28| Takara

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Attachée, comme Lo'ak il y a quelques minutes, à la rambarde qui longe la vitre du tableau de bord, j'observe une humaine aux machines, avec des envies meurtrières. La seule personne qui est là avec moi, et je pourrais la tuer sans difficulté. Mais les mains attachées, c'est plus compliqué.

— Ils vous ont payés combien pour faire ça ?

Elle se retourne vers moi et me regarde de ses petits yeux méchants. Même assise, je fais la taille de cette femme debout. Je pourrais l'écraser avec mes mains.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Ils vous ont payés combien pour travailler ici ?

— Ils ne m'ont pas payés.

— Vous allez me dire que c'était le projet de votre vie de détruire le monde de personnes innocentes ?

— Ferme-la, sale chienne.

Je lève un sourcil et la regarde de haut en bas, avant de cracher littéralement sur sa chaussure.

Elle se redresse aussitôt, lâchant ses commandes, et se dirige vers moi, la main levée au ciel. Je laisse échapper un ricanement.

— Elle veut quoi, elle ? je me dis à moi-même en rejetant la femme avec mon pied.

— Qu'est-ce que tu essaies de faire ? dit une voix.

Je tourne la tête alors que la dame qui se fait passer pour ma mère, Äyllna, entre dans la salle.

— Je t'ai demandé de la surveiller. Pas de la frapper.

Elle vient près de moi alors que l'humaine part se rasseoir, avec un marmonnement d'excuse. Äyllna s'approche de moi.

— Ça va ma fille ?

Je lui montre mes mains attachées, sans répondre, l'observant d'un regard innocent. Mes deux majeur sont tendus vers elle et elle émets un rire jaune.

— Tu es insolente.

— J'espère que vous allez en survivre.

— Viens avec moi, on doit s'en aller.

Elle détache mes poignets de la rambarde mais laisse mes mains accrochées entre elles, dans mon dos. Ben oui, à quoi je pensais. Comme si j'allais pouvoir marcher tranquillement sans avoir un boulet à mes trousses. Mais avant de sortir, je sens qu'on me recouvre les yeux avec un bandeau noir, qu'on serre bien derrière mon crâne, emmêlant mes cheveux dans le nœud.

— Mais-

— Tais toi et avance, maintenant, dit une voix différente de celle de ma prétendue mère.

Je sens des mains de part et d'autres de mes bras, qui m'empêchent de m'en aller.

Je vois un peu, quand je baisse les yeux, parce que mon bandeau ne recouvre pas complètement. Je regarde mes pieds, plus grands que ceux des humains qui me tiennent. Il me sera facile de les expulsés, mais il faut que j'attende le bon moment.

Je relève un peu la tête pour regarder plus loin. Je suis encerclée par des gardes de toutes tailles. Autant de Na'vi que d'humains. Ils sont une dizaine. Et devant, il y a ma mère, une arme à la main.

Ils sont trop nombreux pour se charger une seule personne, surtout que je suis aussi baloner que possible.

Ah moins que ce ne soit que les survivants.

— Baisse la tête, ma belle, dit une voix menaçante alors qu'une main rebaisse ma tête vers le sol.

— Me touche pas, je lâche sans scrupule.

Lo'akDonde viven las historias. Descúbrelo ahora