17| Takara

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— Lo'ak, reviens ici tout de suite ! hurle Jake, la tête en dehors de la maison alors que le garçon trace son chemin.

— Laissez, je m'en charge.

Sans le vouloir, je croise les yeux de cette magnifique femme qu'est Neytiri. Elle me remercie du regard et je lui lance un faible sourire avant de quitter la loge à mon tour.

Je cours vers Lo'ak, ralentit par mes pieds qui s'enfoncent dans le sable fin.

— Lo'ak, attends-moi.

Il rejette ses cheveux tressés en arrière, et même de là où je suis, j'entends le doux bruit de ses perles qui s'entrechoquent. Il ne s'arrête pas, me faisant comprendre qu'il veut rester seul.

Il s'enfonce dans les bois et je le rattrape. Ma main emprisonne son poignet et il se retourne vivement vers moi, ses yeux brillants et remplis d'une haine que je n'avais jamais vu chez lui.

— Qu'est-ce que tu veux ? me dit-il en haussant la voix.

— Je..., je bégaie. Je veux juste t'aider, Lo'ak.

D'un coup sec, il enlève son poignet de ma main, et sa réaction me déchire le cœur, ignorant même pourquoi je réagis comme ça.

Il passe une main sur son visage exaspéré, posant ses doigts sur ses paupières, et l'autre main sur ses hanches. Je tourne les yeux et pousse sur mes dents avec ma langue, essayant de trouver quoi dire pour le réconforter.

— Tu sais... je te crois pour Payakan. Et je pense que la réaction de nos parents est un peu exagérée... et puis je ne pense pas que...

— Tu comptais me le dire quand ?! dit-il d'une voix très froide.

Je relève les yeux vers lui.

— Qu-quoi ?

Je ne peux m'empêcher de bégayer. Ses yeux dorés qui m'ont longtemps parcouru avec passion et, peut-être même, amour, me regardent si mal que je n'arrive plus à alligner deux mots sans me sentir coupable.

— Payakan m'a tout raconté.

Il bouge ses mains dans tous les sens, ce qui le rend encore plus menaçant. Je ne peux m'empêcher de reculer quand il approche un peu trop ses mains de moi.

Mes sourcils se froncent.

— Raconté quoi ?

Mais avant qu'il ne réponde, je connais déjà la réponse à ma question.

— A propos de ta mère.

— Lo'ak, je ne connais pas cette femme. Tu le sais très bien, elle est morte à ma naissance. Demande à Ronal et Tonowari si tu veux une confirmation.

— Qu'est-ce qui me dit que tu n'es pas comme elle ?

Je cille. Mes narines commencent à brûler, comme à chaque fois que je m'apprête à pleurer, quand je suis envahit d'émotion, qu'elles soient positives ou négatives.

— Serais-tu en train de douter de moi, Lo'ak ?

Il ne répond rien, regardant ailleurs, l'air agacé. J'ai l'impression de recevoir un coup de couteau dans le ventre et je baisse la tête sur le côté pour lui cacher mes larmes.

— Pourquoi je serais comme ma mère ? Toi même tu ne l'as connais pas. Je m'en veux pour Payakan, mais je pense bien être la dernière à aller faire du mal à un être vivant.

Je n'ose même plus le regarder, trop déçue de lui. Il pense vraiment que je vais devenir la femme qu'a été ma mère ?

— Je pensais qu'on se faisait confiance...

— Je suis désolée Takara, je ne voulais pas te par-

— Je suis bien la seule à venir te soutenir quand ça ne va pas. Je t'ai appris tout ce que tu voulais apprendre. Je t'ai aimé et je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne avant toi. Et... et tu doutes de moi ?

Mon ton monte sans que je ne le veuille, comme si, d'une certaine façon, j'essayais de couvrir mes sanglots. Mais ma voix se brise sur les derniers mots.

Je m'écarte de lui, les mains posées de part et d'autre de mes hanches. Je fais les cents pas, essuyant violemment mes joues, de temps en temps alors que  les larmes ne cessent de couler.

— Takara. Je... suis désolé.

Fermant les yeux, je m'appuie sur le tronc d'un arbre et commence à taper du pied.

— J'étais énervé.

Il s'approche de moi et tente de prendre mes mains, d'un geste un peu incertain, mais je ne bouge pas quand ses doigts se relient aux miens.

— Je ne voulais pas te blesser.

Je ne le regarde toujours pas.

— Payakan m'a montré son passé... et il m'a expliqué pour ta mère. Je... oh et puis merde.

Je fronce les sourcils et relève la tête vers lui.

— Takara, je m'en veux d'avoir douter de toi. C'était vraiment la pire chose que j'ai pu faire de ma vie. Tu es une personne incroyable. Tu sais toujours quoi faire quand je ne vais pas bien. Tu es un fille pleine de surprise. Enfin... je...

— Hé, respire, tu vas faire un arrêt cardiaque.

Il rigole légèrement, d'une manière plutôt séduisante... et je souris.

— Et puis, je doutais bien de toi à ton arrivée...

Il baisse ses yeux jaunes vers moi, à nouveau remplie de gentillesse. Je peux même voir son embarras pour la situation qu'il vient de créer.

— Au fait, je voulais te dire que je te crois à propos de Payakan. Et je veux t'aider à convaincre les autres à te croire aussi.

Il pose une main sur ma joue.

— Aujourd'hui, j'ai vu un garçon se lier à un tulkun. Un garçon de la forêt, qui plus est. Et c'est très rare et impressionnant.

Je pose à mon tour ma main sur sa joue.

— Je suis très fière de toi Lo'ak.

Je vois que ses yeux brillent sous l'émotion, et je me permets d'essuyer la larme qui commence à couler le long de sa joue creuses, se blotissant à la jonction entre son nez et ses lèvres.

— Je te vois, je murmure en approchant mon visage vers lui, comme si j'étais attiré à lui tel un aimant.

— Je te vois, sursure-t-il si bas alors que nos lèvres sont sur le point de se toucher.

Je romps les derniers millimètres entre nous et pose mes lèvres contre les siennes. Le goût salé de ses lèvres douces vient m'enivrer, si bien que bientôt je n'ai plus l'envie de m'en passer.

Ses mains se plaquent contre mes hanches et il me tire vers lui. Fiévreuse, je me laisse faire. Mes mains passent autour de son cou et s'accroche à ses cheveux tressés.

La tension monte entre nous et je me sens de plus en plus attirée. N'ayant plus l'envie de m'écarter, mais de m'approcher encore et encore.

Ses mains glissent vers mes fesses et je m'écarte légèrement.

— Peut-être devrions nous aller... ailleurs. Je ne voudrais pas qu'on nous voit.

Il hoche la tête, puis sans me laisser le temps de bouger, il place ses mains en dessous de mes genoux et près de mes épaules puis nous montons en direction de la falaise. Notre falaise.

Mes lèvres restent agrippées aux siennes, comme une bouée de sauvetage, comme si je me détachant de lui, j'en viendrais à mourir.

Mes mains parcours son dos, et je sens son échine tremblée sous mes doigts.

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Hey hey

Un chapitre plus long que d'habitude mais assez intriguant hein

La suite demain, là j'ai besoin de dormir.

A bientôt

~Pe_001E23~

Et je sais que Lo'ak a genre 13 14 ans mais dans la fanfic il est plus âgé donc chill

Lo'akWhere stories live. Discover now