3. Celui qui n'a pas peur n'a pas de courage

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Lydia mit en route son enceinte, brancha son baladeur - souvenir de sa première rencontre avec Tony -, lança sa playlist et partit se changer. Elle passa un moment plantée devant son dressing, sans savoir quoi choisir. Finalement, elle jeta son dévolu sur une robe prune, resserrée à la taille.

Elle se vêtit puis rectifia quelques-unes de ses boucles à l'aide d'un fer à friser. Avec le temps, ses cheveux s'étaient légèrement éclaircis et sa crinière ondulée était maintenant auburn.

Elle se commença à se diriger vers l'escalier pour redescendre dans son salon en chantant lorsqu'elle se rendit compte qu'il n'y avait plus de musique. Un silence de mort régnait dans l'appartement. Une peur irraisonnable envahit le corps de la jeune femme.

- Ce n'est rien, se dit-elle pour se rassurer, je n'ai sûrement plus de batterie.

Pourtant, une petite voix très irritante lui souffla que son baladeur lui aurait dit (vous savez, cet agaçant "batterie faible").

La jeune femme secoua la tête pour chasser cette peur qui commençait à grandir en elle. Elle avait simplement pris plus de temps qu'elle ne pensait pour se préparer, et sa playlist était finie.

La voix dans sa tête mit fin à ses maigres espoirs. Elle n'avait pas entendu Back in black de ac/dc, la dernière chanson.

Le faible contrôle que Lydia avait sur sa peur s'évanouit et cette dernière la poussa à se cacher. La brunette préféra ne pas descendre, car s'il se passait quelque chose, ça venait forcement du bas car l'enceinte s'y trouvait.

Elle se réfugia dans le débarras, c'est-à-dire la pièce où Ashley et elle mettaient tout ce dont elle ne voyaient pas l'utilité immédiate ou encore tout ce qu'elles n'aimaient plus. Autant dire que cette pièce était un immense fouillis, rempli de cachette plus ingénieuses les unes que les autres.

Une fois, avec des amis, elles avaient organisé une cache-cache dans l'appartement. Lydia s'était dissimulée dans un carton enfouis sous une pile de vieux vêtements. Personne ne l'avait trouvé.

La milliardaire sortit son portable de sa poche, masquée par les plis de sa robe. Elle pianota sur l'écran et afficha les vidéos des caméras de surveillance du logement.

Tony avait insisté pour qu'elle en mette, afin d'assurer sa sécurité. Mais sa fille avait piraté le système et détourné les images sur son téléphone, pour que l'inventeur ne puisse pas voir les soirées qu'elle organisait parfois chez elle.

En étudiant les images, Lydia poussa un petit cri de frayeur. Des hommes - enfin elle supposait que c'était des hommes car elle ne voyait pas leurs visages - s'étaient introduits chez elle.

Ils étaient un peu plus d'une vingtaine, habillés en noir avec des cagoules de la même couleur qui ne laissaient entrevoir que leurs yeux. Ils avaient des armes dans leurs mains plus quelques-unes dans leurs treillis noirs. Ils envahissaient petit-à-petit son magnifique duplex moderne, tâches sombres dans son environnement blanc.

Totalement paniquée, la jeune femme tapa le numéro de la seule personne qui pouvait l'aider, son père. Il devait être en chemin à l'heure qu'il était, et il n'aurait qu'à se presser un peu pour venir la sauver.

Malheureusement, son téléphone sonnait occupé. Elle réessaya 3 fois avant d'abandonner. Elle ne savait pas quoi faire et des larmes avaient commencé à brouiller sa vision. Son coeur battait la chamade et elle se mit à trembler comme une feuille. Pour se rassurer, elle ferma les yeux et pris une grande inspiration. Cette technique réussit à chasser une petite partie de sa terreur.

La fille de Tony Stark fouilla maladroitement dans son répertoire avant de voir un contact qui la fit espérer. Elle appuya avec une main bremblotante sur la touche appeler. Les sonneries d'attente ne firent qu'accroître sa nervosité.

Finalement elle décrocha.

- Bonjour Natasha, fit-elle d'une voix enrouée pas l'angoisse.

Son interlocutrice répondit avec gentillesse.

- Oh, bonjour Lydia, je ne m'attendais pas à ce que...

Lydia coupa avec brusquerie Natasha.

- J'ai besoin d'aide, avoua-t-elle avec empressement.

Un rire dans le téléphone la mit dans une rage folle. Elle n'arrivait plus à se contrôler.

- Il est là ? demanda-t-elle assez sèchement. Passe-le moi je t'en pris.

Prise de remords, elle souffla un merci un peu adouci à Natasha.

Au moment où il prit le téléphone de Natasha, Lydia se mit à lui hurler dessus, frustrée par le fait qu'il ne lui réponde pas, surtout à ce moment-là.

- Anthony Edward Stark, beugla-t-elle, comment as-tu osé ? Tu t'amuses avec des amis au lieu de manger avec moi, alors que des mercenaires armés sont dans mon appart !

Sa voix s'était brisée pendant la dernière partie de sa phrase. Toute l'horreur de ce qu'elle vivait l'envahit et elle se mit à sangloter. Tony commença à se justifier avant d'intégrer ce qu'elle avait dit. Il se mit à bafouiller puis à tenter de la rassurer en disant qu'il serait bientôt là.

Lydia devina qu'il mentait pour qu'elle se calme. Cette réalisation lui fit l'effet d'une douche froide. Elle ravala ses larmes et pria son père de lui repasser Natasha.

Une détermination de fer avait remplacé sa frayeur. Quoi qu'il lui arrive, elle vendrait très cher sa peau, et ceux qui lui voulaient du mal aller vraiment le regretter.

La fille StarkWhere stories live. Discover now