Chapitre 2 : Un tir qui change une vie

302 41 65
                                    

- Wyatt, une partie de football, ça te tente ?

- Pourquoi pas, mais te mettre à chaque fois une raclée ne devient plus très drôle...

- Va falloir redescendre mon vieux, tu ne pratiques le football que dans ton lycée, alors calme toi... Je vais lui fermer son clapet à celui-là, histoire de le calmer un peu !

Et le voilà qu'il ricane en me montrant ces trente-deux dents encore plus white que de la neige. Ce qu'il peut m'énerver, ce mioche !

On sort donc tous les deux à l'extérieur, dans un petit jardin, où l'herbe y est coupée et bien fraîche, entourée de buissons, et de deux arbres qui ombragent une partie de celui-ci le jour. Le bassin aquatique illumine l'espace qui l'entoure, ce qui rend l'atmosphère plus apaisante. Une légère brise se fait ressentir, mieux vaut ne pas tarder. Quelques frappes suffiront, de toute façon.

- Ces deux arbres font office de cages, je te laisse frapper en premier, je m'occuperais de l'arrêter !

- Encore faut-il que tu y arrives ? Taquinais-je.

Je pose le ballon à six mètres de la cage, je recule puis prît mon élan. Je trottine avant de tirer sur la balle à faible puissance.

Je n'ai pas envie de le casser, il vaut mieux que je n'y aille pas trop fort.

- Noah, tu as vingt-et-un an, comporte-toi comme tel et mets-y un peu plus de puissance, je n'ai plus dix ans...

Je crois que je l'ai vexé, le petit !

- Ah bon ? Tu sais quoi, La prochaine, c'est la fin pour toi.

- Hélas, ton tour est passé. Je vais te montrer ce qu'est une frappe. Prépare-toi ! S'exclame Wyatt, rempli d'engouement.

Il va encore viser les oiseaux tel un chasseur en activité, je n'aurais même pas besoin d'utiliser la moindre parcelle de mon corps.

-          Fonce, je t'attends ! Dis-je.

Wyatt s'éloigne du ballon, et court vers moi en le frappant d'une puissance colossale. Je crois que je l'ai trop sous-estimé !

J'écarquille mes yeux en tournant la tête vers Wyatt, abasourdi.

- Je t'avais prévenu, je n'ai plus dix ans ! S'exclame-t-il.

- Je vois, dis-je. Passons aux choses sérieuses.

- Je t'attends. Je précise que la maison se trouve juste derrière et que la vitre de la fenêtre du bureau de notre paternel se trouve juste au-dessus, donc à moins que tu ne veilles viser un pigeon... n'écoute pas ton égo et jauge ta puissance !

- Apprécies ce que je m'apprête à te mettre, petit frère.

Il va voir qui est le patron, ce mioche !

N'écoutant que mon égo, je fonce donc à toute vitesse sur le ballon et je frappe à toute puissance. Mais, tout ce que j'ai gagné, c'est de casser la vitre du bureau du paternel. J'entends déjà ma mère crier comme un yorkshire dans mes oreilles...

- C'est malin Noah, je t'avais pourtant prévenu de ne pas écouter ton égo surdimensionné ! Dit Wyatt à son frère, agacé par la situation.

- Effectivement, j'aurais dû t'écouter cette fois ci... Répondis-je, sachant la bêtise que je venais de commettre.

- Te rends tu comptes que c'est la vitre du bureau de papa que tu viens de briser ? Personne n'y est rentré depuis un très long moment, pas même maman... Es-tu conscient qu'on ne retrouvera pas la balle et que la vitre sera à nos frais ?

- Je m'occuperais de payer la vitre. Je vais aller chercher la balle, en espérant que ça n'a pas réveillé maman...

- Je vais aller voir ça de plus près. Mais attends, la porte du bureau n'est pas fermée à clé par hasard ? Se questionne Wyatt.

- Il me semble effectivement, mais où est la clé... ? Je vais aller regarder dans la chambre de maman !

J'accourt à l'entrée de la cuisine par l'arrière de la maison, mais cette porte grince même au vent. Tout doucement, j'attrape la poignée et appuie dessus délicatement. La porte ne grince pas, alléluia ! J'ai l'impression d'être dans la peau d'un agent secret, dans ma maison. C'est vraiment n'importe quoi...

Sur la pointe des pieds, je monte donc ces satanés escaliers craquelés en bois pour rejoindre la chambre de ma mère. Mais, ma mère dort, alors qui peut bien marcher dans le salon ?

Avec un cœur qui ne tardera plus à sortir de ma poitrine, je me cache rapidement dans l'armoire dans la chambre de ma mère, presque aussi grande que celle dans Narnia. Je ferme les deux portes de la penderie, tout en laissant entrevoir un petit espace pour me permettre d'avoir un léger visu de ce qu'il se passe en dehors.

J'entends l'escalier qui craque, exactement comme si quelqu'un montait à l'étage. Je n'ai sûrement jamais eu aussi peur, j'ai les poils qui s'hérissent et j'ai comme l'impression d'avoir des gouttes de sueurs qui tombent le long de mes joues. J'entends aussi le grincement de la porte de ma chambre il me semble. Ce n'est que dans les films d'horreurs qu'il y'a des scènes comme ça, je n'ai rien demandé moi !

Quand, enfin, j'aperçois une silhouette. Mais, l'espace entre les deux portes de l'armoire ne me permettent malheureusement pas de distinguer de qui il s'agit !

Par peur de me faire remarquer, je recule d'un pas, mais je ne peux pas poser mon talon. Un objet est en dessous, et si je fais du bruit, je vais me faire griller ! Alors, je pose mon pied à côté, quand les portes de l'armoire s'ouvrent...

- Noah ? Mais qu'est-ce que tu fiches dans l'armoire de Maman ?!

- Bordel, j'ai failli faire une crise cardiaque ! Et toi, qu'est-ce que tu fais ici, alors ?! Dis-je, tentant de reprendre mes esprits tout doucement.

- Je te cherchais, je voulais te dire que j'ai trouvé la clé !

- Sérieusement ? Ou est-elle ?! Répondis-je, en haussant le ton par excitation.

- Parle moins fort ! Je n'en suis pas sûr, mais je crois que c'est la clé qui est autour de son cou...

- Ne t'en fait pas, j'ai une idée qui nous permettra de ne pas aller déranger son sommeil. On va crocheter la serrure, à l'aide d'un trombone !

Et tu sais faire ça, toi ? Dit-il, amusé par ce que je venais de lui dire.

- Va me chercher un trombone dans le tiroir de tricotage de maman, tu verras que je ne blague pas.

Armé de mon outil fétiche, je commence la mission de crochetage. Mais, ça me paraissait beaucoup plus dur que ce que je pensais, je trouve ça même vraiment louche, ça m'énerve ! J'ai horreur que les choses ne se passent pas comme prévu. Quelle plaie !

En voyant m'énerver, Wyatt prît le relais.

- Noah, quand tu basculais le trombone vers la gauche, rien ne se passait, c'est ça ? Me demande Wyatt soudainement.

- C'est bien ça, pourquoi ?

- A ton avis, si ça ne marche pas quand on tourne l'outil vers la gauche, c'est peut-être parce que la porte est déjà ouverte, non ? Tu ne penses pas ? Me dit-il, avec un ton que je n'aime pas du tout.

- J'ai envie de t'étrangler quand tu me parles sur ce ton, mais pour le coup, je dois malheureusement avouer que tu...

- Que je ?

Je n'avouerais jamais avoir tort, ma fierté en dépend !

- Bref, va déposer le trombone, j'entre dans le bureau, dis-je, un peu frustré.

- Ta vraiment un égo encore plus gros que la terre toi, c'est incroyable. Mais tu te sens bête, et pour moi, ça vaut tout l'or du monde !

- Dégage, avant que je te fasse passer un mauvais quart d'heure ! Dis-je en serrant les dents à m'en briser la mâchoire. Ce qu'il peut m'énerver !

L'Atlantide, l'île perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant