Le courage croît en osant, la peur en hésitant

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CAMP RANDONNÉE DE L'AUMÔNERIE DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE

Chères collégiennes, chères lycéennes,

Comme tous les ans, une activité de cohésion entre les jeunes filles membres de l'aumônerie catholique du collège Sainte Catherine de Sienne aura lieu.

Cette année, du 18 au 21 avril, nous organisons une randonnée dans les montagnes qui entourent les Institutions, avec 2 nuits en refuge, et une nuit sous tente. Pour le plan, voir au dos de la feuille.

Pour celles qui seraient intéressées, veuillez rendre le coupon d'inscription avant le lundi 21 mars aux responsables de l'aumônerie : Constance de Tilly et Viviane Varteil, en Terminale A. Nous rappelons que même s'il y aura de nombreux moments de catéchèse dispensés par le père Sallon, nous marcherons pendant au moins 30 kilomètres. Donc, équipez-vous en conséquence : chaussures adaptées, chaussettes adaptées, vêtements chauds, gourde....

« Vos moments de catéchèse, ils sont obligatoires ? demanda Nanthilde en étudiant le plan de la randonnée.

– C'est organisé par l'aumônerie, donc en principe, oui, répondit Emilie.

– Mais si tu veux y assister, je pense que tu seras la bienvenue, ajoutai-je avec un grand sourire.

– N'essayez pas de me convertir, bande d'idolâtres. C'est vrai que vous invoquez Sainte Apolline avant d'aller chez le dentiste ?

– Ce n'est pas de l'idolâtrie, rétorqua Emilie...Mais au lieu de critiquer le catholicisme, tu pourrais poser des questions à l'abbé pendant la randonnée. En plus regarde, on va à la pointe du Dzonfié, mon frère m'a dit que la vue était magnifique...

– Mouais. Non, c'est gentil, mais si ma mère apprend que je me suis inscrite à un truc de catholiques, donc de païennes selon elle, je vais passer un sale quart d'heure à la maison. »

J'esquissai une moue dépitée. Pour ma part, je risquais de passer un sale quart d'heure si je ne m'y inscrivais pas. Constance avait rebattu les oreilles de tous les oncles et tantes avec son projet de camp aumônerie pendant les vacances, et avait reçu le soutien inconditionnel de la maman de Solange et de la mienne.

Je rangeai les livres que j'avais pris pendant les vacances dans mon casier. Emilie et Nanthilde se racontaient leurs vacances au ski, l'une défendant le ski de fond, l'autre plaidant pour le ski alpin. Les deux étaient allées à la Plagne, mais pas au même moment. A les entendre, cela devait être la meilleure chose du monde à faire, mais je doute que mes parents renoncent à leurs vacances habituelles aux Trois-Buttes. Le plus triste dans tout cela était que mes grands-parents habitaient pas si loin de Villard de Lans, mais seuls les "grands" pouvaient skier. Constance et Arthur m'avaient clairement fait comprendre que c'était un moment privilégié entre les plus âgés des cousins et qu'ils n'avaient aucune envie de se farcir des "petits" instables — comprendre Solange ou Alexis — dans les pattes.

Je signalai à Nanthilde que je devais me rendre au secrétariat pour remettre au comptable le chèque pour les leçons de violoncelle. Le montant me paraissait bien trop élevé au vu de ma progression dans la maîtrise de l'instrument, qui était nulle. Ou bien, il s'agissait d'une manière de rentabiliser pour Mme d'Ocagne les heures subies à écouter le son peu harmonieux de mon violoncelle.



Je coinçai les bouts de mon écharpe dans mon manteau, pris les pans de ma jupe dans ma main et rentrai le coupon dans la poche intérieure de mon manteau avant d'ouvrir la porte. Dehors, il y avait trente centimètres de neige. Je posai un pied sur la grande étendue blanche et poussai un juron. Bien sûr, la couche de neige était plus haute que mes bottes. Je grimaçai en sentant la neige fondre dans mes chaussures et être absorbée par mes chaussettes et courut vers le secrétariat en faisant les plus grands bonds possibles.

De mes cendres je renais -- Tome IOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz