chapitre 1

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Olivia

Je regarde ma mère avec dégoût. Oh, elle est contente que je sois enfermée ici.

Il y a peut-être une journée, j'ai tenté de mettre fin à mes jours et j'ai échoué. Désormais, je me retrouve dans cet hôpital psychiatrique avec une serrure à ma porte.

J'ai 20 ans mais je suis considérée comme « incapable » de prendre des décisions rationnelles par moi-même alors ma mère étant mon plus proche parent, c'est elle qui a eu la responsabilité de prendre la décision de ce qu'il fallait faire de moi. Et comme on ne s'est jamais entendues, elle a préféré se débarrasser de moi sans même me demander mon avis.

Je me sens comme un animal mis en cage. Maintenant, je sais ce que ressentent les animaux dans les zoos.

Tandis que ma mère me salue tout en passant le pas de la porte, je la fusille du regard et me retrouve désormais seule dans ma nouvelle chambre. Je prends donc le temps d'observer cette pièce qui sera ma maison pour les mois à venir. Il n'y a rien. Juste un lit sur lequel je suis assise, une table en fer et des toilettes.

Je soupire en prenant ma tête dans mes mains. Soudainement, je regrette tous les choix que j'ai pu prendre ces dernières 24 heures. On veut me droguer aux anti-dépresseurs pour que j'aille mieux et que je ne tente pas à nouveau de quitter ce monde.

Au fond de moi, je sais que ça ne changera pas grand monde. Un médicament ça aide seulement la partie immergée de l'iceberg. À la minute où je n'en prendrai plus, je redeviendrai comme avant. Je ne veux pas en prendre toute ma vie.

Je me lève et m'assois sur les toilettes. J'ai un horrible mal de ventre à cause du lavement que j'ai subi pour enlever toute trace des médicaments dont je me suis gavée, et je pense que je ne vais pas tarder à avoir mes règles. Franchement, j'aurais adoré ne pas me réveiller.

Il est hors de question que je reste ici, de toute manière. Dans cet hôpital, je veux dire. On m'y a enfermé de force, alors ils ne pourront pas se plaindre si je m'échappe de force. On me retrouvera peut-être, ou alors on ne me retrouvera pas. Et je ferai ensuite ce que bon me semble de ma vie.

Je ne veux pas que l'on me dise quoi faire ou comment et pourquoi vivre. Si je choisis de reprendre ma vie, alors ça sera mon choix, et pas les conseils d'un stupide docteur qui pense y comprendre quelque chose au passé des gens alors qu'il ne l'a pas vécu.

Et au contraire, si je décide que c'en est fini pour moi, alors ça sera fini. Aucun humain n'a le droit de me dicter ma vie, et encore moins de me dire si je dois la garder ou non.

Je soupire tout en retournant m'allonger dans le lit. Je sens que mon séjour ici va être vraiment pénible.

On m'a dit que si je me comportais bien, on déverrouillerait la porte de ma chambre pour que je puisse sortir me promener dans les jardins de l'hôpital et que je puisse aller manger à la cafétéria avec les autres, au lieu que l'on m'apporte mes repas et que je n'ai que pour seule compagnie les infirmières qui m'apporteront mon repas.

Je me redresse en position assise et commence donc à fixer le mur en me demandant si ça sera facile de survivre ici, ou si je laisserai tout tomber trop rapidement.

Ça seulement le destin en jugera et je ne sais pas de quoi le futur est fait. Peut-être que je laisserais tout tomber, ou alors peut-être que je me battrais, je ne sais pas encore ce que veux...

Third FloorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant