chapitre 2

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« Monica ? Je dois aller au boulot, mais je ne vais pas tarder» Dit maman, de sa voix douce.


À vrai dire, qu’elle soit là ou pas ne faisait aucune différence pour moi. Je restais toujours dans ma chambre, allongée avec cette photo de nous dans mes bras.


« Ton frère te montera quelque chose à manger tout à l’heure » finit-elle en me déposant un bisou sur la tempe, avant de se lever.


Je levai les yeux vers elle et j’attendis qu’elle ouvre la porte comme si quelqu’un devait y entrer.


Toi peut-être ?


Une fois sortie, elle la referma aussitôt, et moi, je comptai jusqu’à cinq en fixant toujours la porte mais elle resta fermer. Encore une fois, tu ne la franchis pas.


Je commençais à penser que tu ne voulais pas me voir. Étais-tu fâché ? Devais-je aller chez toi pour m’excuser ? Mais Fatma… Fatma ! Pourquoi m’avait-t-elle hurlé dessus hier ? Que faisait-elle là-bas ? Et toi, où étais-tu ? Qui était cette personne allongée dans le cercueil ? Était-ce un ami à nous ? Je ne pensais pas.


Je sentis une douleur à l’avant de la tête. Je posai une main sur mon front et j’eus l’impression d’être brûlante tout en ayant si froid.


Tout en moi était en contradiction. Même mes larmes avaient du mal à suivre. Fallait-il que je lâche prise ? Mais comment pouvais- je faire ça ? Ça aurait été comme abandonner et accepter cette réalité hypocrite. Je n'en avais pas la force désolé…


« Mona ? Tu as besoin d’aide ? » demanda Anaëlle en rentrant dans la cuisine.

« Heu… oui, tu pourrais prendre les oignons qui sont dans le bac à légumes et les découper pour moi s’il te plaît » lui répondis-je en enfournant un plateau de lasagnes.

Elle s’approcha de l’îlot de la cuisine sur lequel étaient posés des amuse-gueules et dit :

« Ou alooors je goûte juste tes plats pour voir si ils sont bons ».

Je souris, puis dis :

« Comment ça ? Tu ne serais pas entrain de douter de mes talents culinaires, là ? ».

Elle hocha nonchalamment les épaules et ajouta, laissant planer le doute :

« Humm... Je ne sais pas, peut-être bien ».

Je lui lançai alors un regard froid avec un faux air d’énervement.

«Arrête, tu n’es pas du tout crédible, je te jure.» Dit-elle en explosant de rire.

«Pfft…» Fis-je en levant les yeux au ciel.

Puis, en réponse à mon air exaspéré, elle attrapa une poignée de farine et me la jeta au visage. Ayant eu le temps d'anticipé son geste, je me reculai aussitôt. Sauf que, je ne fis pas attention et me cognai contre l’un des placard de rangement, se trouvant au dessus de ma tête. Nous nous mirent à rire toutes les deux…


Je me fis extraire de ce monde, où je pus te voir et te sentir par le son de la porte de la chambre qui venait de retentir. Samy ne tarda pas à y entrer, accompagné de son fidèle regard froid et un plateau repas en main.

Samy…On ne s’était plus vraiment retrouvé seuls dans une même pièce, depuis notre dernière dispute. Je me demandais si lui aussi te cherchait. Est-ce que lui aussi ressentait ton absence ? Tu me l’aurais dit si tu le savais, je suppose. Comment arrivais-tu à rester loin de lui autant de temps, toi qui était si éperdument amoureuse de mon demi-frère ?

Samy, lui, ne bougea pas du pas de la porte.


On aurait dit qu’il m’observait. Je ne saurais dire ce qu’il faisait exactement, puisse que je n’osais pas lever la tête vers lui. Je savais que tu tenais vraiment beaucoup à nous deux, que tu aurais voulu qu’on s’entende mieux, qu’on soit comme un vrai frère et une vraie sœur mais malheureusement pour toi, Samy n’était toujours pas enchanté par ma présence dans la maison. Ça avait toujours été le cas depuis mon arrivé et je supposais que cela n’était pas prêt de changer. Toi par contre tu avais su t’imposer face à lui et vous aviez réussi à avoir une connexion que je jalousais presque.

Mon ange déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant