Chapitre 13

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Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis le mariage et la vie de Mehdi avait tranquillement repris; il étudiait à l'école, jouait au foot dans la rue et mangeait les petits plats de maman à la maison. À part son arrêt des douches nocturnes, ses regards plus insistant devant les chiens noirs et son assiduité dans les prières, rien n'avait changé.

Jusqu'au jour où le drame ressortit par une voie inattendu. C'est Bilal qui le fit jaillir, lors d'une partie de foot sous un soleil de plomb, a coté de la Medina.

Bilal était le genre de marmot à raconter des histoires invraisemblable pour impressionner ses amis. Contairement aux autres, celle-là fut prononcé avec le cœur.

-...Je vous jure c'est vrai, sur la tête de Dieu ! répétait-il à la fin de chaque phrase.

-Ne jure pas pour des mensonge ! grogna Zakaria.

-C'est pas des mensonges. Le fils de mon oncle revenait de la ferme le camion plein de pastèque quand il a vu une grosse tête de pastèque sur la route. Sauf que c'était une pastèque en costard, et elle était carrément écrabouillée, si vous voyez ce que je veux dire. Il avait plein de papier en français autour de lui. Les chiens l'avaient défoncé, voir des trucs pires que les chiens. Mon cousin a pris deux-trois papier, mais il ne sait pas lire le français. Après, il a appelé la police. Ils lui ont dit : « touche à rien et part de là ». Mon cousin a direct sentit le merdier. Son truc c'est les pastèques, pas les homicides. Donc il s'est taillé et le lendemain, il pensait que ça ferait du bruit à télé, mais silence radio ! Si vous voulez mon avis, le makhzen cache quelque chose.

-Le fils de ton oncle t'a raconté des sottises et tu es bien crédule pour l'avoir cru. Lança Zakaria avec un certain mépris.

-Mais c'est qu'vous ne me croyez pas ? Mon cousin dort chez nous. Il a gardé des papiers français. Y a encore les traces de sang dessus et tu ne me feras pas croire que c'est du jus de pastèque ! On ira le voir après les cours.

Avec un sourire plein d'envie, Jamal chuchota : « trop hâte ... »

Les amis continuèrent alors leur partie de foot puis retournèrent en classe. Durant la récitation coranique, Zakaria reçut la meilleure note et Jamal quelques coups de bâtons du à ses bégaiements. Jamal sentait encore les coups dans sa nuque quand ils se dirigèrent vers la maison d'Omar.

-De toute façon, l'école, c'est pour les nazes ! grognait-il. D'ici deux semaines j'arrête tout !

Zakaria le dévisagea. « Tu parles encore de tes potes qui jouent au petit bandit ? Arrête de trainer avec eux, ! »

-C'est pas de petits bandits, rétorqua-t-il. Ils vont bientôt travailler avec de gros poisson de la ville.

-Raison de plus pour t'en éloigner.... Tu n'as pas retenue la leçon de Bilal ?

-Je pensais que l'histoire était fausse, marmona Jamal avec ironie.

-Elle est vrai ! s'exclama Bilal en s'arrêtant face à l'entrée de son appartement. (il leva alors sa tête vers la fenêtre : )Youssef, ouvre !

Le cousin, encore dans les vapes, finit par jeter un regard au sol puis descendit débarrer la porte. 

El MehdoumaWhere stories live. Discover now