L'Atlantide, l'île perdue

Chapitre 81 : Le druide aux yeux d'or

- Je dois me rendre au temple de Poséidon au plus vite et hélas, je n'ai d'autre choix que de franchir votre territoire, répondis-je, appréhendant sa réponse.

- C'est donc toi, le fameux petit druide débutant venu sauver ton succulent morceau de viande dryadois ? Désolé de te décevoir, jeune loup, mais ton chemin s'arrête ici.

Était-il au courant de ma venue ? Est-ce le kidnappeur à la cape noire qui l'aurait prévenu ?

Soudain, ce dernier fait signe à ses congénères de me foncer dessus à toute vitesse avec un sourire malicieux sur son visage poilu. Je commence donc à prendre mes jambes à mon cou, mais je ne dois plus fuir. Il est temps de prendre sur moi et d'avoir confiance en mes nouvelles capacités. Mais, Pyrite ne donne toujours pas signe de vie et sans elle, je ne peux rien faire. Alors, je ne peux m'empêcher d'angoisser et de m'inquiéter pour la suite des évènements.

- Pyrite, c'est le moment de se réveiller ! J'ai besoin de toi ! Criais-je en voyant les Lycaons s'approcher dangereusement, leurs gueules grandes ouvertes.

Mais, toujours aucune réponse. L'angoisse se transforme en désespoir et je ne sais plus quoi faire. Les créatures cannibales bondissent du sol et brandissent leurs bras ainsi que leurs griffes vers moi afin de m'atteindre plus rapidement, ce qui fait disparaître l'occasion de fuir et qui signe ainsi mon arrêt de mort. Je suis cuit.

Mon esprit envahi par l'anxiété et la peur, ainsi que la colère de ne pouvoir rien faire, je décide, dans un dernier élan de survie de crier de toute mes forces en levant la tête vers le ciel. Thalia ne retournera jamais chez elle et son père aura perdu sa fille, tout simplement car je n'ai pas été à la hauteur.

Charlie mourra de sa maladie et mon petit frère, ainsi que ma mère attendrons toute leur vie que je franchisse un jour la porte de la maison. Mais surtout ... Je ne reverrais jamais mon père, malgré l'espoir qui m'animais depuis mon arrivée ici.

Je suis très en colère contre moi-même. J'ai toujours rêvé d'avoir confiance en moi afin de m'estimer à ma juste valeur, me trouver fort, doué, beau. Me dire que je peux gravir des montagnes et que je suis capable de tout, ne lus avoir peur du regard des autres, ne plus me dévaloriser quand l'on me dit un compliment ou me servir des échecs comme un apprentissage et non comme une humiliation. Je n'ai jamais cru en moi, et je me suis toujours demandé ce que les gens me trouvaient, pourquoi me disaient-ils de beaux compliments, concernant ma façon de réfléchir ou même mes capacités physiques et intellectuelles. S'agissait-il de flatter mon égo, ou bien était-ce la vraie vérité ?

Dans tous les cas, je serais mort d'ici quelques secondes et je n'aurais donc probablement jamais la réponse à mes questions.

Ma mâchoire se contracte et je m'assieds sur les genoux en regardant le ciel. Je tremble comme une feuille et mes larmes rendent ma vision assez floue. J'ai une boule de nœud dans la gorge, et mon cœur bat la chamade. Est-ce ce qu'il se passe dans notre corps avant de mourir ? C'est désagréable comme sensation, c'est comme si j'avais appris la mort de ma famille toute entière. Je suis en colère mais le désespoir m'anime également, avec une pointe de culpabilité ainsi que d'amertume.

Soudain, mes muscles se contractent puis se relâchent et répètent le mouvement sans arrêt comme des spasmes. Je serre mes poings sans que je ne comprenne comment ni pourquoi et mon cœur bat étrangement vite. C'est comme si j'étais assailli par plusieurs crises d'angoisses en même temps. J'ai chaud, je vois des éclairs et je suis désorienté. Je pense que si quelqu'un me demandait mon prénom, je serais incapable de le lui dire.

Mais, cette crise est différente cette fois-ci. D'habitude, je deviens incontrôlable et je suis comme un chien enragé, prêt à tout détruire sur mon passage. Je suis animé par la haine et je ne fais plus aucune différence entre ceux que j'aime et ceux que je déteste, ou même que je ne connais pas. Ce n'est qu'après ou je n'ai généralement plus aucun souvenir.