Chapitre LIV

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Point de vu PLK :

   Je finissa mon récit, presque essoufflé par le nombre de mots que je venais de débiter devant lui, une boule se formant dans ma gorge visant à garder mes larmes enfouis, j'avais de la fierté quand même, je n'allais pas pleurer devant un condé.
Le flic, lui, semblait tout aussi choqué et ému que moi, c'était pas souvent qu'un ancien voyou se pointait devant lui pour une affaire de kidnapping, sachant que son métier à lui consistait la plupart du temps à rester planqué dans un sous marin, pour choper 3 mecs qui vendent 4 barrettes.
Quand j'eus fini de donner les derniers détails qui se résumaient à expliquer la dernière fois que j'avais vu Louna, qu'elle m'avait appelé...il se leva brusquement de sa chaise, me prévenu qui revenait dans moins de 2 minutes et partis, me laissant seul dans son bureau.

Il revint donc quelques secondes après, accompagné cette fois-ci de deux autres policiers que je n'avais jamais eus la « chance » de rencontrer auparavant.

- Monsieur Pruski, ce que nous allons vous dire va sûrement être difficile à réaliser, et c'est tout à fait normal mais il faut que vous soyez au courant...commença l'un des condés qui venait d'arriver. Carlos, comme vous l'avez appelé, n'est pas son vrai nom, c'est une fausse identité qu'il s'est créé, en réalité ce n'est pas juste un petit bandit de votre quartier, mais un redoutable trafiquant de drogue recherché depuis 6 mois dans toute l'Europe.

Malgré que j'étais encore assis, mes jambes se remirent à flancher à l'entente de ce qu'il venait de me dire. Je savais que « Carlos » était quelqu'un de dangereux, mais au point d'être rechercher par les services de police de toute l'Europe.

- Ce n'est donc pas nous qui allons nous charger de ça mais la BAC, c'est une affaire extrêmement sérieuse, pour nous comme pour lui...continua-t-il. Nous allons faire tout notre possible pour sauver votre copine, c'est notre priorité, nous allons réussir, je vous le garantit personnellement.

Je savais que leurs mots visaient à me rassurer, mais rien n'y faisait, plus les minutes défilaient, plus mon stress augmentait.

- La BAC vous l'expliquera sûrement mieux que nous, mais il faut agir très vite, c'est une intervention très délicate, nous ne savons pas de quoi ils sont capables...finissa-t-il en plantant son regard dans le mien comme pour rajouter du drame, comme si il n'y en avait pas déjà assez.

Ils s'éclipsèrent ensuite, me prévenant qu'ils me recontacteraient très vite, m'indiquant aussi que je pouvais prévenir d'autres proches à Louna, pour les avertir de la situation.

Mon cerveau divagua alors directement sur la famille de Louna, particulièrement son grand père, je devais leur expliquer, si elle était dans ce bourbier ce n'était que par ma faute, et je devais leur annoncer...
Mais comment annoncer à sa belle famille qu'à cause de vous leur fille, leur sœur, leur petite fille est en danger de mort ?!

Il était déjà 22h45 quand je sortis du commissariat, le soleil avait complètement disparu, remplacé par un croissant de lune qui n'éclairait que partiellement la rue. Dehors il n'y avait personne, que moi déambulant jusqu'à ma voiture, ne sachant vraiment où aller et quoi faire, comme si ma vie n'avait plus de but sans elle.
Je pris place dans ma caisse et alluma le contact, je roulais, roulais, roulais sans destination finale, perdu dans mes pensées, me demandant où pouvait bien être Louna à ce moment précis.

Il était 23 heures quand je m'arrêta à une aire de repos du périph parisien, aux bordures de la ville. Je descendis, et marcha quelques instants, essayant de rejoindre une bute de terre, parsemée d'herbe surplombant la quatre voix, où trônait un énorme chêne.
Arrivé en haut, je m'assis à même le sol légèrement humide dû à la brume qui parsemait l'air, le tronc de l'arbre me servant de dossier. Je m'alluma un énième joint, mais pour la première fois de ma vie, la drogue ne me faisait plus d'effet, le shit ne m'anesthésiaient plus.

Je jouais avec les feuilles mortes tombées des branches, contemplaient le peu d'étoiles subsistantes, dévorées par les lumières artificielles de la ville au loin, essayant de repousser le moment où je devais les appeler, la famille de Louna...
Mais je n'avais pas le droit, pas le droit d'être égoïste, ils devaient être au courant, tout autant que moi...Alors je sortis mon téléphone de ma poche, écrasa mon mégot par terre, comme si l'odeur aurait pu se transmettre à travers mon portable et composa leur numéro.

La sonnerie retentit au moins 3 fois avant qu'une faible voix endormie ne se fasse entendre.

- Ha...Hallo...

C'était Sylvie, la mère de Louna, j'avais probablement dû la réveiller.

- Bonsoir Sylvie, c'est...c'est Mathieu...commençais-je d'une voix grave.

- Ahh bonsoir Mathieu...me répondit-elle, étonnée.

- Asseyez-vous si vous ne l'êtes pas déjà...lui prévenais-je, essayant d'être rassurant

Je resta à peine quelques minutes au téléphone avec, essayant de lui expliquer brièvement les détails de sorte à ne pas trop la brusquer. Je savais que ce que je faisais était mal, j'embellissais la chose, mais...mais c'est parce que j'avais trop honte de moi, de ce que j'avais fait, de ce que je représentais.
Chaque mot tiré était comme une balle à blanc, chaque phrase que je prononçais m'arrachait une partie de mon cœur, j'essayais d'écourter au plus vite la conversation malgré ses milliers de questions, de sorte à retenir les centaines de larmes bloquées dans ma gorges qui me faisaient mal plus je parlais, et qui ne voulaient qu'une chose; sortir.

Notre échange se conclut; ma belle mère paniquée au bout du fil et moi essayant de la rassurer en vain. Elle hurlait à son mari de préparer les valises, qu'ils devaient absolument quitter Angers pour la capitale.

Une fois raccrochés, je relâcha ma tête contre l'écorce de l'arbre, mes mains tentant de trouver de la chaleur dans les poches de mon jogging, ma nuque penchée de sorte à apercevoir les quelques étoiles qui y régnaient encore quand...une étoile filante passa. Inutile d'indiquer qu'elle fut mon vœu...mais étrangement là où ce signe devait me « redonner de l'espoir », au contraire il me brisa. J'eus l'impression que cette étoile en mouvement était Louna et qu'elle me regardait de la haut, comme un au revoir.

À ce moment là, depuis un bon bout de temps, je fondis en larmes, seul au milieu de nul part, pleurant la femme de ma vie, la mère de mon enfant...
Depuis quelques semaines ma vie avait été parfaite, je vivais avec une copine extraordinaire, j'allais devenir père, j'avais retrouver les joies du stud...cette vie était même peut être trop parfaite...
J'aurai du m'en douter que quelque chose de mal se passerait, c'était trop beau pour être vrai.

Mes larmes roulaient le long de mes joues, venant tachées mon pull, ma lèvre inférieure tremblait peut-être à cause du froid de cette nuit d'hiver, ou tout simplement la peur et l'appréhension de la suite des événements, mes doigts jouaient nerveusement avec une brindille, mes yeux fixant ce ciel voûté et sombre.
J'aurai voulu crier, hurler, m'exprimer...mais rien ne sortait, j'étais vide. J'essayais d'imaginer comment serait ma vie sans Louna mais, je n'y arrivais pas, mon cerveau mais surtout mon cœur m'interdisaient de penser ainsi, ce qui me fit encore plus mal.
Pourquoi quand j'étais enfin épanoui amoureusement, mon passé venait tout gâcher ?!

Je cogitais, me torturant l'esprit quand une lumière bleuté me ramena à la réalité, mon téléphone venait de s'allumer. Je tâtonna le sol, et lus ce qui venait de s'afficher.

« Bonsoir Monsieur Pruski, je suis Christophe GENDRY, je suis le brigadier-major de la BAC, c'est moi qui suis charger de l'affaire impliquant votre petite-amie. Je vous prie de nous rejoindre immédiatement au commissariat...nous venons de recevoir une vidéo de Louna. »

Voiciii pour le cinquante-quatrième chapitre !!
Ce chapitre me fait vraiment trop de peine pour Mathieu...
Dites moi si vous aussi...
À votre avis, de quelle genre de vidéo parle le policier ?!
Donnez moi vos réponses en commentaire, et n'hésitez pas à voter, vous abonnez...ça me fait super plaisir !!
En tout cas, j'espère que vous avez kiffer ce chapitre, même si il est un peu triste, mais c'est bien aussi de montrer les émotions de Mathieu, vu qu'il a pas l'habitude de les exprimer...
Sur ce je vous souhaite une très belle fin de soirée, à mercredi pour découvrir la suite...

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