Toxic Love ~ SanzuXoc [TERMINÉE]

Chapitre 1 : Le fournisseur

-"Bordel", je jure entre mes dents.

Je marche dans les rues sombres de Tokyo. Les grands écrans qui affichent les multiples pub dans le noir sont la seule chose qui éclaire la fraicheur de la nuit.

Ma capuche sur ma tête et mes mains fourrées dans mes poches, je continue mon chemin en ignorant les gens qui me dévisagent. Je dois leur sembler bien étrange, trop éloigné des normes du monde dans lequel ils vivent.

Mon corps tremble de manière incontrôlable. Il bouge tout seule comme si il était mué par de petite décharge dont j'ai perdu le contrôle. Pourtant cet effet de spasme n'est pas du à la fraicheur du début de la nuit mais bien au conséquences du manque.

Mes jambes titubent, flageolantes peinant à me faire avancer. J'aligne un pas devant l'autre heurtant le bitume dans un petit bruit de caoutchouc avec une difficulté tel que je dois me concentrer pour ne pas flancher.

J'ai appris qu'à ce moment là, le mieux à faire, c'est de laisser mon esprit se recentrer en comptant. Je me mets à compter mes pas comme le nombre de passants ou encore celui de leur appartement pour ne pas flancher.

La douleur qui née au creux de mon ventre, ne vient ni du froid ni de mes tremblements incessants mais bien d'un manque qui me tord les entrailles.

Je me mords l'avant de ma lèvre pour oublier l'état dans lequel mon corps est entrain de sombrer. Le sang coule sur la langue à l'endroit où j'ai fendue ce bout de chair.

Je tourne à droite prenant une petite ruelle mal éclairée. C'est ce type d'endroit peu fréquentable que la plupart des gens évitent quand la soirée vient pointer son nez.

Pourtant c'est l'endroit que je connais le mieux. Les murs sont tagués et les rues sales accueillent deux trois sans abris que je croise souvent.

Je marche toujours en quête de mon objectif. Ma bouche sèche se remplit du goût ferreux du sang. L'odeur de la fumée m'envahit le nez quand j'arrive devant la façade de l'immeuble.

Un bar sombre simplement orné des lettres scintillantes dans la nuit : "Alma".

J'expire l'air de mes poumons, soulagée d'être enfin arrivé à destination. Je pousse la porte. Une douce fumée tamise l'ensemble de la pièce comme si un brouillard avait saisi l'intérieur. Elle impose un doux voile qui empêche de distinguer les clients avec clarté.

Sur la droite, un bar attablé de chaise en hauteur est dressé. Des femmes et des hommes s'enfument, affalés dessus jouant entre alcool fort et drogue dur.

L'atmosphère aquarium recouvre l'ensemble de la pièce ou dans les autres coins les clients engagent des danses sensuelles menées par la musique et les substances.

Cet endroit me réchauffe immédiatement en sentant les effluves d'alcool et de drogue. Cet effet me fait un bien fou. Je prends une grande inspiration pour m'imprégner de tout ce qu'il y a dans la pièce.

Puis, je balaye la pièce du regard à la recherche de mon fournisseur. Il devrait être là comme tous les samedis dans le coin du bar près à me servir mais  je ne vis même pas l'ombre d'un de ses cheveux.

La panique commence à enfler au creux de mon ventre. J'arpente les quatres coins de la salle dans l'espoir de le voir mais il est introuvable.

Si j'ai pas ma drogue ce soir, ça risque de mal finir.

Je serre mes dents. Le manque se faisait sentir jusque dans mes articulations craquant avec une difficulté pour essayer de me maintenir debout. Je malmène ma lèvre inférieure avec fureur pour détacher mon esprit du manque de drogue que je vois partout.