XII

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Comme père me la demander me voici plusieurs fois par jour avec Justine, ça ne me dérange pas de passer du temps avec elle, car elle est devenue une bonne amie, ce qui m'embête, c'est de rendre des comptes tous les soirs à père a son sujet et au sujet du ministre. Pour le moment, je n'ai rien découvert de spéciale, sa passion, c'est mangé, elle déteste la première épouse, elle adore la deuxième épouse, elle n'aime pas les enfants, et les trois garçons d'Ornella l'insupporte, elle aime son fils, mais elle n'aurait préféré ne pas avoir d'enfant, elle adore dépenser l'argent de son mari, elle aime se promener, elle déteste son mari, et elle m'apprécie moi.

Se que je sais sur son mari c'est qu'il aimerait devenir plus riche qu'il ne l'est, il aime les femmes, surtout les blondes, il veut une fille, voir plusieurs, car il se ferait bien voir dans la bonne société, c'est un ami proche du chancelier, qu'il aime le domaine de mon père, et qu'il est actuellement amoureux de Crystal mais, selon les dires de Justine, il finira par se lasser, comme ça a été le cas pour ces trois épouses et une fois lassé, ils s'en iront rejoindre leurs domaine a eux dans la capitale d'Essentialis.

Je serai triste une fois qu'ils seront partis, hormis le ministre qui me dégoûte, mais la compagnie de Justine me plaît, on a, a peu près le même age et elle est toujours joyeuse, je me sent beaucoup moins seule depuis qu'elle est là. Elle m'a promis de m'inviter dans son domaine à elle quand elle sera partie, et son excitation me laisse à croire qu'elle le pense vraiment.

Son domaine ou plutôt, son immeuble de ce qu'elle m'en a dit, se trouve proche de chez le chancelier. Ce serait un des plus grands immeubles de la capitale, avec sur le toit, terrasse, piscine, jacuzzi, sauna, hammam et vu panoramique sur toute la ville. J'aimerais voir ça, mais cela voudrait dire aussi qu'il faudrait être l'invité du ministre, et cela m'en fait horreur.

Il est maintenant quatorze heures de l'après-midi et j'ai donné rendez-vous a Justine aux écuries, depuis qu'elle sait que nous avons des chevaux elle me fatigue pour que l'on fasse une promenade à cheval. Elle rêverait d'en avoir un, mais vivant a la capital, dans un immense immeuble sans grand jardin, il lui est impossible, même si elle a déjà demandé à son mari. C'est pourquoi, je lui ai promis une promenade, même si ça fait très longtemps que je n'ai pas monté. La dernière fois, remonte a quand je n'étais qu'une enfant, j'accompagnais père chassé, sa grande passion, avec tous ses chiens de chasse, il a finalement arrêté de m'emmener, car je n'arrêtais pas de pleurer à la vu d'un animal abattu. C'est pourquoi je n'ai pas vraiment un bon souvenir de mes promenades à cheval et que je n'en ai jamais fait par la suite.

Nous avons pour toutes les deux, trois vigiles qui savent monter à cheval, deux qui restent derrière nous, un devant nous, surtout pour nous montrer le chemin dans Aroma Parc, car c'est un vrai labyrinthe. Je ne suis pas franchement à l'aise sur mon cheval, bien qu'il soit adorable. Dans une robe tacheté marron et blanche, il semble plutôt content de sortir un peu voir d'autres horizons, un peu comme moi, et je lie dans son regard une grande intelligence. Il s'appelle Kiss, et le cheval de Justine qui est d'une couleur auburn s'appelle Heart, mais lui au contraire du mien a l'air plus fougueux, j'ai peur un instant qu'elle fasse une chute, mais elle semble bien se retenir.

- ça fait du bien de se sentir un peu en liberté. Me dit-elle en s'étirant sur sa selle d'un air reposé. Toutes ces robes, ces bijoux, se masque d'épouse parfaite qu'il faut tenir à longueur de journée, c'est super fatigant, je me sens tellement mieux dans ce genre de fringues et les cheveux à l'air libre.

Je la regarde un instant, cheveux blonds bouclé en désordre sur sa tête, pantalon et botte d'équitation, hauts qui moule sa poitrine généreuse, il est vrai que ça la change et qu'on dirait une tout autre personne.

- Ici, malgré eux, dit elle en me montrant les vigiles, on se sent moins oppressé et on peut dire tout ce que l'on veut sans avoir peur d'être réprimandé putain de merde.

Je la regarde surprise et j'éclate de rire, suivis de prés par le sien. Elle a raison, on est beaucoup plus détendu que pendant qu'on est au manoir, ici, on peut être nous, pantalon leggins noires, botte d'équitation crottée, cheveux à l'air libre, bien que les miens je les est attaché en queue-de-cheval.

Je regarde autour de moi, les arbres bien vert, le parfum des fleur sauvages qui nous entoure, le bruit du vent dans les branches d'arbre et les oiseaux dans le ciel, la beauté qui nous entoure, tout ceci m'enlève un poids dans la poitrine que je n'étais même pas consciente d'avoir.

- je pense que l'on sera bientôt sœur.

- c'est-à-dire ? Je demande interloqué.

- Mon mari est vraiment trop amoureux de Crystal.

J'ai eu pendant un instant peur d'être vendu à cet homme répugnant et je suis soulagé d'entendre que ça n'a rien à voir avec moi, même si j'ai honte de le pensé en pensant à Crystal.

- Je pense que mon mari va négocier avec monsieur Arestier pour qu'il lui vende Crystal, je sais que ça va être dur à négocier vu son don, mais mon mari ne lâchera pas l'affaire tant qu'il ne l'aura pas. Il aurait tort de ne pas accepter parce que ça ferait une bonne alliance entre deux familles... Comme a l'ancienne.

Je déglutis, même si je n'aime pas particulièrement Crystal, je ne lui veux pas du mal. Je suis un moment désorienté quand elle me fait un signe discret.

- Et...

Je me retourne vers elle.

- ça te dirait de les semés. Me dit-elle en chuchotant.

- ils nous rattraperaient. Je lui réponds.

- peut-être ou peut-être pas. Dit elle en haussant les épaules et en mettant soudain son cheval au galop.

Je la regarde s'éloigner, risque un regard vers les vigiles qui ne savent soudain plus quoi faire puis je mets mon cheval au galop pour la rattraper.

Au début, je serre les dents et j'ai l'impression que je vais finir par tomber par terre, mais au final, je m'y fais rapidement et me sens libre et libéré de toutes les contraintes, je détache mes cheveux, tends mes bras en l'air et hurle à plein poumon pour profiter de ce moment intense et rare. Justine me regarde, rigole et fini par faire de même. On arrive dans une clairière que l'on traverse rapidement et nous nous engageons ensuite dans une partie du parc beaucoup plus sauvage.

Les arbres sont soudain moins élaguer, les buissons plus épais, les herbes plus sauvages et les routes plus petites jusqu'à n'en faire qu'un petit chemin.

- Euh... Justine... C'est bon là non ?

- Non, suis-moi, n'ait pas peur, sois audacieuse ! Dit elle en rigolant.

- Si tu le dis.

- Je le dis !

Quand on s'arrête enfin, je ne sais pas du tout où l'on se trouve, nos vigiles sont loin derrière et l'après-midi est presque entamer. Je sens l'angoisse monter en moi tandis que je regarde autour de moi et que je ne remarque que du vert, même le ciel bleu est cacher par les branches épaisses des arbres qui nous entourent.

- On est perdu là. Je dis.

- Oh détends toi Oria. Il ne va rien nous arriver, nos vigiles vont nous retrouver.

- tu penses ?

- Mais oui, ton domaine ne doit pas être bien...

Tout à coup, mon cheval se cabre et je tombe au sol, tandis que celui de Justine part au galop en chahutant, mais tenant bon sur son dos en hurlant.

Je mets un moment à me remettre debout, car je me suis fait mal en tombant, j'ai des égratignures sur les genoux, mal a la hanche et au poignet et je me suis ouverte au menton. Je regarde la foret devant moi qui m'entoure et qui m'étouffe, les cris de Justine se sont tu et j'ai soudain peur qu'elle est fais une mauvaise chute. Je me mets sans tarder à marcher dans la direction où elle est partie, mais je me rends très vite compte que je suis littéralement perdu et que la chose qui a effrayé mon cheval est tapie dans l'ombre et m'observe.

Je préfère marcher qu'attendre en restant statique en ruminant et en laissant la chose qui m'observe tout le loisir pour m'attraper. Bien que je sois au bord de la crise d'angoisse, je marche toujours tout droit sans savoir où aller, mais la tête haute faisant semblant que tout va pour le mieux.

Je commence à avoir des frissons que le jour laisse place au crépuscule et qu'une silhouette se dégage des broussailles pour me faire face.

- Eh, salut toi !

GOLDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant