Toxic Love ~ SanzuXoc [TERMINÉE]

Chapitre 16 : "Toxic Love"

Je suis assise dans contre le bord de la fenêtre. Les fleurs colorés de l'été ont laissé place aux feuilles pourpres au sol. Je me tiens dans la même position qu'à mon habitude, tête contre la vitre, lassée des journées à répétitions. 

Les médecins sont heureux. Les progrès que j'ai fait sont considérables. Ils ont réussi à stabiliser mes pertes de mémoire grâce à des opération neurologiques. Je suis ce qu'il considère comme un miracle. Même mes souvenirs d'avant l'overdose reviennent petits à petits. 

Mais c'est peut être encore pire. Je revis des moments que je ne pourrai plus jamais passé. Je sens le manque d'un homme qui m'a surement déjà oublié. Toutes les journées sont les même, enfermées entre quatre mur. Je reste ici aussi prisonnière. 

Je laisse échapper un soupir las. Je traine mon corps dans l'hôpital comme le ferait une morte-vivante souriant un peu à l'infirmière pour ne pas l'inquiéter quand elle passe vers moi. 

-"Toujours devant cette fenêtre Madame Sano", soupire l'infirmière. 

Je sursaute, je n'ai pas entendu la porte s'ouvrir. 

-"A force de tourner votre tête de ce côté, vous allez avoir un torticolis", grogne t'elle pour m'en dissuader. 

Je retourne alors ma tête vers elle. La douleur de la crampe ne tarde pas à arriver mais je ne m'en pleins plus.

-"Qu'est ce que tu peux bien regarder ?", demande t'elle. 

Elle n'attend pas de réponse à sa question. Elle sait que je ne lui en donnerai pas. Le peu de fois où j'ouvre la bouche c'est parce que j'en suis obligée.  L'infirmière s'approche de la vitre jetant un coup d'œil à travers. 

Elle remarque que de cette fenêtre, on peut voir le parking et l'entrée de l'hôpital. D'ici, on aperçoit aisément les voitures et les motos stationnées. Etant au rez-de-chaussée, on entend aussi leur moteur vibrer. 

-"Vous espérez encore le voir après tout ce temps ?", me demande t'elle doucement pour me ménager. 

Son regard doux cache une grande compassion qui semble dire que je suis bien idiote de l'attendre. Je devrais abandonner, il a simplement décidé de me laisser ici. 

-"Vous devez l'oublier Madame Sano. Il a tenté de vous faire replonger dans la drogue après votre overdose. Cet homme est un criminel qui a commis trop de crimes...", commence t'elle. 

Je balaye ses explications du revers de la main. 

-"Est ce qu'il s'est fait attrapé par la police ?", je la coupe. 

L'infirmière maussade, tire les rideaux pour m'empêcher de regarder et se tourne vers moi. 

-"Vous me posez la question tous les jours depuis que vous avez récupérez vos souvenirs. Il faut que vous vous en détachiez...", continu t'elle. 

Je grimace. 

Si seulement c'était aussi facile. Maintenant que j'ai retrouvé ses souvenirs, j'aimerai les gommer : gommer sa gentillesse, ses attentions et cette manie qu'il a de me regarder comme si j'étais une merveille du monde. Je veux effacer ce qui me rend autant addicte à lui : cette toxicité qui me fait tant l'aimer. 

Mais je n'y arrive pas. 

-"Me forcer pas à répéter", j'articule difficilement. 

Ma bouche est sèche. J'ai du mal à parler. 

-"La police pense qu'il a rejoint un autre pays", explique t'elle en soupirant. 

Un poids se lève un peu de mon cœur. Au moins, il est en sécurité.