Chapitre 1-Bonus

10 2 0
                                    


PDV DE SAMI:

Perdu quelque part sur la terre, comme à mon habitude. J'étais au volant d'une vieille bagnole, empruntée dans le garage où je travaillais. La musique à fond, les yeux rivés vers l'horizon qui apparaissait devant moi au fur et à mesure que j'avançais. Je laissais la mélodie de Don't think they know de Chris Brown envahir mon esprit afin de l'empêcher de divaguer trop loin. Je ne supportais plus de rester là-bas. Je ne supportais plus de la voir. J'avais l'impression que chaque jour qui passait, ma haine envers elle se décuplait. Je la détestais de toute mon âme. Elle arrivait toujours à tout me prendre. Pourquoi existait-elle ? Pourquoi respirait -t-elle encore ? Pourquoi est-ce que son cœur battait-il encore ? Ça me révoltait rien que de la savoir en vie. Je voulais juste qu'elle crève. Par sa faute je m'étais encore pris la tête avec Anaëlle, mais bon sang jusqu'à quand allait-t-elle encore me pourrir la vie ! Anaëlle avait complètement pris son parti. Elle aussi, la préférait elle, à moi. Jusqu'à quand allais-je devoir partager toutes les personnes auxquelles j'étais attaché avec cette erreur de la nature !
«Tu dois arrêter tout ça Sami. Laisse-la tranquille à présent si tu ne veux pas m'avoir sur ton dos aussi !» hurlait Anaëlle en s'adressant à moi, le doigts pointé en ma direction et le visage fermé.
Elle était dans une colère folle. Je supposais que l'autre lui avait raconté ce qui c'était passé ce matin. Elle tenait bien son rôle de briseuse de couple celle-là. Elle faisait tout pour qu'Anaëlle s'éloigne de moi et à vrai dire, je sentais qu'elle y parvenait petit à petit
«Tu vas continuer de jouer à l'avocat pendant encore longtemps ? » lançais-je nonchalamment
Ce qui bien-sûr ne faisait que l'énerver encore plus
« Oui je compte continuer jusqu'à ce que tu arrêtes toute cette acharnement. Tu te conduis comme un lâche Sami, tu t'en prends à elle sans raison sachant qu'elle ne peut pas se défendre face à toi. Mais à partir d'aujourd'hui sache que je ne te laisserai plus faire. Apparemment tu n'es pas capable de m'écouter, encore moins de faire quoi que ce soit pour moi alors sache que je fais partie de tes ennemis désormais !» vociférait-elle, d'un air toujours aussi menaçant
« Maintenant ça suffit !» avais-je dit en prenant subitement la parole et en haussant le ton. «Plusieurs fois je t'ai demandé de ne pas te mêler de mes histoires avec elle, mais tu refuses de m'écouter. Ce qui se passe entre nous, ne concerne que nous, Anaëlle ! Alors arrête de t'en mêler.»
« Tu fais du mal à ma meilleure amie Sami ! Alors oui ça me concerne et de près !»
«Quand vas-tu enfin comprendre que je n'en ai rien à foutre de votre amitié à deux balles, tu ne comprends pas qu'elle te manipule ?! Elle se joue de toi pour avoir tout ce qu'elle veut ! Ce n'est qu'un petit insecte qui te pompe ton sang putain !»
Je rugissais presqu'en parlant d'elle. Anaëlle, elle, sentait la fureur à plein nez. Elle ne supportait pas que je parle en mal de cette serpillière mais ce n'était pas mon problème.
«Des fois je me demande si tu as vraiment un cœur Sami» avait-elle dit faiblement et presque résigné
«Comment peut-on en arriver là ? Comment fais-tu pour éprouver des sentiments aussi sombres pour une personne qui ne t'a jamais rien fait?» disait-elle, la tête baissée
La voir comme ça me faisait mal mais ma haine pour sa copine l'emportait sur tous les autres sentiments. Quelques larmes coulaient le long de ses joues. Je m'étais approché alors d'elle et les avais effacé, tout en relevant son menton. J'avais planté mes yeux dans les siens et je lui avais dit d'un ton sec :
« De la haine Ana ! Une haine sans limite, sans égal, une haine incommensurable !»
Elle me regardait et je voyais ses yeux se remplir encore plus. Puis dans un geste de fureur, elle avait retiré ma main qui tenait son menton et m'avait dit :
« Très bien Sami, puisque ta haine pour Monica prime sur tout le reste, sache que désormais, nôtre amitié primera sur tout le reste, entend par là, notre couple ! » m'avait-elle balancer au visage en s'éloignant sans attendre son reste.
Je sentais une colère monstre montée en moi. Encore une fois, l'histoire se répétait ! Encore une fois, elle m'avait pris un être cher !
« Monica ! Je savais que cela allait finir par arriver ! Tu me le paieras, sois-en sûr !» avais-je dit, dans un ton faussement calme, la mâchoire crispée et les points tellement serrés que les jointures en étaient devenu blanches.
Cela faisait deux jours que je n'avais pas revu Anaëlle. Je n'avais pas passé autant de temps loin d'elle depuis...depuis jamais en fait. Elle s'arrangeait toujours à venir me voir au garage ou encore à m'envoyer des textos durant la journée. Mais là, pas de visite, ni de message, elle avait disparu de la circulation. Son absence me brisait. Je me sentais profondément vide. J'avais dû renoncer à elle aussi, encore une fois j'avais perdu quelqu'un qui était né pour moi, quelqu'un qui m'aimait. Par sa faute je me retrouvais à nouveau seul. J'avais toujours su que j'étais maudit. C'est simple, depuis son arrivé dans ce monde, j'avais cessé d'exister. Elle avait empoisonné mon quotidien. Elle crachait sur mon futur à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. Elle insultait mon existence à chaque fois qu'elle respirait. Elle piétinait ma dignité à chaque fois que ses yeux voyaient la lumière du jour. J'aurais voulu qu'elle n'ait jamais existé.
« Je le ferai ! Je lui arracherai la vie avec mes propres mains. Je ferai taire sa respiration, oui je prendrai toute trace de vie en elle.» crachai-je, plein de rage dans la voix, toujours au volant, en serrant ma poigne sur le volant.
Je l'avais presqu'arraché, tant je serrais fort.
Soudain, alors que j'étais entrain de bouillir dans ma rage, je la vis.
Elle était là, Monica, marchant à vive allure, juste devant moi, comme si elle ne craignait rien. Comme si elle ignorait qu'un prédateur la pourchassait. Cela paressait trop beau pour être vrai.
Un rictus se destina sur mes lèvres et ce fût sans réfléchir à quoi que ce soit que mon pied se posa sur l'accélérateur. J'y effectuai une pression aussi forte que possible.
Il fallait que j'en finisse maintenant !
Je me stoppai brusquement lorsque je sentis que j'avais heurté de plein fouet un corps. Ce dernier se fit propulser, aussitôt, à plusieurs mètres de la voiture.
Je souriais, fier de moi. Enfin je l'avais fait ! Enfin j'avais mis fin à ses jours !

Mon ange déchuWhere stories live. Discover now