Brutal | Dark romance

Chapitre 8

🎵Glory and gore - Lorde

Irina

Le silence nous a accompagnés tout le long du trajet. Un silence pesant, lourd. Je n'ai pas retiré mon regard de cette fenêtre comme si elle pouvait me sauver de ce qui m'attend. Discrètement je me pince pour voir si je ne rêve pas. Non, cette situation est bien réelle et je me trouve dans un sacré pétrin.

Nous passons le portail qui s'ouvre lorsque la voiture arrive. Je continue de regarder l'extérieur par la fenêtre du véhicule, je vois des caméras de sécurité un peu partout. Puis la bâtisse se dresse devant nous. Des spots lumineux font ressortir l'architecture de ce lieu. La porte d'entrée est immense et la demeure est vitrée de partout. Des colonnes ornent l'extérieur et rejoignent un balcon sur l'avant. Je reviens ici pour la seconde fois.

La première fois, j'étais inconsciente et me voilà dans la voiture de mon bourreau.

Roman attend de moi que je paye la soi-disant dette de mon frère. J'attends de lui ma vengeance.

La voiture s'immobilise et j'arrête ma contemplation de cette maison mais je laisse mes yeux errer sur les jardins qui entourent la bâtisse. Roman sort immédiatement du véhicule et Vladimir ouvre sa porte. Je reste statique quelques instants avant de prendre une grande inspiration et de mettre le pied à l'extérieur de la voiture. Le bras droit de la Bratva allait ouvrir ma portière, il arrête son geste. Je le vois approuver d'un léger signe de tête. Je ne lui réponds pas. Je passe devant lui et me dirige vers ma prison dorée.

Je me retrouve dans le hall que j'ai fuis il y a deux jours.

— Irina.

J'entends la voix de Roman depuis une pièce que je n'ai jamais vue. Je tourne la tête dans la direction du son mais mes pieds refusent d'avancer. J'aperçois l'entrée entièrement blanche, le début d'un tapis rouge. Je reste statique.

— Je sais que tu es là.

Son ton est dur. Ma tête se lève en direction des angles du hall d'entrée. Il me voit, sa maison est remplie de caméras en tout genre. Je souris en direction de ses outils de surveillance et reprend mon chemin. Je pose le pied sur la première marche des escaliers quand mon poignet se retrouve bloqué. Je me retourne, prête à frapper mon assaillant lorsque ma main se retrouve elle aussi prise dans un étau. Roman tient mes deux membres de sa poigne ferme.

— Lâche-moi.

Je tire mes bras de ses mains mais celles-ci me tiennent fermement. Je tente de reculer pour me libérer de son emprise, je mets toutes mes forces mais Roman ne bouge pas d'un centimètre.

Alors, mes yeux se portent sur la plaie que j'ai infligée à son cou, elle ne saigne plus mais un peu d'hémoglobine séchée est présente sur son cou. Un sentiment de fierté m'envahit. Je sens mon coeur battre un peu plus fort. Ma blessure n'était pas mortelle mais elle l'a marqué. J'ai marqué le chef de la bratva. Je sens mon torse se gonfler et un sourire fier prend place sur mon visage. Puis mon regard se porte discrètement sur la cuisse que j'ai blessé un peu plus tôt.

— Tu es curieuse Irina ? sa voix me semble légèrement amusée, mais Roman ne montre rien d'autre, je peux tout aussi bien rêver.

Je relève mes pupilles dans sa direction et je soutiens les siennes, mon masque reprend place. Son regard est profond et sombre, il ne me quitte pas des yeux. Cette noirceur qui marque son regard est égale à celle de son âme, cela ne fait pas l'ombre d'un doute.

Il déplace ma main contre sa cuisse, là où j'ai planté ma lame quelque temps plus tôt. Je sens les fibres de son jean déchiré, son muscle fort et puissant puis sa peau blessée. Je pose la pulpe de mon doigt et vois que je ne l'ai pas loupé. Une fierté encore plus grande prend possession de mon corps. Il ne bouge pas alors que je laisse mon doigt sur la plaie. J'appuie légèrement, espérant le faire réagir mais rien ne se produit.