chapitre un.

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30 Mai 2022.

Dans une des plus grandes rues de Monaco, la devanture de la boîte de nuit éclaire les barrières à l'entrée de celle-ci. Le reste de la rue est éclairée par les lampadaires, il est déjà 2h du matin, et les gens entrent et sortent de la boîte fréquemment. En entrant, un grand couloir sépare la porte d'entrée des vestiaires. La surveillance est à son paroxysme, surtout ce soir là, après le Grand Prix de Monaco ayant eu lieu plus tôt.

La décoration intérieure est très sobre, quelques touches de couleurs se trouvent sur les murs, ou encore les tables dans le coin VIP. Au fond de la boîte de nuit, un gigantesque bar surplombe la petite terrasse réhaussée, juste en face de la vaste piste de danse. On peut y voir accroché des pancartes avec les diverses boissons ainsi que leurs prix.

Une jeune femme est derrière le bar et fait plusieurs aller retours entre les bouteilles et les clients. Le shaker vole de temps en temps, pour essayer de briser l'ennui perçant qu'elle ressent constamment. Rose ne porte pas d'intérêt pour la Formule 1, elle n'a jamais compris comment des gens peuvent s'extasier devant des voitures qui tournent en cercle.

Sa tenue est aussi sobre que son allure : une chemise rayée noire et grise accompagnée d'un jean large noir. Ses collègues n'ont pas la même tenue, elles portent l'uniforme coloré de la boîte de nuit, cette différence s'explique par le fait que Rose l'a négocié lorsqu'elle à été employée il y a 1 an déjà, à l'aide de quelques contacts qu'elle à dans son téléphone.

Malgré le fait qu'elle habite à Nice pour la faculté où elle ne va pas, Rose est monégasque, ses parents ont déménagé à Lyon il y a quelques années, mais ils possèdent toujours un appartement dans la principauté qu'ils louent. Elle ne s'entend pas avec eux, mais fait semblant que c'est l'inverse lorsqu'elle leur rend visite.

A chaque visite, elle arbore son meilleur sourire et débite l'histoire qu'elle se répète pendant les jours précédents celle-ci : Elle est en licence de sociologie à l'université de Nice, elle n'a pas de petit copain pour se focaliser sur ses études et excelle.

Son écœurement vis-à-vis des monégasques vient de cette situation qu'elle vit, elle déteste être le centre de l'attention, et surtout que les gens aient des attentes à son égard, ce qui est récurrent dans les familles de la principauté. Elle n'est donc amie avec aucun d'entre eux, elle préfère suivre son chemin seule.

Sa concentration est hors pair, elle prend les commandes et les exécute en un rien de temps. Les rushs sont ses moments préférés, car la vitesse de l'action l'empêche de réfléchir. Un jeune homme de quelques années de plus qu'elle s'approche du bar et commande une boisson sans alcool. Elle grimace mais s'exécute, elle le regarde attentivement et grimace à nouveau : il incarne tout ce qu'elle déteste.

Il respire l'argent, même si il n'est habillé que d'un simple pull gris accompagné d'un pantalon en toile noir : l'intuition de Rose ne se trompe jamais. Son regard est lourd, elle déduit tout de suite qu'il est monégasque, et cela renforce le dégout qu'elle ressent.

Elle verse le contenu du shaker dans un verre et lui tend avant de se diriger vers un autre client pour prendre sa commande. Elle s'arrête en entendant un "merci" provenant du monégasque. Elle affiche un regard d'incompréhension avant que son interlocuteur se remette à parler

Charles : Merci pour la boisson.

Vous dites merci à tout le monde ? : Rose

Charles : Evidemment, pourquoi cette question ?

Rien, c'est juste rare de voir des gens si polis. : Rose

Elle se reconcentre et se tourne vers son client pour prendre sa commande. Les clients sont nombreux devant le bar : elle n'aperçoit même plus la piste de danse. Ses cheveux noirs volent légèrement au rythme des mouvements rapides qu'elle fait. La vitesse dont elle fait preuve est impressionnante, et ses yeux gris perçants balayent le bar souvent, pour voir qui est arrivé récemment au comptoir. Ses légères fossettes font leur apparition lorsqu'elle lance un sourire à sa collègue, Jasmine, qui à beaucoup plus de mal qu'elle.

L'arrivée en été à fait apparaître des tâches de rousseurs sur son visage, détail que les gens lourds n'arrêtent pas de pointer pour essayer de décrocher son numéro. Lorsque ses cheveux volent légèrement, on peut apercevoir ses innombrables piercings sur ses oreilles. Elle s'arrête net dans sa lancée lorsqu'elle entend la voix de son patron dans son dos.

Patron : Rose, je sais que tu aimes les rushs, mais on a du verre partout vers l'entrée des vestiaires, tu peux t'en occuper ?

C'est comme si c'était fait. : Rose

TW : AGRESSION PHYSIQUE

Elle quitte le bar et se dirige vers l'endroit indiquée par son patron avec un balais et une pelle. En à peine une minute, tout le verre est dans la pelle. Elle pose le balais et se baisse pour ramasser la pelle, mais elle est arrêtée dans son geste par une main s'agrippant à son poignet.

Elle relève la tête et voit un homme d'une trentaine d'année, totalement ivre, s'approcher de son visage, en gardant toujours la prise sur le poignet de la barman. Elle n'a à peine le temps de protester qu'une main se plaque sur le torse de l'individu, l'obligeant à reculer.

Charles : Si j'étais vous, je partirais très vite.

L'individu le regarde, le regard empli de haine, mais la sécurité, appelée par Charles, arrive juste avant que celui-ci ait le temps de faire quoi que ce soit. Le monégasque se tourne vers Rose et la regarde prendre la pelle et se relever, les yeux vides, comme lorsqu'elle était au bar quelques minutes plus tôt. Elle n'a pas l'air d'avoir de réaction.

FIN DU TW

Charles : Tout va bien ?

Oui, merci. : Rose

Jasmine : Rose, Jérémy m'a dit que tu devais rentrer chez toi maintenant.

Mon service n'est pas fini, on est en plein rush : Rose

Jasmine : Ca sert à rien de protester, il t'attends dehors.

Rose soupire et se dirige vers la porte de sortie des employés, située derrière le bar, avant de la pousser et de sortir. Charles, quant à lui, reste au même endroit, toujours stupéfait de ce qui vient d'arriver.

Jérémy, le patron de Rose, tend les affaires de la barman à celle-ci avant de se diriger vers sa voiture. Il sait qu'elle veut conduire, mais elle se contente de s'assoir silencieusement sur le siège passager, sachant pertinemment que protester ne servirait à rien face à la tête de mule qu'est Jérémy. Il allume le contact et roule jusqu'à Nice, avant de laisser la jeune femme devant son appartement, de lui rendre les clés de sa voiture, et d'appeler un taxi.

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Chapitre assez court, mais j'essaye de m'adapter à ce nouveau style d'écriture !

J'espère que vous avez apprécié ce chapitre, n'hésitez pas à faire vos retours, et à Dimanche pour la suite :)

Désirable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant