Lo'ak

18| Lo'ak

Le parfum fruité de Takara vient embaumer mes narines et le soleil se reflète derrière mes paupières.

J'ouvre les yeux et remarque qu'il est déjà bien haut dans le ciel.

Je détache mes bras de la taille de Takara, faisant de mon mieux pour ne pas la réveiller, et pars me rhabiller.

Pendant quelques instants je l'observe dormir. Elle a l'air si paisible. Et même quand elle dort elle est incroyablement belle.

Sa peau dans les tons turquoise, comme l'eau de la mer. Ses cinq longs et fins doigts, que j'ai tant de fois serrer entre les miens. Ses lèvres manifestement irrésistible que j'ai aimé embrasser.

Le corps toujours dénudée, sa poitrine recouverte de son bras, je n'ose pas la regarder trop longtemps, de peur que se soit mal vue. Comme un mortel regardant une déesse au puéril de sa vie.

Son visage est posé sur son avant bras et ses cheveux cachent ses yeux, sillonnant sur son nez jusqu'à sa bouche. Je me penche pour retirer cette mèche ondulé, et remarque que sa peau est très froide.

Perplexe, je me redresse et passe mes doigts le long de sa peau. Aussi froide qu'un mort. Je passe un doigt sous son nez pour voir si elle respire.

Très faiblement.

Paniqué, je la couche sur le dos et pose mon oreille contre son cœur.

Il bat beaucoup trop lentement pour que se soit normal.

— Takara ?

Je la secoue pour la réveiller.

— Takara !

Je pose une main sur son menton, et de l'autre je bouche son nez. Puis je prends une grande inspiration et pose ma bouche sur la sienne ouverte pour y vider tout l'air que j'ai dans mes poumons.

Je le fais plusieurs fois mais ça ne change pas. Elle a toujours les yeux fermés.

D'un geste tremblant, j'attrape ses vêtements. J'attache son haut devant sa poitrine et refait un nœud maladroit dans son dos, alors que je sens son corps inerte reposer sur mon épaule. Puis je remets son bas et aussitôt, je la prends dans mes bras et cours jusqu'au clan.

Sa tête tombe en arrière, et ne cesse de bouger à chaque pas que je fais, secouant ses cheveux dans tous les sens.

Ils sont déjà réveillés, ou du moins sont sur le point.

Sans prendre le temps d'observer autour de moi, je cours vers ma loge pour demander de l'aide à mes parents.

Mais j'aperçois Ao'nung et Tsireya.

— Lo'ak ? Que se passe-t-il ?

Ao'nung aperçoit le corps de sa sœur dans mes bras et relève les yeux vers moi, un trait de suspicion sur son visage.

— Que lui as-tu fait ?

— Rien. Elle ne se réveille plus. Il faut que je l'emmène à mes parents.

— Oh non, se plaint Tsireya en observant Takara. Emmène la à mes parents. Tout de suite.

Elle commence à courir et je la suis. Ao'nung est derrière moi. Nous entrons dans leur maison et Tonowari tourne la tête vers nous.

— Que se passe-t-il ?

Je passe devant Tsireya et il voit le corps à son tour, aussitôt il se lève et vient la prendre de mes bras, qui retombent mollement contre mon corps.

— Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je tente d'expliquer.

— Depuis quand est-elle comme ça ?