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C'est une horrible douleur à la tête qui réveilla Keisuke ce jour-là. Lorsqu'il ouvrit les les yeux, il eut immédiatement l'impression que ses iris prenaient feu et que ses paupières étaient devenue si chaudes qu'elles feraient fondre ses orbites, sa tête tournait anormalement comme si elle était prise dans un manège à sensations fortes, sa gorge le démangeait comme si des oursins étaient bloqués dedans, et chacun de ses membres étaient pris de courbatures. Sa température montait et descendait en permanence et lui provoquait d'horribles sueurs, il mourait de chaud et de froid à la fois, il tremblait de tout son corps.
   Keisuke gémit et se retourna dans son lit. Il avait dû attraper froid cette semaine, il n'avait pas arrêter de pleuvoir et il ne s'était pas assez couvert. Et puis la moitié de ses amis étaient tombés malades, à tous les coups c'étaient Chifuyu et Ryusei qui lui avaient refilés leurs microbes. Génial, le pire, c'était que sa mère l'avait prévenu qu'il devrait mettre un masque avec eux... Quel idiot.
   Maintenant, il avait l'impression que chaque cellule de son cerveau explosaient, ce qui lui provoquait une très forte envie de pleurer. Il avait l'impression d'être en train de mourir, il voyait presque la lumière au bout du tunnel...
   Le jeune homme leva faiblement sa main et tata son chevet pour trouver son téléphone, et vit qu'un petit post-it jaune avait été posé dessus, sur lequel il reconnut immédiatement l'écriture de son petit ami.
   « Coucou mon chéri, je suis déjà parti au travail et je suis passé prévenir ton patron que tu étais malade. Je reviens ce midi pour m'occuper de toi, en attendant repose toi bien. ».
   Keisuke sourit en lisant ce mot. Il avait définitivement le meilleur petit ami au monde, il l'aimait plus que tout. D'après son téléphone, il était midi onze, alors Kazutora n'allait pas tarder à revenir. Et bien, s'il y avait dormi jusqu'à midi onze, c'était que ça n'allait vraiment pas... Le jeune homme se retourna de nouveau, et vit qu'un gant mouillé traînait sur son oreiller. Kazutora avait dû lui mettre sur le front ce matin avant de partir, il avait dû le faire tourner en bougeant dans son sommeil. Il y avait également un verre d'eau posé sur son chevet, ainsi qu'un comprimé de Doliprane, et une assiette avec deux tranches de brioche au chocolat.
   Keisuke se releva difficilement et glissa le comprimé entre ses dents, avant de l'avaler avec de l'eau. Ça diminuerait un peu son mal de tête, par contre il était incapable de manger. Il savait bien que ce n'était pas bon pour le foie de prendre un médicament sans rien manger à côté, mais là il n'en avait pas la force. Tant pis pour son foie. Le jeune homme se laissa tomber dans son lit en gémissant et s'enroula dans sa couette, en se répétant mentalement qu'il voulait son petit ami. Il détestait vraiment être malade, c'était l'une des pires sensations au monde.
   Mais il entendit soudain la porte d'entrée claquer, et des pas résonnèrent dans l'appartement. « Soit c'est un cambrioleur et la fin de ma torture approche, soit c'est maman et elle va m'engueuler parce qu'elle m'avait prévenu que je serais malade, soit c'est l'amour de ma vie et je serais heureux » pensa Keisuke sans bouger. Heureusement pour lui, ce n'était ni un cambrioleur, ni sa mère, et c'est la tête de son petit ami qui apparut derrière la porte.
   — Keisuke, murmura-t-il en s'approchant à pas de loup. T'es réveillé ?
   — Je vais mourir, dit Keisuke en reniflant.
   Kazutora s'agenouilla devant lui et le regarda avec peine. Il portait un masque pour ne pas se faire contaminer, et il était en train de se désinfecter les mains. Il tenait un sac en plastique à son bras, qu'il posa au sol pour tendre le bras et caresser le visage de Keisuke.
   — J'ai appelé le médecin mais il y avait pas de place avant une semaine.
   — Tant pis, je mourrais ici... seul... exclu de tous... comme un nul...
   — T'es juste enrhumé, dit Kazutora en souriant. Tu veux que j'ouvre les volets ?
   — Non ça va m'achever.
   — D'accord. Je t'ai ramené des yakisobas, tu veux pas un peu manger ?
   — Je vais vomir si je mange...
   — Alors tu veux que je te réchauffe de la soupe ?
   — Je veux que tu me fasses des câlins, dit Keisuke en posant sa main sur celle de Kazutora.
   — Si je le fais je serais malade et je pourrais plus m'occuper de toi, dit Kazutora en passant son pouce sur sa joue. Pour une fois que c'est moi qui m'occupe de toi en plus...
   — Oui mais t'es le seul à pouvoir me guérir... c'est le pouvoir de l'amour...
   — Mais oui bien sûr, dit Kazutora avec un petit rire. Tu sais que ce soir je dors pas ici hein ?
   — Hein ?! Pourquoi ?!
   — Ben pour pas être malade. Je vais dormir chez le rinzu.
   — Mais j'ai besoin de toi ! Je vais mourir si t'es pas là ! Tu m'abandonnes pour le rinzu ?!
   — T'inquiète pas mon cœur tu vas y survivre, dit Kazutora en riant. Demain matin je serais là à ton réveil.
   — J'ai plus dormi tout seul depuis une éternité, dit tristement Keisuke.
   — Peke J va te tenir compagnie.
   — M'en fiche de Peke J...
   — Allez, c'est juste l'histoire de quelques nuits, le temps que tu ailles mieux, dit Kazutora en replaçant l'une de ses mèches de cheveux derrière son visage. Tu veux que je te fasse des caresses pour que tu t'endormes ?
   Keisuke saisit l'opportunité de garder son petit ami près de lui et hocha aussitôt la tête. Kazutora retira alors son bas pour entrer dans le lit sans le salir, et s'assit près de lui. Keisuke posa sa tête sur ses jambes et il commença à le bercer en caressant ses cheveux. Le jeune homme prit l'une des mains de Kazutora, il entrelaça leurs doigts ensemble et déposa de petits baisers sur ses phalanges. Il n'y avait pas de raison, mais il aimait bien embrasser les mains de Kazutora, c'est l'une de ses nombreuses manières pour lui témoigner son amour. En plus de le couvrir de baisers, de le serrer dans ses bras, de toujours veiller sur lui et de lui dire qu'il l'aimait. Toutes les démonstrations d'amour étaient bonnes à prendre à ses yeux.
   Mais la fatigue dû à la maladie commençait à prendre le dessus sur lui, et ses paupières se fermaient toutes seules. Il s'endormait sans pouvoir lutter, ses forces le quittaient peu à peu.
   — Fais de beaux rêves mon cœur, murmura Kazutora en baissant son masque pour déposer un baiser sur son front.

I've got my eyes on youWhere stories live. Discover now