Brutal | Dark romance

Chapitre 14

🎵 Royalty - Egzod, Maestro Chives, Neoni

Irina

La seule chose que je regrette réellement dans toutes les années que j'ai vécues est de ne pas avoir agi avant. Il me semble pourtant qu'il était simple de mettre un terme à tout cela. La fuite était une bonne échappatoire. Elle aurait peut-être éviter que tout tourne ainsi.

Mes pensées divaguent alors que je me coiffe devant le miroir de l'immense salle de bain de cette chambre. Tout a lieu ce soir. La fameuse rencontre dont Roman et Vladimir m'ont parlé. Roman attend de moi que je lui fasse probablement honneur.

J'enfile des sous-vêtements noirs avant de faire glisser une robe de satin le long de mon corps de la même couleur. Le reflet qui me fait face se transforme en une femme méconnaissable. La robe me va à ravir je ne vais pas mentir. Le maquillage n'étant pas ma tasse de thé, j'accentue simplement mon regard par un peu de mascara. Mes cheveux ébènes tombent en cascade le long de mon dos. Mon esprit est serein, prêt à affronter ce qui va suivre.

Mes talons sont silencieux sur les escaliers couverts de ce tapis rouge. On entend enfin mon arrivée alors que je passe la dernière marche. Des bribes de discussions me parviennent depuis le bureau de Roman. Je prends une grande inspiration avant d'avancer, sûre de moi. En approchant le pas de porte, je revois l'image de Roman me poignardant. Ce souvenir me donne un peu plus de force pour combattre ce monstre.

Les hommes sont confortablement installés dans des fauteuils. Leurs verres s'entrechoquent tandis que du liquide transparent sort du récipient.

— Chérie, lance Vladimir. Tu es sublime.

Il me détaille de la tête aux pieds tandis que je fixe Roman. Ses yeux sont plantés dans les miens. L'envie de me toucher les lèvres, me souvenant des siennes déposées dessus me démange.

Contrairement à moi qui suit sur mon trente-et-un, les deux mafieux portent leur tenue habituelle. Jean noir, tee shirt assorti pour Roman, blanc pour son collègue et leur bottes. Ils sont en totale antinomie avec tous ces mafieux qu'on peut voir dans les journaux ou dans les reportages. Les mercenaires sont habituellement habillés tout en costard cravate tels des hommes d'affaires.

— La rencontre a lieu ici ? je demande.

— Non, répond Roman tout en se levant.

Mon tourmenteur se dirige dans ma direction. Un doux sourire prend place sur mon visage. Mon corps se réchauffe de voir l'homme que je haï venir vers moi. Toujours cette ambivalence qui manque de me rendre encore plus folle que je ne le suis déjà.

— Nous allons dans un bar.

Il marque une pause.

— Tu aimerais probablement savoir lequel ?

Roman tourne autour de moi tel un requin prêt à dévorer un poisson. Alors qu'il est dans mon dos, son souffle percute mon oreille. Je tente de ne rien laisser transparaître mais il se trouve que je suis toujours autant frustrée de ne pas être allée plus loin la dernière fois.

— Dis moi que tu veux savoir duquel il s'agit, Irina.

Sa voix pénètre mon oreille tandis qu'un frisson faisant dresser tous les poils de mon corps me parcourt. Je n'ose pas dire un mot.

— Dis le Irina. Dis Roman, quel est ce bar ?

Ses doigts attrapent mes cheveux tandis qu'il les tire en arrière. Ma tête ploie pour éviter que mon cuir chevelu ne me brûle le crâne. Je retiens un râle. Pour autant, mes lèvres restent totalement scellées, je suis entièrement silencieuse. Mon côté destructeur souhaite le pousser à bout. Même si je risque d'en payer les frais, cette situation est jouissive.