasse. Il est tout ce que je désire.

Vivre ici, le voir seulement le week-end, toutes les deux semaines, ce sera insupportable. Mais je suis prêt à encaisser la douleur tant qu'il continue de m'aimer, de me retrouver ici, que je peux rentrer chez mes parents. Tant qu'on est là, qu'on s'aime et qu'on ne se perd pas.

Son corps contre le mien, ses doigts qui courent sur ma peau, mes yeux qui se délectent de lui. Son bonheur qui se confond avec le mien, le plaisir qui me fait frissonner. Kris me fait vibrer et je ne peux plus vivre sans lui. Il n'est plus seulement mon meilleur ami. 

Il est mon âme sœur.