Chapitre 16

2 0 0
                                    


Hichem était monté dans l'appartement sans sonner. À cette heure-ci, son oncle devait dormir grassement en attendant ses quarts de nuits. Des slips sales devaient trainer sur tous les meubles et l'odeur de fumée assez forte pour transmettre un cancer des poumons si on le visitait trop souvent.

Il n'y trouva que sa femme et un appartement rangé. Tous les meubles avaient était remplacé et des petits grigris recouvrait chaque parcelle de béton.

Sous la fumée de l'encens, elle lui asséna un sourire taciturne : « Tu dois être Hicham, c'est ça ? Ton oncle m'a beaucoup parlé de toi »

Le jeune homme hocha la tête après quelques toussotements de fumée. La femme était aussi sensuel que le jour du mariage, chose assez rare. « Ou... ou est tonton ?«

-Il est au travail, mais il revient bientôt. Tu veux quelque chose en attendant ?»

Le jeune homme s'assit sur un sedary mauve, une sorte fauteuil marocain. « Je voudrais bien du thé »

Alors que la femme se démenait dans la cuisine, il remarqua une boule de divination au fond de la table, puis détourna le regard comme s'il ne l'avait jamais vu.

C'est au même instant que son oncle débarqua. Le bruit de ses pas dans l'escalier était différent de celui qu'il dégageait d'habitude, plus controlé.

-Chéri ! cria-t-il avec une voix désincarné. Je suis rentré !

-Bonjour, chéri ! Ton petit neveux est là.

Son oncle ralentit, puis les bruits reprirent au même rythme. Il s'arrêta devant l'enfant, le renifla un peu et lui tendit sa main. Comme par réflexe, l'enfant l'évita et l'oncle n'insista pas. Pour l'instant.

-Salam, tonton... Je dois te parler.

-Parles ! Tout ce que tu peux me dire, tu peux le dire à ma femme

Le garçon regarda des deux côtés, puis baissa le regard. « Ça concerne notre pe voyage en taxi. »

Le chauffeur caressa sa moustache, puis indiqua a sa femme de préparer une théiére a la mente. L'homme s'assit a coté de l'enfants et lui fit signe de continuer :

-Ça concerne le journaliste qui était avec nous... Le cousin de mon ami a trouvé un cadavre qui ressemblait au sien, entouré de papier journal. Je ne sais pas si tu lis le français, mais pourrais-tu me dire si les papiers ont un lien avec lui

L'homme accepta les papiers tendus, les lut attentivement, fixa le vide quelques secondes. Un grand sourrire obscurcit son visage. « Ne t'en fais pas , je m'occupe de cette affaire. Quel est le nom de ce cousin au cas ou je voudrais en apprendre plus ?

- Youssef.

-Son nom de famille ?

-Chaouqui

— Son adresse ?

Mehdi plissa les yeux. « Me souviens plus... C'est sur la rue de Moulay 'li »

-Parfait. Surtout ne remplit pas ta  petite tête avec ça.  Elle est encore pure, ce serait dommage de l'enlaidir avant l'heure. 

El MehdoumaWhere stories live. Discover now