chapitre quatre.

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8 Juin 2022.

Rose est accoudée à la rembarde de son balcon, comme à son habitude. Assise sur une vielle chaise en bois, son dos se cambre pour que sa tête se pose sur la rambarde grise, comme son t-shirt léger. Le vent fait des légers nœuds dans ses cheveux, et les nuages empêchent les rayons du soleil d'atteindre la ville de Nice. Elle imagine qu'il fait un grand soleil à Monaco, mais n'y pense pas plus que ça : le temps qu'il fait à Nice reflète son humeur lorsque le monégasque n'est pas là.

Leur petite escapade nocturne avec le pilote français lui a fait du bien, elle qui ne parle pas à grand monde. A vrai dire, elle n'entretient presque aucun lien social, elle haït le contact avec autrui, celui-ci lui provoque des frissons et un dégoût extrême. Mais lorsqu'elle à reçu la réponse du brun, tout ce dégoût s'était envolé pour laisser place à de la joie, enfin, elle ne sait pas trop ce que c'était.

Depuis, il ne quitte pas ses pensées, et à chaque fait et geste qu'elle entreprends, elle se surprends à penser à lui. Le monégasque est parti il y a deux jours déjà, il voyage beaucoup. D'après elle, Charles est un homme d'affaires, après tout, pourquoi il voyagerait autant sinon ?

Rose se redresse et s'appuie contre la rambarde à l'aide de ses coudes, son regard se pose sur le ciel bleu au loin. Elle regarde les avions et se demande où le monégasque a bien pu aller cette fois-ci : elle ne veut pas lui demander par peur d'être trop intrusive. Ils ne se connaissent que depuis peu de temps au final.

Elle plonge sa main droite dans la large poche de sa veste, accrochée à ses hanches en un nœud serré. Ses doigts agiles s'agrippent à une boîte en fer légèrement rouillée. Rose l'extirpe de sa poche et l'ouvre pour en extraire une cigarette légèrement verdâtre.

Son briquet arrive entre ses mains peu de temps après et elle allume la cigarette et en tire une bouffée. Les effets prennent peu de temps à arriver, au fil des bouffées qu'elle prends, et la jeune femme s'appuie contre le dossier de la chaise, tout en regardant le ciel couvert de nuages.

Sur la petite table située à moins d'un mètre d'elle se situe une petite flasque de même couleur que la boîte rouillée. Rose l'attrape et en extrait une gorgée avant de la refermer. Elle sait qu'elle est vulnérable et tente de se le cacher, elle cache sa dépendance aux autres en proliférant son addiction aux substances.

La monégasque sait qu'elle se détruit à petit feu, mais le temps d'une cigarette, ou d'une gorgée, elle se sent vivre. Elle sent son cœur battre de façon moins monotone, et le monde autour d'elle reprends des couleurs. Parfois, il arrive qu'elle en abuse, mais c'est très rare.

De son côté, le pilote Ferrari est arrivé en Azerbaïdjan, au circuit de Baku. Il apprécie énormément les courses urbaines, en même temps, il vient de Monaco. Comme à son habitude, lorsqu'il n'est pas accompagné du pilote espagnol, il est aux côtés de Pierre.

Charles : J'ai encore oublié de dire à Rose où j'allais, elle sait juste que j'étais à l'aéroport hier. Tu penses qu'elle se doute de quelque chose ?

Pierre : Je pense pas, mais je pense qu'elle te croira pas quand tu lui diras que t'es pilote, déjà qu'elle avait du mal à croire que tu pouvais être sympathique ET monégasque.

Charles : Ca me fait de la peine qu'elle soit toujours seule, mais je me dis qu'elle pourrait m'apprendre beaucoup de choses sur la vie en général. J'ai beau avoir les pieds sur terre, je manque beaucoup de choses.

Désirable.Where stories live. Discover now