Chapitre 11

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Mehdi venait d'engloutir sa troisième part de pastilla quand le cortége de l'Amarya débarqua sur scène. Prévoyant la suite, il se boucha les oreilles et, comme prévu, sa mère se releva pour rugir des youyous interminables.

C'est à peine s'il leva les yeux pour apercevoir la mariée. Fièrement juchée sur son amarya, elle se pavanait avec tous les ornements traditionnel. Les mains étaient recouvertes de henné et ses doigts de bagues extravagantes. Un somptueux caftan pourpre recouvrait son corps svelte. Le marié, en bas, marchait la tête haute et le ventre allourdi sous sa chemise. Un orgueil joyeux avait remplacé son air de chauffeur cynique.

Mehdi soupira. Pourquoi tous les adultes voulaient se marier ? Et surtout, pourquoi les enfants étaient obligés d'assister à leur mariage ? Certes, on y mangeait bien, mais les interminables danses de matrone sous les violons ne lui donnaient qu'une envie  : tout quitter pour jouer au foot. Lui ne se marierait jamais, ne serait-ce que par empathie envers ses futurs neveux.

Il n'avait parlé de ses mésaventures jnounesque à personne, pas même à Zackaria, Jamal ou Bilal. D'ailleurs, pourquoi son oncle n'avait-il pas invité le journaliste ? De telles mésaventures créent pourtant des liens et il aurait bien aimé revoir ce français dont la tenue se prêtait déjà au mariage, si l'on oubliait les taches jaunes qui avait finit par la teinter. 

El MehdoumaWhere stories live. Discover now