Chapitre 15

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Le lendemain matin, je peine à me réveiller, trop bien blottie dans ce sommeil, dans cet oubli de la réalité écrasante qui m'entoure. C'est l'odeur du café qui me réveille.


— Bonjour.


La voix d'Evan est neutre, sans émotion. Mes yeux plongent dans les siens et je n'y perçois rien.


— Lève-toi, on doit partir dans trente minutes.


— Au secours.


Je plaque un coussin sur ma tête en poussant un long soupir.


— Nous allons visiter Lisbonne.


J'enlève doucement mon coussin. Pour la seconde fois, j'avais presque oublié ou j'étais.


Je me lève doucement et prends la tasse de café servie sur ma table de chevet. Evan est assis sur le fauteuil.


— On ne déjeune pas ?


— Habille-toi.


Décidément, il a une fâcheuse tendance à répondre aux questions par des ordres et non des réponses.


Je grogne et prends mon café dans la salle de bain.


Je bois une gorgée en regardant ma tête de déterrée dans le miroir. Je fais couler l'eau de la douche et me glisse dessous. L'eau chaude me fait du bien, le fait de savoir Evan à un mur de moi me réveille aussi un tontiné.


Je sors de la douche et enfile un ensemble de lingerie rose pâle. Un sourire vient malgré moi sur mon visage.


Je sors de la salle de bain, son regard se dirige directement sur l'étendue de mon corps. Il se lève soudainement et en un instant me plaque contre le mur.


— Arrête de jouer avec moi.


Sa main encercle mon menton et l'autre et appuyée sur le mur derrière moi. Son corps entier me maintient comme prisonnière. Je rapproche mes lèvres des siennes, il ferme les yeux et sert les mâchoires.


— Sinon quoi ?


Sa respiration s'accélère et il plaque son poing contre le mur. Sa main autour de mon menton se resserre et un de ses doigts s'aventure à caresser ma lèvre inférieure. Nos bouches sont à un centimètre tout au plus l'une de l'autre. J'attends pendue à son souffle qu'il craque sans le quitter des yeux.


Sa bouche se rapproche de quelques millimètres encore et je sens qu'il rassemble toutes ses forces pour se contrôler. Je sens alors une douleur aiguë à ma lèvre inférieure. Il la mord avec force et soutient mon regard. Sa tête s'écarte doucement de la mienne en tirant de plus en plus sur ma peau. Enfin, il lâche prise et s'éloigne de moi.


— Tu m'as fait mal.


— Tu l'as cherché.


Il retourne s'asseoir. Je trouve une petite robe blanche et l'enfile en vitesse.


Il se lève et je le suis en silence. Nous sortons de l'hôtel et une voiture nous attend sur le devant.


— On est toujours obligé de se balader en voiture ? Il t'arrive de marcher ?


— Monte.


— Je suis sûre que tout, les semelles de tes chaussures n'ont aucune égratignure.


Je m'assieds à côté de la fenêtre et il monte après moi.


— Je suis sérieuse, je voudrais visiter la ville à pied, c'est beaucoup mieux.


Il soupire l'air exaspéré.


— Tu ne peux pas te contenter de faire ce qu'on te dit.


Je tourne ma tête de droite à gauche.


— Ce sera comme ça et pas autrement Lucie.


— On ne peut pas négocier.


Il me regarde un tontiné curieux et l'autre blasé.


— Aujourd'hui, on l'a fait à ta manière, je te suis sans rien dire, je serai une bonne fille de riche sage et obéissante.


— Ça me plaît, me coupe-t-il.


— Et demain, on le fait à ma manière, comme quelqu'un qui n'a pas été bercée dans un berceau en or, comme quelqu'un e normal.


— Tu insinues que je ne suis pas normal ?


— Rien n'est normal depuis qu'on se connaît.


Il hausse les épaules désintéressées.


— Alors tu es d'accord ?


— Non.


— S'il te plaît.


— Lucie Henry, va-t-elle me supplier à genoux ?


Un sourire pervers se glisse au coin de ses lèvres.


Ma main glisse le long de sa cuisse jusqu'à son entre-jambe.


— Ne me tente pas.


Il regarde ma main frotter sa future érection avec stupeur.


— Arrête.


— Dis oui.


Je la sens durcir sous ma main. Il plonge son regard furieux dans le mien et pousse violemment mon bras.


— On verra, me grogne-t-il en tournant son visage crispé vers la fenêtre.


Je ne dis rien savourant ma victoire en silence.


Nous arrivons au bout d'une vingtaine de minutes. Le chauffeur m'ouvre la portière. Une grande façade blanche et une double porte en verre se tiennent devant nous. Nous entrons et Evan glisse sa main dans le bas de mon dos, ce contact me fait frissonner. Nous passons dans une grande salle dressée de table immaculée et avec de grands lustres étincelants. Nous prenons la porte coulissante qui mène à la terrasse. Une seule table est dressée d'une nappe blanche et d'une farandole de pâtisserie en tout genre. Mon ventre crie famine à ce moment-là comme s'il avait des yeux pour voir la beauté de tous ces mets. Nous nous asseyons et commençons à manger en silence.


— Alors qu'est-ce qu'on va faire aujourd'hui.


— Tu n'avais pas dit que tu ne dirais rien ?


— C'était une simple question.


— Sois une bonne fille.


Je gigote sur ma chaise et je le vois serrer les dents en regardant mon décolleté.


— Arrête de te tortiller sur ta chaise comme ça.


— Ma culotte me gêne.


— Et c'est mon problème ? Ne bouge plus.


— D'accord très bien.


D'un simple mouvement, je retire doucement l'objet de ma gêne et tends.


Il bat lentement des cils en assimilant mon geste et sa main me prend le tissu des mains, il la sert dans son poing et la fourre dans sa poche en secouant la tête.


— Comme ça, je ne bougerais plus.


Il ne répond pas et se contente de détourner les yeux vers la vue imprenable que nous offre cette terrasse.


— On va aller visiter le Panthéon ce matin.

GOLDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant