Chapitre 43 : Souvenirs douloureux

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PDV de Viktor.

Après m'être fait humilier devant la cité de Psamathe par celui qui gouverne les lieux, ce dernier m'a emmené derrière son palais, sur un terrain d'entrainement ou une multitude d'épouvantails de pierre sont incrustés dans le sol. Après en avoir explosé un simplement à l'aide de son poing, il me met au défi d'en faire autant, sous peine de ne pas participer au concours.

Quel culot, quand même. Il détruit aisément l'épouvantail, m'ordonne de rester là afin d'en faire autant et me fait du chantage, tout ceci en partant, le torse bombé. Jamais je ne me suis fait traiter de la sorte, mais lui s'en donne à cœur joie. Je vais le défoncer, je le jure !

Moi, je suis comme ça. C'est moi qui donne les ordres et c'est moi le chef. Si quelqu'un n'est pas content, je le bute. Mais, je ne suis pas chez moi ici et je n'ai aucun de mes hommes. Je suis seul. Alors, ça me frustre et m'arrache la gorge de le dire mais, je suis plus faib... Bref, c'est plus facile quand je suis entouré.

Je n'ai jamais été seul. Je dois avouer que mes parents m'ont toujours dorloté et j'ai toujours eu ce que je voulais. Cadeaux, voyages, les bonnes nuits avec les câlins le soir, le doux bonjour de ma mère et de mon père au lever... J'avais une énorme chambre avec une petite salle de bain rien que pour moi, des circuits dernier cri de voitures télécommandés, mon père jouait tout le temps avec moi et ma mère nous faisait toujours de bons petits repas.

J'ai toujours été impulsif, colérique et quelque fois un peu imbu de ma personne, je l'avoue. Mais, j'aimais ma vie, ma famille et mon quotidien. Je me souviens également quand Lana et son père venait à la maison. Lana et moi étions très heureux de pouvoir jouer et passer du temps ensembles. Nous nous sommes toujours connus depuis notre naissance car nos pères respectifs étaient les meilleurs amis du monde avec Luciano.

Mais, le décès de ma mère est arrivé et a tout chamboulé.

J'étais dans le salon avec Lana à ce moment-là et nos pères étaient au sous-sol, en train de faire leurs recherches sur l'Atlantide et tout le tralala comme ils avaient l'habitude de faire. Soudain, le téléphone de mon père qu'il avait oublié dans la cuisine a sonné. C'était ma mère. 

Je m'étais donc empressé d'emmener le téléphone auprès de son propriétaire et a annoncé à mon père derrière leur porte que ma mère appelait. Mon père râlait en disant qu'il ne pouvait pas venir, qu'il était occupé. J'avais le permis depuis longtemps, j'aurais très bien pu prendre la voiture puis aller la chercher, je savais qu'elle quittait le travail vu l'heure. Mais, je n'y suis pas allé, car selon moi, ma mère était bien assez grande pour rentre toute seule. Alors, je suis remonté.

Deux heures après, nos pères respectifs remontaient enfin de leur sous-sol, étrangement très pressé et habillé pour sortir.

'' On arrive'', nous ont-ils dit.

Lana et moi nagions dans l'incompréhension après avoir entendu la porte claquer. On ne comprenait pas pourquoi ils avaient l'air si impatient de partir, mais bon. Ils avaient sûrement leurs raisons, peut-être avaient -ils trouvés une réponse dans leurs recherches, on se posaient milles questions... Mais bon, on ne s'est pas plus inquiétés que ça. Nous avons continué à discuter et à rigoler de tout, comme on avait l'habitude de le faire depuis des années, tant notre complicité était sans égale.

Quand enfin, quelques heures après vers vingt-deux heures du soir, j'a reçu un appel de Mickael, le père de Lana. Il m'avait sèchement demandé de venir à l'hôpital sans se poser de questions. Bien sûr, nous nous sommes posés un tas de questions, alors nous avons pris la voiture et, arrivé à l'hôpital, celui-ci nous attendait sur le parking.

Il nous avait demandé de le suivre avec Lana, ce que nous faisons. Je le trouvais très bizarre d'agir ainsi et aussi calmement. Il avait la tête baissée, même Lana ne reconnaissait pas vraiment les agissements de son père. Même au sein de l'ascenseur, pas un mot n'est sorti de sa bouche.

Soudain, l'ascenseur s'est arrêté à un certain étage avec comme intitulé : '' Bloc Opératoire ''. Mon père n'est pas là, et je n'avais toujours aucune nouvelle de ma mère depuis qu'elle a appelée... Là, j'ai tilté que quelque chose n'allait vraiment pas me plaire. Je n'aimais pas l'atmosphère qui se dégageait tout à coup. Lana me tenais la main, que j'ai serré fort. J'appréhendais vraiment beaucoup, même l'ouverture des portes de l'ascenseur me paraissait interminable.

Un couloir blanc s'offrait à nous avec plusieurs intersections qui menais à la radiologie, en salle opératoire, salle d'éveil mais Mickael, lui, nous emmenait en salle d'attente à côté du bureau d'accueil, ou seul mon père s'y trouvais.

étais vraiment rassuré de le voir en bonne santé, mais je pensais immédiatement à ma mère. C'était la seule qui n'était pas là, et je n'aimais pas ça du tout.

Ce dernier avait une expression au visage que je n'avais encore jamais vu de toute ma vie. Rien qu'en le regardant, j'avais très rapidement compris que quelque chose de grave c'était passé. Les larmes coulaient le long de son visage et ses cris de souffrance, ainsi que de tristesse me résonnent encore dans la tête.

Mickael, le père de Lana et meilleur ami du mien l'a pris dans ses bras et a tenté de le rassurer, mais, je ne savais encore pour quelle raison. Alors naturellement, j'ai demandé à mon père ce qu'il n'allait pas en s'asseyant sur le siège noir métallique à côté de lui.

a soudain pris dans les bras et a pleuré sur mon épaule. Il n'avait pu contenir ses larmes qui mouillait ma veste en cuir marron et me serrais comme jamais il ne m'avait serré.

- Papa, dit moi ce qu'il se passe, s'il te plait. J'ai besoin de savoir, dis-je, très peiné de voir mon père dans cet état-là.

Mickael et Lana abaissèrent la tête et restèrent silencieux. Mon père relevais donc sa tête et me regardait dans les yeux en sanglotant. Son regard était profond et ses pupilles complètement dilatés. Je me souviendrais à tout jamais des mots qu'il m'a ensuite dit.

- Maman nous a quitté, me dit-il en bégayant.

Après ses mots, c'était comme si le temps s'était arrêté. Je n'avais plus de pensées qui me traversaient l'esprit, ni rien d'autre d'ailleurs. Je n'ai plus bougé et je suis resté stoïque. Je n'ai pas eu non plus de larmes, mais mon cœur battait fort. Très fort.

Et, soudainement, je me suis levé de la chaise. J'avais simplement besoin de marcher et de prendre l'air, de sortir de ce trou à rat maudit. J'ai donc laissé tout le monde en plan et marché en direction de l'ascenseur, sans regarder personne derrière moi.

Arrivé à l'extérieur, j'ai erré dans le parking, sans but. Je marchais les mains dans les poches en regardant le ciel. Je ressentais petit à petit un profond vide qui s'installait à l'intérieur de moi, mais d'un autre côté mon cœur se remplissait de tristesse à tel point que ceci m'en avait donné la nausée et m'a fait vomir.

Je ne vomissais que de la bile, n'ayant rien mangé depuis le midi. J'avais sérieusement l'impression de dégueuler mes tripes à ce moment-là. Soudain, j'ai pu discerner la voix de Lana derrière moi qui m'avais demandé si j'allais bien. Qu'elle question complètement conne, n'empêche. Mais, je ne pouvais pas lui en vouloir, elle s'inquiétait juste pour moi, c'est tout.

Je l'ai repoussé avec la main, et lui a demandé de me conduire chez moi. Après avoir prévenu son père, je me suis affalé sur le siège passager et, durant tout le trajet, je n'ai pas dit un mot. Je ne l'ai même pas regardé, elle qui essayait tant bien que mal d'installer sa main sur ma cuisse, que je repoussais sans cesse.

Arrivé à la maison, je me suis installé sur le canapé et j'ai allumé la télé. Dans ma tête, rien ne c'était passé et, je ne voulais juste pas accepter. Alors, j'ai continué ma petite vie. Lana n'existait plus. J'étais seul chez moi, je n'entendais plus sa voix et je ne ressentais pas sa présence.

Une heure était passée. J'étais toujours installé dans la même position que quand nous étions arrivés, les yeux rivés sur la télé. Plus tard, Lana m'avait avoué que je n'avais pas cligné des yeux une seule fois, que j'étais comme un robot affalé sur le canapé. Quand soudain...

L'Atlantide, l'île perdueWhere stories live. Discover now