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L'ambiance est tendue. Nous promenons dans le jardin avec Justine, même elle, ressent qu'il y a quelque chose de pas normal, car elle me demande plusieurs fois si ça va. Je lui réponds que je suis en période rouge, mes règles, et la réponse lui suffit. Car hormis mes œillades vers Sora qui regarde droit devant lui sans jamais poser les yeux sur moi, mes soupirs et mes pas traînants, je vais bien, parce que je pense a Ashe. Mais je culpabilise de faire du mal à mon ami et que lui ne me parle plus. J'ai également toujours mes douleurs des règles, mais je sais que je suis à la fin donc je prends sur moi.

J'aurais voulu rester enfermé dans ma chambre aujourd'hui, mais les devoirs imposés par Père de m'occuper de la dernière épouse du ministre ne me laisse pas le choix. Je n'ai plus le droit de sortir, nous faisons donc le tour des jardins du domaine. Des endroits où je vais rarement même si tout est très jolies, mais onze hectares de jardin a la française c'est tout de même vraiment fatiguant d'aller jusqu'au bout. Malgré tout, il est vrai qu'entre les allées ombragées, les fontaines, les statues de marbres, la roserais en fleur, les oliviers, les côtés jardins exotiques et japonais avec les bassins plein de poisson de toutes les couleurs, le tout avec un point de vue sur la résidence du style renaissance italienne luxueux et élégamment décorés, c'est magnifique.

Nous repassons dire bonjour aux chevaux aux écuries puis nous faisons un détour vers le côté ferme, entre les quelques poules, les cochons et les chèvres, Justine est ravie. Elle l'est d'autant plus quand nous arrivons devant l'enclos des épagneuls breton et elle rentre faire un câlin à chaque chien avec un immense sourire. Sa joie est contagieuse et je me sens plus légère. Les chiens marron et blanc, heureux d'avoir un peu de compagnie, saute de partout et surtout sur nous, salissant nos robes. Moi, personnellement, je m'en fiche, ma robe blanc cassé et doré deviens marron de boue crasseuse, mais je la trouve tout de suite plus à mon gout. Justine s'époussette dans sa robe jaune canari, mais elle ne semble pas plus s'en incommoder que cela.

- J'ai bien fait de laisser mon fils dormir à l'intérieur avec la vieille nounou. Dit-elle en jetant une balle à un des chiens.

Je m'assois sur un banc en pierre et je la regarde jouer avec les chiens tandis que j'en caresse un, venu se poser à côté de moi. J'adore les animaux, j'adore les chiens, je ne sais donc pas pourquoi je ne passe pas plus de temps en leurs compagnies et je me promets d'y remédier.

Les heures passe et je me félicite intérieurement d'avoir réussi à occuper Justine sans qu'elle me soit pot de colle. Sans Sora qui est fâché et qui ne m'adresse plus la parole, la journée aurais été un tout petit peu plus sympa avec ce ciel bleu sans nuages au-dessus de nos têtes. Je suis quand même soulagé quand je vois Justine se redresser et s'avancer vers moi pour me dire qu'elle est fatiguée. J'ai hâte de retrouvé mon lit, et je pense déjà à simuler une grippe pour me dispenser d'aller manger avec tout le monde ce soir. Ça ne devrait pas poser de problème grâce à mes douleurs menstruel et ma température toujours anormalement élever.

Je sors de l'enclos des chiens derrière Sora qui ouvre la marche, le regard noir, puis je me retourne pour attendre Justine qui elle, n'attend pas que son vigile lui tienne la porte, mais l'ouvre en grand, ce qui permet à deux chiens de s'échapper. Elle essaye d'en retenir un, mais elle tombe à quatre pattes dans la boue.

- Mince. Dit-elle en se remettant debout et en essuyant la boue sur ses mains.

Je regarde les deux chiens foutre le camp en soupirant et je ne peux que pensé qu'elle empoté dans ma tête. Sora essaie un instant d'en attraper un, mais c'est une cause perdue.

- écoute c'est pas grave... toi, ça va ?

- Oui, mais j'espère que je ne vais pas me faire réprimander à cause des chiens, je suis déjà bien maladroite tout les jours et on me le fais savoir.

- ne t'inquiètes pas, ils reviendront... je réponds.

- J'espère, si jamais monsieur Arestier dit à mon mari que deux chiens se sont enfuie par ma faute, je vais prendre cher.

- je peux très bien dire que c'est a cause de moi.

- oh non, hors de question... Je m'en veux déjà assez de la dernière fois...

- attend, attend... il lève la main sur toi ? Je demande tout a coup.

- Rarement... mais c'est déjà arrivé. Dit-elle en palissant.

- C'est quand la dernière fois où il a levé la main sur toi ?

- Le jour de notre promenade à cheval. Dit-elle en tremblant légèrement.

- il n'y a pas si longtemps que ça quoi...

Elle pâli et se tasse sur elle même. Je ne l'ai jamais vu si renfermer.

- Il sait où frapper. Dit-elle en relevant sa robe et en me dévoilant un bleu sur son ventre, là où son corset serré cache sa peau.

- tu sais quoi... Je dis rapidement. Je vais aller chercher les chiens, rentre avec ton vigile.

- tu es sûr ? Dit-elle avec des yeux rond et humide.

- Je ne risque rien ici... Et Sora... Mon vigile est avec moi.

- Ma foi, tu as raison, mais tu vas encore plus te salir. Me dit elle en me montrant ma robe du doigt. Comme si la robe avait plus d'importance que elle.

- ça vraiment, je m'en fiche.

- On ne te réprimande pas ?

- Si... Mais je m'en fiche aussi.

- La chance de ne pas avoir une première épouse, vieille, frigide, à cheval sur les bonnes manières chez toi. 

- c'est un plus effectivement...

- Ok... bon... on se voit au dîner alors.

Je lui fais un signe de main et je m'engage dans le jardin exotique devant moi, suivis de Sora. Au bout d'un certain moment, entre deux arbres aux feuilles immenses, Sora lâche enfin une phrase.

- Tu es toujours en train de rattraper les bêtises de cette fille. Dit-il dans sa barbe.

- Elle s'appelle Justine et c'est une invitée, je n'ai pas vraiment le choix. Elle est certes maladroite, mais elle n'est pas méchante et elle ne mérite pas qu'on l'a frappe... Enfin personne ne mérite ça...

- tu devrais laisser tombé et rentré avec moi, ils reviendront de toute façon ces chiens.

- Oui, mais tu as entendu, il la frappe...

- Oui, c'est triste, mais tu ne peux pas sauver tout le monde Oria.

- Je sais, mais si ça peux permettre qu'elle ne soit pas maltraité...

Il soupire.

- en tout cas, il a fallu ça pour que tu m'adresses enfin la parole. Dis-je énervé.

À ses mots, Sora se renferme en soufflant.

- Oh non, tu ne vas pas continuer dans ton mutisme ! Je hurle en me plantant devant lui.

Il va pour répliquer quelques chose, mais ces yeux s'agrandisse tout à coup avant qu'un poing ne se referme sur sa mâchoire et qu'il tombe au sol, sonné. Je n'ai pas le temps de réagir que l'on m'a déjà bâillonné la bouche avec un tissu et bloquer les mains derrière le dos avec des fils qui m'entaille la peau. J'essaye de me débattre comme Ashe me l'as appris, mais on me soulève comme une vulgaire poupée en plastique et je suis ballotté sur une épaule d'homme qui se met à courir entre les arbres. 

GOLDWhere stories live. Discover now