Lo'ak

24| Lo'ak

Takara arrive presque en pleure près de moi alors que nos parents partent, sans que je ne comprenne ce qu'il se passe.

Je tente de la consoler mais elle est sous état de choc. Les mains posées sur ses épaules, je la secoue pour essayer d'attirer son attention. Mes ses yeux voyagent partout autour de moi sans me croiser pour autant. J'ai l'impression qu'elle cherche quelque chose, comme si elle avait besoin d'être rassurée. Sa respiration est saccadée et ses mains serrent mes bras, si fort que je sens déjà la marque de ses ongles encré dans ma peau.

— Takara, que se passe-t-il ?

Ses yeux s'embuent de larmes alors qu'elle s'accroche enfin à mes yeux. Puis ses bras passent autour de mon cou et elle me serre contre elle, à la recherche de réconfort.

— Ça va aller, je murmure à son oreille, en caressant son dos.

Je sens ses larmes tombées de son visage, sur mon épaule, alors qu'elle sanglote. Je pose ma main sur son crâne et le maintient comme quelque chose de fragile.

— Ça va aller...

Elle lâche une plainte à déchirer n'importe quel cœur. Je reconnais un mélange de tristesse et de peur. Et aussi de la colère.

J'essaie de la rassurer mais elle ne m'écoute pas.

— Takara, dis-moi ce qu'il se passe, dis-je alors qu'elle s'écarte de moi.

Elle prend une longue inspiration, les yeux fermés. Puis quand je recroise son regard, je ne vois plus la moindre trace de tristesse. Mais de la rage. Quelque chose que je n'avais encore jamais vu chez elle.

— C'est... ces monstres venus du ciel. Ces destructeurs. Ils sont là, Lo'ak. Ils ont réussi à nous retrouver.

Ses sourcils se froncent et se poing se serrent entre mes mains. Elle me ferait presque peur.

— Ils ont tué un tulkun et son bébé. Ils ont tué la sœur spirituelle de ma mère ! Je l'ai vu. Je les ai vu, tous les deux, morts dans l'eau.

— Tu es sûre que ce sont ceux qui viennent du ci-

— Qui d'autre ?! me coupe-t-elle énervée. Il n'y a qu'eux pour détruire tout ce qu'ils touchent ! Ils ont laissés les flotteurs, comme signature. Bande de connard.

Elle respire de plus en plus fort. Plus son ton monte, plus elle est essoufflée. J'essaie de la calmer, une main sur son épaule.

— Calme toi, Takara...

— Je ne peux pas, Lo'ak. Ils viennent de déclarer la guerre. Ce soir, quand nos parents seront de retour, tout le monde devra se préparer à aller attaquer !

Ses yeux expriment de la souffrance. Je sais très bien à quoi elle pense.

Tout ça ne serait pas arrivé si nous n'étions pas venu ici. Les Na'vis de l'eau auraient menés une vie tranquille, si nous étions restés chez les Omaticaya.

Je ne lui en veux pas de penser ça, parce que j'aurais fait sans doute de même dans le sens contraire. Nous avons emmené les démons jusqu'à leur terre.

— Tu n'es même pas au courant de tout, me dit-elle sèchement.

— Quoi ?

— Ils ont déjà attaqué un des clans voisins. Des Na'vi sont morts ! Et bientôt ce sera notre tour.

Je ne sais pas quoi répondre. Si tout ça est arrivé, c'est bien parce que Quartich recherche mon père. Je passe mes mains sur mon visage, cachant la lumière du soleil. J'aimerais bien m'asseoir et resté là, la tête enfuie entre mes bras, jusqu'à ce qu'on me réveille de ce mauvais rêve.