chapitre 9

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«Réveille-toi Monica» me dit une voix grave, mais douce et délicate.


J’ouvris lentement les yeux et pris quelques secondes, afin qu’ils s’habituent à la lumière, avant de remarqué que j’étais de nouveau, dans  cette prairie, magnifique et apaisante. Mes yeux se dirigèrent alors vers la personne à mes côtés. Quand je vis qui se trouvait devant moi, je haussai les sourcils.


«Papa ? C’est toi !» Dis-je, en clignant plusieurs fois les yeux.


Je rêvais. Je savais que ce n’était qu’un songe car je savais qu’il était mort depuis treize ans déjà. Pourtant, je me jetai dans ses bras immédiatement.


«Je pensais que je n’allais plus jamais te voir » Dis-je, le cœur au bord des lèvres et les larmes aux yeux.


Enfin je le revoyais, lui qui m’avait tant manqué !


« Pardonne moi d’avoir manger ses cacahuètes…si je n’avais pas eu cette réaction allergique, tu n’aurais pas été sur cette route et…et…tu ne serais pas parti…» Dis-je en me vidant de tout le liquide que mes yeux pouvaient contenir.


Je sentis l’une de ses mains me caresser les cheveux, pendant que l’autre me caressa le dos, afin de m’aider à me calmer.


«Pourquoi tu es parti comme ça papa ? Sniff sniff…pou…pourquoi tu m’as abandonné toute seule là-bas sniff…» Ajoutai-je, en tentant de libérer mon cœur de tout le manque accumulé.


«Je ne t’ai pas abandonné Monica, j’ai toujours été là » Dit-il, toujours de sa douce voix et rassurante.


Je le serrai encore plus contre moi, de peur qu’il disparaisse de nouveau.


«Je t’ai envoyé un ange ma chérie, et elle a veillé sur toi.» Ajouta-t-il.


Je levai aussitôt mon visage vers le sien, les sourcils froncés, les yeux rougis, ainsi que quelques mèches collées sur ma joue gauche.


«Ana ?» prononçai-je, tellement doucement que je n’étais pas sûr qu’il m’avait entendu.


«Mais papa elle est partie. Elle m’a laissé seule, là-bas, avec Sami et les autres » Dis-je en détournant les yeux de lui.


Ces derniers se posèrent sur le paysage.


Je n’étais plus sur le chemin de la maison. Je n’avais plus mal au bras. Je faisais face à une petite rivière, calme.


Je me retournai alors vers mon géniteur et dis :


«Elle aussi m’a abandonné, tout comme toi papa !», les yeux larmoyants et la voix tremblante.


«Pourquoi ? Pourquoi m’avoir envoyé quelqu’un si c’était pour qu’elle m’abandonne aussi, comme tu l’as fait ? » L’interrogeai-je, mes yeux remplis de larmes, encrés dans les siens.


Il se rapprocha de moi, pris mon visage en coupe dans ses mains et colla mon front au sien.


«Elle n’est pas partie ma chérie. Elle est là, avec nous. Tu ne la vois donc pas ?» M’interrogea-t-il en me fixant dans les yeux.


Ce fut à cet instant que je te vis.


Tu te tenais debout là, juste à côté de moi, attendant que je daigne enfin te regarder.


Sans plus attendre, je me jetai dans tes bras, où je versai toutes les larmes de mon corps.


Comment avais-je pu croire que tu pouvais m’abandonner.

Mon ange déchuWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu