Chapitre 14

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La lumière du jour me réveille, Evan est toujours endormi sur son siège et la nuit étant passée ma colère pour lui refait surface.

L'hôtesse fait irruption apportant deux plateaux de petits-déjeuners, il se réveille et me regarde en passant sa main dans ses cheveux.

— Bonjour, bien dormi ? L'avion atterrit dans une heure.

Je souris poliment à l'hôtesse et mange mon pain au chocolat en regardant par le hublot.

— Qu'est-ce que je fais là, Evan ?

— Tu manges un pain au choco...

— Arrête ça, dis-moi ce que je fais là si nous ne sommes plus censés nous approcher.

— Je n'ai pas dit qu'on ne doit plus s'approcher, on ne doit plus coucher ensemble, c'est tout.

Il me regarde avec un sourire en coin.

— C'est tout ? Donc, pour toi, tout est normal entre nous ?

— À moins que tu ne saches pas contrôler tes pulsions, comme cette nuit, oui.

Je lui lance le reste de mon pain au visage et il se met à rire.

— Je pensais que tu avais mieux à faire que de venir à ce voyage.

— J'ai annulé ce que je devais faire.

— Ça n'a bien sur aucun rapport avec moi.

— Tout ne tourne pas autour de toi Lucie.

— Pourquoi je ne suis pas avec Luis dans l'avion alors ?

— Parce que je ne voulais pas prendre l'avion seul.

— Je ne suis pas ta chose.

Il a toujours ce faux sourire et il ne me lâche pas du regard.

— Je voulais te faire visiter Lisbonne comme il se doit.

C'est à mon tour de rire.

— Le voyage est déjà organisé de bout en bout.

— Non, plus pour toi, tu n'iras pas avec eux.

Je déteste qu'il décide à ma place.

— Non Evan, je vais faire ce voyage avec Luis, et toi, tu vas rentrer.

— Non.

— Attends, donc si je comprends bien, tu veux qu'on passe la semaine ensemble ?

— Exactement.

— Tu délires complétement. Rentre à New York. J'en ai marre de jouer.

— Ce n'est pas un jeu, on peut très bien passer une semaine sans baiser.

Parle pour toi, je me dis pour moi-même.

— Là n'est pas la question, je ne vois pas pourquoi on devrait le faire si justement il ne doit plus rien se passer entre nous, pourquoi tu t'obstine à me suivre partout comme ça ?

Je vois qu'il commence à perdre patience, sa jambe commence à se balancer de bas en haut.

Il pousse un long soupir et semble soudain embarrassé. Comme s'il se retenait de me dire quelque chose d'important.

— C'est comme ça, arrête de vouloir résister, j'ai plus de pouvoir que tu ne le crois.

Je fronce les sourcils, il parle comme s'il voulait m'effrayer de lui-même.

"Votre attention s'il vous plaît, l'avion va amorcer sa descente, veuillez attacher vos ceintures."

Nous ne nous disons plus rien pendant le reste de l'atterrissage, en sortant de l'avion le soleil nous aveugle. Il fait chaud ici et nous ne sommes que le matin.

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