Chapitre 7 - Un semblant d'humanité.

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- Réveille-toi... Irène...

Hémon ne cessait de répéter ces mots tandis que moi, j'étais toujours incapable d'émettre un seul mouvement. J'étais paralysée de l'intérieur. La mort s'approchait de plus en plus. Mais malgré ça, je pouvais, encore, sentir l'un des bras d'Hémon entourer mon corps meurtri ainsi que ses doigts gantés et tremblants caresser ma peau.

Le sentir aussi proche de moi me dégoutait et me mettait en colère. Le dernier souvenir que j'allais avoir était ses doigts sales sur ma peau.

Cela me répugnait mais j'étais impuissante, et ça, à cause de lui.

- Ma fleur... ouvre les yeux...

Le ton de sa voix trahissait la panique qui le dominait. Hémon était dans le même état qu'il y a deux jours, lorsqu'il m'avait mutilé les mains. J'ignorais s'il prétendait ou non, mais une partie de moi me disait qu'il était impossible qu'un monstre tel que lui puisse avoir un semblant d'humanité.

Impossible.

Le manque d'air me gagnait de plus en plus que les caresses d'Hémon se firent remplacées par du vide. Je ne les sentais plus. Seule, la respiration saccadée d'Hémon était ce qui me faisait comprendre que je n'étais pas encore morte.

- Ne m'oblige pas... à refaire ça... Souffla Hémon.

Refaire quoi ?

Les seules choses qu'il pouvait me refaire étaient de me faire encore plus souffrir ou bien... m'épargner la mort, comme il l'avait fait, il y a deux jours, en m'embrassant...

Et à cette pensée, je sens, immédiatement, une quantité importante d'eau me montait aux poumons.

Aussitôt, je réouvre les yeux et recrache l'eau, sans pouvoir m'arrêter. Hémon me libéra un peu de son étreinte et me pencha légèrement sur le côté afin que je puisse évacuer toute l'eau sur l'herbe. Je tente, malgré mon faible état, de m'échapper des bras d'Hémon mais ce dernier m'en empêcha en resserrant sa prise sur mes hanches et en m'ordonnant :

- Cesse de te débattre et concentre-toi de recracher toute l'eau.

Je savais que ma priorité était de reprendre ma respiration mais tout ce que je voulais était d'être loin de lui. Mais mes toussements se firent de plus en plus forts que je cesse de me débattre afin de pouvoir me calmer et d'évacuer toute l'eau présente dans mes poumons.

Les minutes s'écoulèrent et je pouvais sentir peu à peu mes poumons se remplirent d'air. Mes toux étaient beaucoup moins violentes et mon corps reprenait peu à peu de ses forces ainsi que de ses fonctions. Et dès ces dernières, suffisamment, reprises, je me libère des bras d'Hémon et rampe contre le sol jusqu'à être à une distance lointaine de lui.

- Irène...

Je me retourne vers Hémon et constate qu'il tentait de réduire la distance que je venais d'instaurer. Mais je me reculais, un peu plus, à chaque pas qu'il entreprenait.

- Calme-toi. Murmure Hémon.

- Ne vous... vous approchez... pas de moi... Lançais-je, essoufflée et toute tremblante.

Mon corps, ainsi que mes cheveux, étaient entièrement mouillés et la température fraîche du soir était si forte que je ne pouvais arrêter de trembler. J'avais tellement froid et puis, ma peur était encore en train de me ronger. Tel que, par reflexe, je ramène mes jambes vers ma poitrine pour tenter de me réconforter mais, en vain.

- Tu es toute tremblante. Laisse-moi te conduire à l'intérieur. Dit Hémon.

- Partez. Rétorquais-je.

Sous son empriseWhere stories live. Discover now