XI

45 7 4
                                    

Je marche, guidé par le vigile, jusqu'au bureau de mon père. Quand j'entre dans son immense bureau noir et blanc, vide de décoration sauf une seule et unique statue en marbre illuminé par deux spots au sol, je ne peux que faire la comparaison entre le manoir au style ancien et cette pièce plutôt moderne. Une odeur de réglisse, de savon et de coton remplit mon nez. 

- Ah, tu es là, assis toi. 

Je m'exécute sans rien dire. 

- Tu as pris des couleurs aujourd'hui, tu t'es bien promener avec la troisième épouse ? 

- Oui, ça change. 

- Je m'en doute, je suis passé la voir toute a l'heure et il me semble qu'elle t'a très apprécié, je suis fière de toi, tu lui fais une bonne compagnie. 

- Elle aussi elle est d'une bonne compagnie. 

- Parfait, vu qu'elle est ici encore pour un moment, j'aimerais que tu te rapproches d'elle un maximum et que tu essaies de savoir ce que le ministre, son époux, a derrière la tète. 

- Vous me demandez de l'espionner et de lui soutirer des informations ? 

- Oui. Dit il comme s'il demandait cela tous les jours. 

- Monsieur le Ministre commence à tarder dans mon domaine et malgré son amour pour Crystal, je me demande simplement s'il n'a pas quelque chose d'autre en vue, j'aimerais savoir ce que c'est, tu peux faire ça pour moi ? 

- Euh... Oui, je crois. 

- Très bien, parfait, je sais que tu y arriveras. 

Un silence s'éternise, seulement troubler par les feuilles volantes qu'il classe en tas sur sa table et le tintement de son clavier d'ordinateur. 

- Le dîner sera servi dans les chambres ce soir. Dit il enfin tout simplement. 

- Bien. Je réponds en me levant. 

Je fais demi-tour, mais avant de franchir le seuil de la porte, je me retourne. 

- père ? 

Il lève ses yeux de glace vers moi et me dévisage, attendant que je reprenne la parole. 

- Je viens d'où ? 

Au trait tiré qu'il affiche soudain, je comprends que ma question ne lui plaît pas. 

- D'un orphelinat, comme tes sœurs. 

- Lequel ? 

- Pourquoi cette question Oria ? Me demande-t-il en soupirant et en se redressant sur son siège. 

- Justine m'a posé plusieurs questions, mais je n'avais pas de réponse à lui donner. 

- vraiment ? Dit il soudain intéresser. 

- Oui, et du coup, ça me travaille. 

- hum, et bien tu pourras lui dire que je t'ai adopté d'un orphelinat qui se nomme Les petites Parfumée, que t'as mère était une femme de maison close sans nom et ton père sans doute un vagabonde, tu étais une fille de rien Oria, aujourd'hui, tu as un nom, le mien, le sujet est clos. 

- Pourquoi m'avoir adopté ? Je n'ai pas de don, et je suis une fille de rien comme vous dites. Dis-je d'un ton sec qui me surprend autant que lui. 

- Oria, le sujet, est clos. Dit il d'un ton trop brusque. On en reparlera plus tard, en attendant, il se fait tard. Dit il en me congédiant d'un mouvement de main. 

Sa réponse ne me convient pas, mais je rebrousse chemin jusqu'à ma chambre. Une fille de rien ? Orphelinat les petites parfumées ? Je me jure de faire des recherches à ce sujet. Et qu'est ce donc cette histoire d'espionnage qu'il m'impose ? Cela est très bizarre. 

GOLDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant