chapitre 4

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Point de vue omniscient :

Une femme, assise sur une terrasse, la tête tournée vers l’horizon, tenant une tasse de café d’une main et remuant le contenu de l’autre…


Il faisait beau. Il y avait un grand soleil, des oiseaux qui volaient, le parfum du pain tout juste sorti du four qui provenait de la boulangerie juste en face de la maison des Spencer et surtout le silence. Elle n’avait plus vu de matinée aussi calme, depuis la période au cours de laquelle elle portait encore en elle, son petit sucre.
Elle se souvenait de la première fois qu’elle l'avais vu. C’était lors de sa première échographie. Munir, son mari, l’avait accompagné à la clinique. Ils étaient si pressés de voir leur petit bébé.
Elle se souvenait que son fiancé, à l’époque, avait pleuré, la première fois qu’il avait entendu son cœur battre. Il était si heureux et avait tellement hâte de pouvoir enfin la tenir dans ses bras. Il s’amusait à lui raconter des blagues pour qu’elle s’en dorme, les soirs.
Elle se souvenait qu’il ne lui permettait jamais de faire le moindre effort physique, de peur que le bébé n'en souffre. Oui, Munir était gaga de sa fille. Il l’aimait déjà bien avant sa naissance. Et elle, était la femme la plus heureuse au monde. Elle sentait son bébé grandir en elle et cela lui procurait une joie sans nom. Elle la sentait bouger, elle sentait son petit cœur battre. Le simple fait de la sentir, vivre dans sa chair, lui comblait au plus haut point. Et lorsque Anaëlle vint enfin au monde, le petit couple avaient vu leur petite famille s’agrandir et devenir un véritable foyer. Ils l’avaient accueillis avec tout l’amour qu’ils pouvaient  ressentir à ce moment-là.

Et aujourd’hui, ce bonheur était terminé. Anaëlle leur avait été arraché beaucoup trop tôt. Ils avaient perdu leur essence. Comment ce couple, qui avait si patiemment attendu l’arrivée de leur petit ange, étaient-ils censés vivre à présent ? Il était encore si tôt pour elle. Elle n’avait que seize ans de vie. Il lui restait encore tellement de chose à vivre. Pourquoi elle, et pas une autre, se demandait Fatma. Cette mère pleurait sa fille. Elle souffrait de la pire des douleurs que la vie pouvait infliger à une mère.


«Pourquoi m’avoir privé de mon bébé seigneur ? Pourquoi tu me l’as arraché ? Pourquoi tu m’as laissé ici, sans mon air, sans mon cœur, sans ma vie ? Où est mon bébé seigneur ? Donne-moi une réponse. Pourquoi est-ce arrivé ? Pourquoi tu n’as pas veillé sur elle…»Avait-elle dit en s'écroulant en pleure, une nouvelle fois, sur le lit de sa fille.


Elle n’avait plus quitté la chambre de sa fille, jusqu’à aujourd’hui.

Depuis son retour de l’hôpital ce fameux jour, où tout avait basculé dans sa vie.


C’était un jour qui ressemblait fortement aux autres. Elle était au restaurant. Ce dernier était bondé de clients. Elle recevait des commandes à n’en plus finir, pourtant elle arrivait à suivre. Elle avait l’habitude car sa petite entreprise fonctionnait bien, les gens adorait ses plats et le côté chic et branché de l’endroit, faisait que les clients appréciaient particulièrement ce dernier et y revenaient souvent. Il était déjà quatre heures et quart de l’après midi. Le restaurant se vidait peu à peu de ses clients. Elle n’allait pas tarder à fermer. Elle était en train de discuter avec les derniers clients, afin de savoir si leur repas s’était bien passé, quand le téléphone s’était mis  à sonner. Elle prit, sur le champs, la voiture et se rendit à l’hôpital. Sur la route, elle avait appelé son mari afin de lui demander de se rendre, lui aussi, à l’hôpital.
Une fois arrivé, elle  courut vers les premiers médecins qu’elle avait vu, en leur demandant où était sa fille. L’un d’eux lui avait indiqué l’étage. Elle avait couru alors vers les escaliers, pas le temps d’attendre l’ascenseur.
Une fois arrivée à l’étage, elle s’était retrouvée dans un long couloir, avec un petit comptoir, juste en face de l’ascenseur, et une infirmière semblait y travailler. Elle s’était immédiatement dirigée vers cette dernière et avant qu’elle n’ait pu dire quoi que ce soit, elle avait vu Marie-Anne, la maman de Monica, se tenant debout, en face d’une porte. Elle s’était dirigée vers cette dernière et dit, toute affolée :

Mon ange déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant