Chapitre 29 - Oublier.

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- 2 jours plus tard -

- L'emplacement te convient ? Me demanda l'un des hommes de main d'Hémon.

Je penche la tête sur le côté et reste quelques secondes à fixer ce qui se tenait devant moi avant de, finalement, répondre :

- Oui, c'est parfait, merci.

Suite à mon accord, deux hommes de main se mirent à tenir le tableau à bout de mains, tandis que deux autres entreprenaient de fixer deux grosses, de ce que je pense être, des chevilles.

Après notre départ de Liverpool, Apollon avait appelé Hémon pour prévenir que nous recevrons le tableau au plus vite. Et, assurément, il n'avait pas menti puisque cela faisait seulement deux jours que nous étions de retour à Londres et le tableau venait d'arriver aujourd'hui.

- Cette place était faite pour lui, dis-moi, Irène !

Je dévie la tête vers la gauche et aperçois Daphné revenir avec deux verres de limonade dans les mains. En souriant, elle me tendit l'un des verres que je pris aussitôt, en lui redonnant son sourire avant d'ancrer mon regard vers le tableau qui commençait à prendre sa place dans ma chambre.

J'ai décidé de le placer sur le mur à côté de mon lit, de sorte à ce que la première chose que je vois à mon réveil était le tableau.

- Je n'arrive toujours pas à croire qu'Hémon ait pu t'acheter un tableau... Ajouta Daphné, avant de prendre une gorgée de sa boisson.

Et encore, tu ne sais pas tout...

Je ne sais pas si c'est le cas pour Éros, mais Daphné n'était pas au courant que le tableau était d'Hémon.

J'avais préféré lui cacher la vérité, enfin une partie de cette dernière, car Hémon, comme l'avait dit Apollon, ne souhaitait pas que cela ne se sache. Et puis, il y avait comme une partie de moi qui voulait garder ça pour moi, égoïstement.

Alors, je m'étais contentée de lui dire qu'Hémon avait acheté le tableau, sous ma demande.

- Moi aussi, Daphné. Répondis-je, les yeux rivés sur le tableau.

Assurément, je faisais référence à tout ce qui s'était déroulé à Liverpool.

- En même temps, c'était un peu obligé. Répliqua Daphné avant de prendre une gorgée de sa boisson.

- Comment ça ?

- Bah avec ce que tu m'as dit à la boutique de fleurs, ce tableau ne pouvait qu'être à toi. S'expliqua Daphné.

Je me mords les lèvres et bois, vite, une gorgée de ma boisson, afin de cacher le trouble que m'avait suscité les paroles de Daphné.

Aussi, mon esprit se mit à jouer tous les événements de ces derniers jours, et je ne pouvais que ressentir la même tristesse que j'avais éprouvée. Je baisse les yeux vers le petit écriteau en dessous du tableau, et comme à chaque que je le fixer, mon cœur s'emballa.

Depuis mes premiers jours ici, j'ai toujours détesté ce surnom qu'Hémon avait souvent le don d'utiliser. Je l'avais méprisé pendant ces derniers mois, mais maintenant me voici à l'apprécier, jusqu'à pousser mon être à frissonner rien qu'en le lisant.

Suis-je une cause perdue ?

- Irène ?

La voix familière de Daphné me sortit de mes pensées.

- Ça va ? S'inquiéta-t-elle.

- Oui, hum, j'étais juste dans la lune. Répondis-je, d'une manière convaincante.

Sous son empriseDär berättelser lever. Upptäck nu