Chapitre 12 - La chambre.

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Le sommeil m'était finalement venu, même si j'ignorais comment.

J'ignorais aussi, si Hémon était resté encore quelques minutes dans la chambre ou bien, s'il était parti tout de suite après qu'il avait prononcé ses mots. Ces derniers n'avaient cessé de dominer toutes mes pensées et ce, depuis que mes yeux s'étaient ouverts.

Je pouvais encore ressentir le ton mélancolique de sa question.

J'avais bien conscience qu'Hémon croyait que j'étais endormie, alors il me serait difficile d'obtenir des réponses mais je ne pouvais y renoncer.

Le ton qu'il avait employé ne s'accordait pas au Hémon violent et terrifiant que j'avais l'habitude de voir. Son comportement m'était bien difficile à cerner mais, cependant, il y avait bien une chose dont j'étais sûre était qu'Hémon était fou.

En outre du comportement curieux et horrifiant d'Hémon, les événements de la veille ne pouvaient s'empêcher de me terrifier. Quand bien même mon échange avec Éros était ce qui me rassurait un peu, je pouvais sentir mon cœur battre un peu plus vite à chaque fois que je me remémorais la violence que m'avait fait subir Hémon.

Vais-je arrêter de souffrir ?

J'avais perdue tout espoirs face à cette question, mais une partie de moi ne pouvait arrêter d'espérer le jour où je ne connaîtrais plus la douleur.

Je déviais le regard vers la fenêtre, située derrière moi, pour y constater un léger rayon de soleil traversait la chambre. Bien que ces derniers jours je ne souhaitais que de rejoindre l'obscurité, et c'était toujours le cas, apercevoir cette légère lumière me faisait plaisir.

Assurément, c'était la seule chose joyeuse dans ma vie depuis Hémon.

Mais rapidement cette chose joyeuse se transforma vite en peur lorsque mon estomac se manifesta, me faisant comprendre que je devrais rejoindre la cuisine et donc, de potentiellement croiser Hémon.

Ces derniers jours, la peur n'avait cessé d'être là et de ce fait, je devrais être habituée à cette dernière mais non, je ne l'étais pas.

Qui serait habitué à vivre dans la crainte ?

J'imagine que je n'aurais jamais la réponse à cette question et, d'un côté, il ne fallait peut-être pas.

- Irène, ça va aller. Me soufflais-je en plaquant mes mains sur mes yeux.

Un frisson d'effroi me parcouru l'échine lorsque je relevai mes mains face à moi et que mon regard s'ancra sur ces deux cicatrices que je détestais tant.

Il n'y avait pas seulement la peur avec laquelle je devais vivre mais aussi, avec ces deux horribles cicatrices. Mais contrairement à la peur, je savais qu'il m'était impossible de vivre avec elles, quand bien même je ne pourrai jamais les enlever. Elles étaient incrustées dans ma peau et assez grandes pour me balancer, chaque jour, à la figure l'homme qui avait détruit ma vie.

Les larmes m'auraient envahie rien qu'en voyant ces deux lettres mais elles ne me venaient pas.

Je n'en pouvais plus de verser des larmes. Et surtout, pour un monstre.

Alors, sans plus tarder, je balaie mes paumes de mon champ de vision et me redresse du lit. Ma jambe gauche m'émit une légère douleur mais je l'ignorais et quittais le lit.

Portant un pantalon, je ne pouvais voir comment se porter ma plaie mais je devinais qu'elle n'avait pas trop saignée puisque mon pantalon n'était pas humidifié ou bien même par mes draps qui n'était pas tachés. J'inspire un bon bol de courage et marche en boitant jusqu'à la porte de la chambre avant de l'ouvrir et de veiller à ce que personne ne se trouve dans le couloir.

Sous son empriseWhere stories live. Discover now