Chapitre 3

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🎵 Положение (Remix) - Dioronabeat

Irina

Je me réveille en sueur de ces éternels cauchemars, mes draps sont trempés et mes cheveux dans tous les sens. Rares sont les nuits calmes et paisibles. Je pourrai très bien me tourner vers divers traitements, anxiolytiques et somnifères mais je ne suis pas à l'aise avec ces méthodes. Je gère à ma manière. Autrement dit, je ne gère pas vraiment.

Volya ronronne contre moi, me rassure et me rappelle que je suis à la maison. Igor ne fait plus partie de ma vie. Ces temps d'horreur sont révolus, je suis libre. Marquée de tous ces évènements mais libre. Il ne peut plus avoir de pouvoir sur moi. Mes yeux se posent sur mon prénom écrit sur la feuille déposée sur ma table de nuit.

Je me remémore la soirée d'hier. Roman et son regard perçant, Vladimir et son grand sourire puis mon prénom sur un papier. Je suis perdue. Je ne comprends pas quel message ils ont voulu me faire passer en laissant cela sur la table. Je prendrai le temps de penser à tout cela plus tard. Je sors de mon lit, j'allume la machine à café et file sous la douche.

A peine sortie et habillée j'entends toquer à la porte. Je fronce les sourcils, Volya pousse un petit miaulement. Je reste silencieuse et ne bouge pas. Qui peut venir ici ? J'ai déjà payé mon loyer pour ce mois-ci, personne ne connaît mon adresse.

Les coups recommencent contre le bois de la porte. J'approche, le seul bruit perceptible est celui de mes pieds sur le parquet vieilli de l'appartement. La porte ne comporte pas de judas, je suis donc obligée d'ouvrir pour savoir qui est là. Il pourrait très bien s'agir de jeunes venant vendre des gâteaux ou de croyants faisant du démarchage. Une légère appréhension pointe le bout de son nez. Mes mains deviennent un peu moites. S'il s'agit de ce genre de personne, pourquoi mon corps se retrouve doucement consumé par la peur ?

Doucement je tourne la clé dans la serrure et abaisse la poignée. Mes gestes sont lents. Peut-être que si je mets suffisamment de temps, les personnes partiront.

Mais, devant moi se trouve Vladimir appuyé contre l'encadrement. Son bras est nonchalamment posé sur le haut du cadre de la porte. Je me rends compte de sa taille. Je me sens petite en face de lui. Aussi bien à cause de sa prestance que du fait que le haut de ma tête arrive au niveau de ses épaules. Il affiche un grand sourire. Il ne porte qu'un tee shirt noir, pourtant les températures commencent à chuter à l'extérieur. Je reste interdite face à sa présence sur mon seuil. Roman est-il ici lui aussi ? Je ne dis rien et je le fixe décontenancée.

Vladimir me passe devant en me frôlant suivi de Roman et son aura si particulière. Je me décale, sans voix. Je ne leur bloque pas le passage, je les laisse entrer dans mon appartement. Ils m'ignorent totalement et se dirigent vers le salon. Je ne suis qu'à moitié étonnée quant au fait qu'ils savent pertinemment où se diriger pour trouver cet espace. La plupart des immeubles comme celui où je vis ont été construits de la même manière, à la chaîne. Je rationalise autant que possible. Non, ils ne sont jamais rentrés chez moi, je ne crois pas en cette théorie. 

La veste en cuir de Roman est gainée sur ses muscles. Son parfum pénètre mes narines, une odeur boisée qui affirme sa personnalité. Je m'arrête sur son postérieur moulé dans son jean avant de secouer la tête et de me reprendre. Je tilt, dans mon imaginaire, les mafieux sont toujours en costume mais eux non. Ses bottes noires font du bruit sur mon vieux parquet.

Mon cerveau reprend le contrôle de mon corps, je claque la porte et me plante face à ceux qui se sont installés dans mon canapé, mes mains sur les hanches et les sourcils froncés. Je vois que Volya a rejoint les deux hommes. Elle est lovée contre Roman et ronronne sur ses jambes. Je refuse qu'il la touche. Volya pourtant si sauvage avec les inconnus ne semble pas peureuse. Cet élan d'affection envers ces hommes me fout en rogne. J'attrape mon chat et le repose sur le sol. Un léger sourire marque la bouche de Roman. Ce sourire est charmeur et ravageur j'en suis persuadée mais je sens la fureur déferler dans mon organisme.

Brutal | Dark romanceOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz